Céréales : L’orge de vérité

L’Algérie importe du blé tendre pour faire face à une demande en farines boulangères en constante croissance. Elle importe du blé dur uniquement pour faire l’appoint avec la production locale. Telles sont les réponses récurrentes avec lesquelles les pouvoirs publics justifient la facture céréalière avec un ton minimisant l’ampleur de la dépendance alimentaire du pays vis-à-vis du marché international.
En tout cas, ils ne sont jamais à court d’arguments pour banaliser le recours quasi-systématique aux importations lorsque celles-ci deviennent incontournables afin de pallier les faibles performances de la production locale mais, du coup, infligent un démenti cinglant au discours officiel miroitant des illusions démesurées avec des chiffres et des bilans constamment positifs.

55 millions quintaux de quoi ?

La combinaison entre importation et production locale à laquelle est soumise la filière céréalière, à elle seule, confirme ce constat. En pleine campagne moissonnage-battage et au moment où les prévisions tendent vers l’optimisme, tablant sur une production de 55 millions de quintaux, voilà que le directeur de l’OAIC vient de faire part des intentions de l’organisme qu’il dirige à investir le marché international dans la conjoncture actuelle où les cours sont en repli pour procéder à des opérations d’importation afin de reconstituer les stocks stratégiques de l’Algérie.
«Nous avons saisi l’occasion de la baisse des prix des céréales sur le marché international pour acheter de l’orge et du blé tendre», a expliqué le directeur général de l’OAIC dans une déclaration reprise par l’APS ce vendredi, sans pour autant donner plus de détails sur les quantités à acquérir.
Que l’OAIC importe des céréales cela n’est guère nouveau, la dépendance de l’Algérie vis-à-vis du marché mondial des céréales étant chronique, notamment en matière de blé tendre dont les besoins de l’Algérie sont quasi exclusivement couverts par les importations.
Le plus surprenant, c’est lorsque l’Algérie s’apprête à importer de l’orge alors que cette céréale constitue près de 40% de la production locale, voire plus.

Parlement et théâtre de marionnettes

D’ailleurs, la prédominance de l’orge dans la céréaliculture locale a toujours été invoquée pour justifier les faibles rendements en blé. Comment expliquer le recours à l’importation de l’orge en pleine campagne moissons-battage ? Si ce sont les rendements qui risquent d’être en deçà des besoins, qu’en est-il donc de la fiabilité des prévisions qui tablent pour cette année sur une récolte de quelque 55 millions de quintaux ? Autant de questions qui nécessitent des éclairages.
Mais tant que des institutions censées mettre la lumière sur la vie politique et économique du pays ne jugent pas utile de se pencher sur une question aussi stratégique qu’est la sécurité alimentaire, le statu quo ne fera que durer.
Pourquoi le Parlement, par exemple, n’ouvre pas le débat sur ce dossier ? Mais, y a-t-il réellement d’élus capables de mesurer l’enjeu des questions de cette nature ?
Tant que la rente pétrolière continue d’assurer la sécurité alimentaire aux députés et leurs proches et alliées, le simple citoyen est condamné à subir seul toutes les vulnérabilités et les risques d’insécurité alimentaire.
Entre un parlement et un théâtre de marionnettes, la distinction s’impose.

176 Réponses to “Céréales : L’orge de vérité”

  1. BELAID Djamel Says:

    PLUS DE 3 MILLIONS D’HECTARES NON CULTIVEES
    BOUAZGUI FACE AUX CONTRADICTIONS DU SYSTEME AGRICOLE
    Djamel BELAID 3 avril 2018

    Mr BOUAZGUI est sans aucun doute un homme honnête qui veut bien faire. En charge du MADR depuis quelques mois, il parcourt le pays, anime des réunions, bat la campagne écoute les agriculteurs (petits et grands) ainsi que les investisseurs privés. Bref, il fait le job du mieux qu’il peut. Il le fait avec honnêteté mais à sa manière. Ayant eut récemment en mains, les statistiques des terres réellement cultivées, il découvre l’ampleur de la tâche. Arrivera-t-il à encourager l’investissement vers les céréales, aliment de base de la population et faisant l’objet (avec la poudre de lait) de plus de 60% du montant des importations alimentaires?

    ALGERIE, «GREVE DES LABOURS »
    Alors que nous importons de plus en plus de blé, des dizaines de milliers d’hectares de terre ne sont pas cultivées. Mais qu’on ne s’y trompe. Ces terres sont cependant utilisées pour un usage agricole. Elles servent de parcours aux moutons. En effet, l’élevage du mouton est plus rentable que la culture des céréales. Les propriétaires y font paître leurs troupeaux de moutons ou bien les louent à des éleveurs.
    Une autre explication à cette « grève des labours » vient de l’aspect peu rémunérateur de la culture des céréales. En effet, l’actuelle production de céréales sur les bonnes terres ne tient que grâce aux subventions publiques (prix à la production, crédits de campagne bonifiés, soutien pour l’achat des engrais des semences, des produits phytosanitaires et du matériel agricole). Sur ces terres, la stratégie adoptée est de faire revenir le plus souvent le blé dur afin de profiter de la prime « blé dur » de 1000 DA/qx en plus des 3500 DA/QX offert par les CCLS. Mais cette pratique n’est pas sans conséquences. Les sols s’épuisent et les cultures sont la proie de parasites spécifiques du blé dur: vers blancs, nématodes du sol lorsque ce n’est pas des infestations en mauvaises herbes telle le brome.

    LE QUOTIDIEN DE LA PETITE ET MOYENNE PAYSANNERIE
    Mais sur les terres à faible potentiel, celles à sol peu profond, il suffit d’un coup de sec à l’automne pour que les jeunes pousses de blé se dessèchent. Parfois, c’est au printemps que survient un manque de pluies ou une brusque hausse des températures. Les épis prometteurs se dessèchent alors et les grains ne se remplissent pas. Seules leurs enveloppes subsistent. Lors de ces années de sécheresse, les parcelles de céréales avortées sont laissées aux moutons et l’agriculteur tente, tant que bien que mal, de rembourser le crédit de campagne contracter envers la banque. C’est qu’emblaver coûte cher. Pour les petits agriculteurs, il faut louer tracteur et charrue, acheter des engrais et des semences. Au labour succède la préparation du sol puis le semis. Chacune de ses longues opérations se traduit en heures de location de tracteur avec la hantise de tout perdre si survient un coup de sec.
    Certes, la disponibilité en tracteurs s’améliore. Il y les tracteurs Cirta, témoins de la volonté du président Houari Boumédiène de développer une industrie locale. Il y a également les tracteurs Sonalika indhous issus d’un montage local suite à l’import de pièces détachées. Mais même lorsqu’on possède un tracteur, il faut compter avec le coût des carburants, de main d’oeuvre et ce risque de coup de sec.
    A l’heure actuelle, les CCLS rachètent le blé dur 4500 DA le quintal. Aux céréales est toujours adjoint un troupeau de moutons. Les moutons, cette assurance tout risque en cas de mauvais rendements…
    Mais les prix proposés par les CCLS resteront-ils toujours à 4500 DA le quintal ? Ces derniers temps, les producteurs de maïs d’Adrar qui vendent leurs grains à l’ONAB ont vu la prime maïs non payée. Lenteur administrative ou difficultés des caisses de l’Etat suite à la baisse des prix du pétrole?

    TRAVAILLER SANS TERRE ET SANS CARTE DE FELLAH
    Que ce soit pour le maraîchage ou les céréales, nombreux sont les agriculteurs qui avouent ne pas être propriétaire des terres qu’ils travaillent. Ils les louent auprès de propriétaires privés, d’EAC ou d’EAI ou encore de titulaires de concessions. Cette situation qui apparaît injuste est pourtant la règle dans nombre de pays développés. La loi fixe chaque année le montant du fermage – un loyer de la terre – pour chaque région selon la fertilité de la terre.
    Le fermage n’existe pas en Algérie ce qui relègue dans l’informel les travailleurs sans terre. C’est que pour obtenir des prêts, les banques exigent des titres de propriétés ou de concession. Il en est de même pour obtenir la carte de « fellah » véritable sésame auprès des organismes agricoles pour obtenir à prix réglementé les intrants agricoles indispensables pour produire du blé.

    FAIRE QUE LE BLE RAPPORTE AUTANT QUE LE MOUTON
    Afin que cesse la «grève des labours », il faudrait que la marge bénéficiaire à l’hectare augmente et que plus de valeur ajoutée soit tirée des céréales.
    Pour augmenter les marges en céréaliculture, l’augmentation des rendements est actuellement la seule stratégie envisagée. Cependant 90% des surfaces sont en sec et le dry-farming (culture en sec) n’a pas été revisité. Il n’y a pas eu en Algérie de véritable effort de recherche. Par exemple, sur de nombreux hectares, la pratique de la jachère reste la règle.
    Faute d’investissement dans la recherche sur les cultures en sec, le MADR a choisi la fuite en avant. Ces dernières années, les services agricoles ont misé sur l’irrigation de complément et l’irrigation continue dans le grand sud. Irriguer donne l’espoir de pouvoir s’affranchir des conditions du milieu naturel et de pouvoir importer les techniques agronomiques des pays tempérés. Mais, dans le grand sud, c’est sans compter sur la nature ingrate des sols, la salinité de l’eau d’irrigation et la très forte évaporation qui peut correspondre à un besoin de 2000 mm d’eau. Rentabiliser l’irrigation nécessite une approche de terrain. Des progrès durables sont certes enregistrés au Nord. Mais cela ne doit pas faire oublier que 90% des terres sont non irriguées et qu’elles ne pourrons pas l’être faute de disponibilités en eau du fait de la forte concurrence des villes et de l’industrie.

    REDUIRE LES COUTS DE REVIENT DU BLE
    Pour rendre plus rémunérateur la culture du blé, il faut donc s’orienter vers d’autres moyens que l’irrigation. Le premier concerne l’abandon du labour et son remplacement pas le semis direct. Les coûts de mécanisation sont ainsi réduits de 40% et la vitesse d’exécution des chantiers nettement accélérés. Un autre avantage loin d’être négligeable concerne la préservation de l’humidité du sol. Enfin, cette technique permet de localiser les engrais près de la ligne de semis ce qui permet de mieux les valoriser. Il est regrettable que cette option prometteuse actuellement généralisée dans un pays sec comme l’Australie ne soit que timidement envisagée par le MADR.
    Cela est d’autant plus regrettable que le semis direct et notamment le sur-semis peut permettre de semer à peu de frais – puisque sans labour – les jachères pâturées. Des fourrages à base de mélanges de différentes espèces seraient les bienvenus. La pression de l’élevage ovin sur la céréaliculture pourrait ainsi être réduite.

    Cet élevage constitue l’activité par excellence des ruraux sans emplois. Faire baisser la concurrence de cet élevage sur la céréaliculture passe donc par le développement d’emplois ruraux hors secteur agricole.

    UN PARTAGE INEGAL DE LA VALEUR AJOUTEE
    Jusqu’à présent, concernant le blé dur, les pouvoirs publics ont pu proposer au céréalier algérien des prix à la production très rémunérateurs. Chaque année, quelles que soient les variations du cours mondial du blé, le fellah est assuré de pouvoir écouler toute sa production auprès des CCLS. Ce système possède cependant un vice caché. On pourrait même dire que le « vers est dans la pomme ». En effet, dès qu’il récolte, le fellah n’a qu’une hâte : se débarrasser de son grain dans la fosse de la CCLS. Ces grains sont ensuite moulus par des transformateurs privés qui produisent du couscous et des pâtes alimentaires et font ainsi de très belle marges bénéficiaires. Dans de nombreux pays développés les céréaliers ont créé des coopératives et se sont équipés de moulins. Ce sont eux qui engrangent de la valeur ajoutée à leurs grains et ce qui leur permet de continuer à financer leur activité même les années où les cours mondiaux des céréales s’effondre. En Algérie, les pouvoirs publics, à travers l’OAIC, délivrent ce message : « khatikoum, nous sommes là pour vous soutenir quoique qu’il advienne ». Les céréaliers algériens ont pris de ce fait l’habitude de se reposer sur la puissance publique. C’est un tort et les céréaliers marocains en ont fait l’amer expérience lors de la signature de libre échanges avec les USA puis avec l’adhésion à l’OMC. Qu’adviendra-t-il si un jour les pouvoirs publics avouent ne plus avoir les moyens de cet effort financier? La nature ayant horreur du vide, en absence d’organismes stockeurs coopératifs investissant dans la transformation, ce sont des moulins privés qui se sont emparés du marché. C’est le cas des sociétés Benamor, Métidji, SIM, Smid Tell, etc… La valeur ajoutée liée à la transformation des grains importés mais également celle liée aux grains produits par le fellah leur revient entièrement.

    CCLS, UN APPUI TECHNIQUE LIMITE
    Une véritable révolution technique s’opère silencieusement dans nos campagnes. Le niveau technique des céréaliers s’élève régulièrement. La production nationale connaît de brusques variations annuelles liées à la faible maîtrise de des aléas climatiques. Cependant sur une décennie, le rendement moyen progresse nettement. Cette amélioration technique vient notamment des intrants agricoles employés en plus grand nombre et à meilleur escient. C’est le cas des semences certifiées produites par les CCLS, des engrais produits en masse mais également le cas des produits phytosanitaires. Ces deux derniers types de produits sont vulgarisés par des technico-commerciaux de firmes privés locales ou étrangères. Leur rémunération étant liée au niveau des volumes vendus, ils déploient une vulgarisation très dynamique qu’on ne retrouve malheureusement pas au niveau des CCLS.

    UNE FEUILLE DE ROUTE POUR LE SOLDAT BOUAZGUI
    Sur quels leviers peut donc agir le ministre de l’agriculture. Le niveau du prix du pétrole étant ce que chacun sait, ne lui reste plus que faire ce que ce disait Staline à ses généraux lors des pires moments de l’avancée des troupes nazis : « ne me demandez pas plus de moyens, mais envisagez de faire mieux avec les troupes et l’armement à votre disposition».
    Concernant les fermes pilotes installées sur les meilleures terres, rien ne sert de vilipender leurs gestionnaires tel que cela a été rapporté par la presse nationale. Les gestionnaires de ces fermes font avec les moyens qui leur sont donnés et avec le carcan juridique qui est le leur. Leur action ne peut en aucune manière être comparée avec la liberté d’action d’investisseurs privés pour lesquels, pratiquement, tout est permis – telle l’importation de matériel dernier cri – et le plus souvent grâce à des aides publiques non remboursables.

    Concernant les secteurs des fruits et légumes, de la viande et des produits laitiers (dérivés et fromages) les investisseurs disposent d’une liberté de fixation des prix. On ne peut comparer ce secteur à celui de la production des céréales dont les prix sont encadrés. Par ailleurs, les producteurs de céréales n’ont pas voix au chapitre concernant la transformation de leurs produits. Toute proposition d’amélioration de la production des céréales doit donc tenir compte de cet aspect des choses.
    Pour arriver à ce que plus de terres soient consacrées aux céréales le MADR dispose d’une politique de court et moyen terme. Par politique, nous entendons des leviers sur lesquels il peut jouer ou être entendu par les autres ministères.
    A court terme, ne pouvant augmenter les prix à la production, il s’agit de jouer sur la baisse des charges des exploitations. Cela passe par une plus grande disponibilité et moindre coût des approvisionnements (engrais, semences, produits phytosanitaires). Aux CCLS d’envisager les mesures à mettre en œuvre afin de lutter contre la spéculation. La constitution de groupements d’achat paysans pourraient être encouragée, cela pourrait constituer l’embryon de véritables coopératives paysannes.
    En matière de charges de mécanisation et de carburants, l’urgence passe par l’accélération de la mise à la disposition des agriculteurs de semoirs low-cost pour semis direct. Le projet « Boudour » de CMA-SOLA, mais également les moyens des constructeurs locaux doivent être orientés vers cette priorité.

    En matière de valeur ajoutée, les pouvoirs publics ne peuvent laisser les transformateurs privés s’accaparer de la totalité de celle-ci. La valeur ajoutée doit être partagée entre céréaliers et transformateurs. Des arbitrages doivent permettre aux CCLS et regroupements de céréaliers (par exemple sous forme de GIE) de pouvoir transformer tout ou partie de leur production de céréales. Les grands groupes agro-alimentaires doivent se rendre comptent qu’ils n’auraient rien à gagner de troubles sociaux dégénérant et pouvant aboutir dans des émeutes et d’éventuels saccages d’outils économiques.

    Des partenariats publics-privés pourraient être imaginés (une CCLS devrait pouvoir s’associer à un moulin privé ou lui racheter des parts). Le partage de cette valeur ajoutée doit permettre de rendre plus rémunérateur la pratique de la céréaliculture dans un pays, rappelons le, semi-aride. Ce partage peut également se faire par le financement, par les transformateurs, de services d’appui technique aux céréaliers situés dans leur bassin d’approvisionnement (comme le font déjà certaines laiteries).

    Enfin, il y a un statut du fermage à créer. Sortir l’informel agricole de la situation actuelle peut permettre de contrôler des masses monétaires importantes issues du secteur agricole, mais également en attirer d’autres actuellement thésaurisées.

    Il apparaît ainsi, que l’encouragement à l’investissement dans la culture des céréales passe moins par l’augmentation des enveloppes financières actuelles que par une ré-affectation des moyens engagés. Le Ministre de l’agriculture aura-t-il les épaules assez larges pour impulser cette dynamique et s’opposer à certains lobby? Certes, cette voie est plus difficile que celle consistant à vilipender les cadres des fermes pilotes ou à faire accoster dans nos ports des cargos aux flancs chargés de grains étrangers ; mais elle est la voie du patriotisme économique.

  2. Agronome Says:

    COLERE DE MR SELLAL ET DEVELOPPEMENT AGRICOLE – SEMIS DIRECT, UN RETARD INQUIETANT EN ALGERIE ET AU MAGHREB.

    Djamel BELAID 11.03.2016 djamel.belaid@ac-amiens.f
    Semer du blé sans labourer le sol est une pratique révolutionnaire apparue depuis une bonne dizaine d’années au Maghreb. Il s’agit d’une technique particulièrement adaptée aux zones céréalières semi-arides. Alors que le semis direct (SD) se développe dans la plupart des pays confrontés à des sécheresses saisonnières, au Maghreb, il reste une pratique confidentielle. A qui la faute ?

    SEMIS DIRECT, UNE TECHNIQUE POUR LES ZONES SEMI-ARIDES

    Le SD est apparu dans les années 40 au niveau des grandes plaines américaines après le dust-bowl, cette érosion éolienne causée par la pratique du labour. Des agriculteurs avaient alors tenté de semer du blé sans labourer le sol. Le développement des mauvaises herbes traditionnellement, en partie, éliminées par le labour avait quelque peu freiné cette innovation. Mais l’apparition des désherbants chimiques et notamment des désherbants totaux allait permettre l’essor du SD. Paysans et constructeurs de matériel agricole allaient alors contribuer à mettre au point des semoirs spécifiques.
    Il y a une trentaine d’années, les Australiens ont redécouvert cette technique et l’ont adapté à leurs conditions. Entre temps, le Brésil avait lui aussi suivre cette dynamique.

    SEMIS DIRECT, DES CHAMPIONS BRESILIENS ET AUSTRALIENS

    Aujourd’hui les agriculteurs australiens adoptent à 90% le SD. L’industrie locale produit aujourd’hui le matériel adapté, notamment les célèbres semoirs SD John Shearer dont quelques exemplaires ont été importés en Algérie.
    Après des années de tâtonnements des semoirs SD ou ZT pour Zero-Till dans le jargon anglo-saxon, sont largement disponibles. Ceux à dents créent tous les 17 cm, un sillon de 7-8 cm de profondeur dans le quel est placé la semence. Le sillon ainsi tracé se transforme en un efficace collecteur d’eau de pluie. Les semences bénéficient ainsi des moindres pluies automnales. Par ailleurs une roue plombeuse tasse légèrement le sol au dessus de la graine. Le contact sol-graine étant renforcé toute humidité du sol se transmet directement aux semences. Les céréaliers de nos wilayas de l’Ouest qui ont connu une sécheresse automnale auraient certainement bien aimé bénéficier de ce type de matériel.
    Au Brésil, face aux ravages de l’érosion sur des sols fragilisés par la déforestation, la seule alternative a été le SD. La pluviométrie étant favorable, les agriculteurs pratiquent même le semis direct sous couvert. Le soja est ainsi implanté sur un sol jonché de résidus de tiges de maïs laissé derrière les moissonneuses-batteuses. Parfois, comme en Europe, la culture peut être semé au sein d’une culture intermédiaire encore en place. Pour cela, les Brésiliens ont également développé des semoirs spécifiques dont les célèbres Seméato dont les lourds disques peuvent cisailler les résidus de récolte au sol et sur un mince sillon de terre travaillée insérer les semences dans le sol. Le sol n’est plus perturber comme dans le cas du labour. Intérêt ; un gain de temps et de carburant. Par ailleurs, Rachid M’Rabet, spécialiste du SD à Settat (Maroc) à montré au cours de ses dix années de recherche que le SD économise l’humidité du sol.

    Mais plus que des machines aptes à optimiser les semoirs pour SD permettent également de localiser les engrais au plus près des semences. Intérêt, les racines trouvent plus facilement notamment les engrais phosphatés si peu mobiles dans le sol et si facilement insolubilisés par le calcaire du sol et cela, parfois en moins de quelques semaines.

    SYRIE, IRAK ET JORDANIE, FORT DEVELOPPEMENT DU SEMIS DIRECT

    Face à ces particularités, le SD ne pouvait pas être absent des recherches de l’ICARDA, le centre international des recherche agricoles en milieu semi-aride. Basé jusqu’en 2011 à Alep (Syrie), ce centre a accueilli dès 2005 une équipe d’experts australiens1 rodés à la technique du ZT. Dès leur arrivée, ces experts dirigés par Collin Piggin ont démarré des essais en intégrant à leur équipe des ingénieurs locaux. Ces essais ont été menés en station mais également chez des agriculteurs. Les Australiens avaient ramené avec eux leurs lourds semoirs SD et en ont testé d’autres : brésiliens, européens, indhous. Résultats, des semoirs SD certes intéressants mais trop chers ou trop fragiles concernant ceux en provenance d’Inde. Avec l’aide de l’expert australien en machinisme, Jack Desbiolles, ils ont alors suggéré à des artisans locaux de fabriquer des semoirs SD en s’inspirant du semoir SD à dents John Shearer. On admirera, au passage, ce transfert de technologie2. Les experts australiens n’ont pas essayé de vendre leur matériel. Les petits et moyens paysans de la région d’Alep n’avaient d’ailleurs pas les moyens de leur acheter.
    Et le miracle s’est alors produit : pas moins de 8 ateliers ont été créés par des artisans syriens, puis 3 en Irak. En Jordanie, c’est un industriel privé, Rama Manufacture MFG3 qui s’est lancé dans la production de semoirs SD. Le coût des engins fabriqués localement est de 2 500 $ soit moins de 5 fois celui en provenance des pays développés. Les ateliers syriens ont ainsi permis la fabrication de 92 semoirs avant que la guerre ne réduise leurs activités. Ces semoirs SD à dents sont de taille réduite et peuvent être tirés par les tracteurs disponibles localement. Une partie de ces semoirs a été exportée en Palestine et en Algérie ; il en existe un au niveau de la station ITGC de Sétif.

    Parlant des résultats et des potentialités syrienne, Collin Piggin déclare « In surveys of Syrian wheat farmers who had adopted ZT and early sowing, yields were increased by 465 kg/ha and net incomes were boosted by $US 194/ha on average. If 80% of wheat farmers growing the ≈1.7 million hectare wheat crop in Syria used ZT this would produce an extra 630,000 tonnes of wheat worth a bout $US 250 million per year ».

    Des paysans Irakiens impatients de ne pas avoir de semoirs SD ont même transformés leur semoir conventionnel en semoir SD en important des pièces de Jordanie et de Turquie puis en les faisant fabriquer sur place. On peut comprendre leur impatience quand ayant été invités dès 2010 par les équipes de l’ICARDA, ils avaient découvert les progrès de leurs voisins syriens. ‘The financial benefits are also clear, one of these Syrian farmers of 1,200 ha, said he had saved $20,000 in cultivation costs and made an extra $240,000 as a result of the increased yield of his crop.’ explique le chef de mission australien.
    L’Iran et la Turquie se sont également lancé dans la fabrication de semoirs SD.

    MAGHREB, LE REGNE DES SEMOIRS SD IMPORTES

    Et au Maghreb ? Au Maghreb, la tendance est à l’importation de gros semoirs brésiliens ou européens. En Tunisie, la société Cotugrains s’est ainsi spécialisée dans ce type d’importations. En Algérie et au Maroc plusieurs concessionnaires importent ce type de matériel quand ce n’est pas des commandes en provenance d’institutions publiques agricoles ou de grosses exploitations privées.
    Car question semoir SD, les grosses exploitations agricoles tunisiennes, marocaines ou algériennes ont vite flairé le filon. Nombreuses sont celles qui se sont ainsi équipées. Elles y trouvent un gain de temps, une baisse des coûts et une régularité des rendements. C’est à dire que même en année sèche, les rendements sont corrects étant donnée la valorisation de la moindre humidité du sol que permet ce type d’engins.
    Mais la question de l’équipement des petites et moyennes exploitations reste entière. Il faut à ce propos rapprocher cette question des propos en ce début mars du Premier Ministre algérien, Mr Sellal, lors d’une visite à Annaba. Celui-ci s’est indigné en entendant citer les piètres performances locales en matière de production laitière. En effet, toute tentative de réduction des importations passe par la massification des productions agricoles ; c’est à dire aussi sur les petites et moyennes exploitations. Celles-ci représentent, en effet, la plus grande partie des surfaces agricoles du pays.

    MAGHREB, SEMOIRS SD QUE FAIRE ?

    Que faire pour que, comme en Syrie, Irak et Jordanie, la pratique du SD se développe chez les petites et moyennes exploitations du Maghreb et que nous progressions vers plus d’autonomie alimentaire?
    Le Pr Collin Piggin donne la clé de la réussite : « A key to the adoption has been the development and adaptation of farm machinery by local machinery manufacturers who have constructed various types of zero and low-till seeders with assistance from South Australian no-till machinery expert Jack Desbiolles of the University of Adelaide.4 »

    L’impatience légitime de Mr Sellal pour voir la production de céréales et de fourrages augmenter pourrait trouver une issue dans le développement de constructeurs privés. Ce qui différencie l’approche en matière de SD entre le Maghreb et le Machrek est là. Au Maghreb, à ce jour il n’a pas été fait appel aux compétences locales en matière de fabrication de semoirs. Or, la technologie est relativement simple et les plans de construction sont mis en ligne par le Pr Jack Desbiolles. Il ne manque que faire le lien entre ingénieurs agronomes locaux détenteurs de cette technologie, les éventuels constructeurs et agriculteurs engagés dans une démarche d’intensification céréalière. A ce jour, seul le constructeur marocain AtMar s’est engagé dans ce type de démarche en collaboration l’Ecole d’Agronomie de Meknès et des ONG françaises (Afdi et Fert). Celles-ci ont proposé un modèle de semoir SD à disques.

    Il est étonnant que des industriels privés tunisiens au dynamisme reconnu ou publics algériens, tel le groupe PMAT.dz, à ce jour ne se soient pas engagés dans ce type de production. Certes, l’expérience syro-iraquo-jordanienne est récente. Pourtant la Turquie où cette technologie est présente depuis plus longtemps aurait pu inspirer ces constructeurs. Echec de leur cellule de veille ? En tout cas, l’information est là. Il existe aujourd’hui des outils simples afin de cultiver à bas coût des céréales en milieu semi-aride. Ces engins, les semoirs SD issus de modèles australiens, permettent de résoudre deux problèmes : le travail du sol et la fertilisation dite de fonds.
    En Algérie, une structure se distingue par son dynamisme en la matière. Il s’agit de l’ITGC qui a reçu à plusieurs reprises le Pr Jack Desbiolles et qui développe des contacts avec des investisseurs locaux. On ne peut qu’espérer la réussite et l’élargissement de ces contacts.

    A l’heure où, dans ses territoires les plus pauvres, comme à Gardane (Tunisie), le Maghreb est aujourd’hui menacé de destabilisation, il est plus que jamais urgent de se pencher sur tous les moyens afin de dynamiser l’agriculture. Les décideurs, mais aussi la société civile, dont les élites rurales, ont le devoir de se pencher sur les techniques qui ont fait leur preuve en matière d’augmentation de la production et de création d’emplois. Le semis direct fait partie de ces solutions.
    Le comité Nobel s’honorerait à attribuer le prix Nobel de la Paix à l’Icarda avec mention spéciale à la poignée d’hommes qui ont oeuvré et oeuvrent contre la misère en Syrie et en Irak.

    1 Lire « Development, participatory extension and adoption of zero tillage–the case of Syria and Iraq 2005-14 »

    Cliquer pour accéder à plennary-piggin.pdf

    Colin Piggin1, Stephen Loss2, Atef Haddad 3, Yaseen Khalil 4. International Center for Agricultural Research in the Dry Areas, P.O. Box 5466, Aleppo, Syria, http://www.icarda.org Present address/contact: 1 4 Francis Street, Yarralumla, ACT, 2600, Australia, c.piggin@gmail.com 2 GRDC, 4 National Circuit, Barton, ACT, 2600, stephenpeterloss@gmail.com 3 Lattakia, Syria,
    atefhaddad1952@gmail.com 4 The University of Western Australia, 35 Stirling Highway, Crawley, WA 6009, 21454267@student.uwa.edu.au

    2Pour les Australiens, l’intérêt est ailleurs ; la participation à l’Icarda leur donne accès aux variétés de céréales et donc à une banque de gènes fondamentale pour le développement de leur agriculture.
    3www.ramajordan.com
    4 ‘Taking no-till to the Middle East’, by Gregor Heard of Rural Press: http://sl.farmonline.com.au/news/nationalrural/gra…

  3. Agronome Says:

    LETTRE OUVERTE A UN RESPONSABLE DE L’AGRICULTURE
    Djamel BELAID 29.02.2016 djamel.belaid@ac-amiens.fr
    et copie au :
    -DG de PMAT,
    -DG de l’ITGC
    -DG de l’ENSA
    -DG OAIC

    Monsieur le Responsable,

    Il ne nous est pas habituel d’utiliser le système de lettre ouverte au niveau de ce blog. Cependant, le motif soulevé ici est si crucial qu’il nous semble que c’est là un des moyens afin d’essayer de faire bouger les choses.
    Tout d’abord, nous voudrions vous témoigner notre admiration face aux efforts que vous déployez afin de faire avancer la production agricole dans le pays.
    En tant qu’ingénieur agronome, nous nous permettons de vous signaler qu’il existe un semoir extraordinaire à la station ITGC de Sétif.
    Pourquoi attirer votre attention sur ce modeste engin ? En fait, techniquement, il peut permettre de révolutionner la pratique de la céréaliculture en zone semi-aride. Il s’agit d’un semoir pour semis direct sans labour ou zero-till (ZT).

    UN SEMOIR, INETADJ MAHALI
    Avant d’aborder la question de cette technique révolutionnaire, quelques mots sur ce semoir. Car, il a toute une histoire. Il ne s’agit pas d’un engin d’une grande firme internationale telle Kuhn, Amazone ou Gaspardo. Non, il s’agit d’un semoir syrien. Oui, syrien, fruit de l’« inetadj mahali ». Ce semoir de marque « Achbel » n’est pas le seul à avoir été construit localement par d’ingénieux artisans. Il en existe d’autres produits par 7 autres ateliers syriens qui en fabriquent des dizaines pour la plus grands joie des fellahs. Disons qui en fabriquaient avant 2012…

    Photo:Iraqi manufacturers and engineers discussing zero-till seeder adjustments with first prototype” April 2013, Erbil, Iraq.
    Afficher l’image d’origine

    Mais il n’y a pas que les artisans syriens qui en fabriquent, il y en a en Irak. Quant à la firme Rama Manufacture en Jordanie, elle s’est lancée dans la fabrication à grande échelle.
    Pourquoi ce soudain regain d’activité ? Cela est dû à un projet de coopération australien basé dès 2006 à l’Icarda d’Alep (Syrie). Des experts australiens ont ramené avec eux du matériel australien, l’ont testé localement et ont montré à des artisans comment en produire des versions locales.

    UN SEMOIR SYMBOLIQUE
    Le semoir entreposé à la station ITGC de Sétif est donc un de ces engins produits grâce à la coopération australienne. Certes, il n’est pas aussi performant que le même type de semoir australien de marque John Shearer actuellement présent dans cette station. Il s’agit en effet d’une des premières versions produites en Syrie. Il s’agit d’apporter quelques modifications afin, notamment d’éviter les phénomènes de « bourrage » causés par la présence de résidus de récolte.
    Ce semoir témoigne de l’extraordinaire collaboration qui a eu lieu à partir de 2008 entre experts australiens, agronomes syriens, céréaliers et artisans locaux.

    Vous vous en doutez, Monsieur le Responsable, si nous attirons votre attention sur l’histoire de ce modeste engin, c’est pour envisager, à nouveau, de recréer cette synergie en Algérie. Cette synergie qui a fonctionné à Alep, ne pourrait-elle pas fonctionner à Sétif ? En effet, nous avons de nombreux artisans et industriels privés ou publics (dont le groupe PMAT).
    Certes, il faudrait que les experts australiens dont l’infatigable Jack Desbiolles* soient invités en Algérie. Il s’agirait également que l’abondante documentation disponible en ligne sur internet et décrivant les résultats de la fabrication ainsi que l’emploi des semoirs ZT soit largement diffusée en Algérie. Pourait-on espérer ainsi que des artisans, des ingénieurs de PMAT, des chercheurs en machinisme de l’ENSA d’El-Harrach s’emparent ainsi de ce sujet.

    MAIS POURQUOI LES SEMOIRS ZT SONT-ILS REVOLUTIONNAIRES ?
    L’intérêt des agriculteurs pour les semoirs ZT est illustré par le nombre croissant d’ateliers qui en Syrie, Irak, Jordanie, Turquie et Iran se sont mis à les fabriquer. En Irak, avant que les premiers semoirs ZT ne soient fabriqués, des céréaliers locaux ont pris l’initiative de transformer leurs semoirs conventionnels en semoirs ZT. Pour cela, ils ont ajouté des dents et des roues plombeuses.

    Le principal intérêt des semoirs ZT vient du fait qu’ils permettent d’économiser l’humidité du sol. En cas de sécheresse, là où les parcelles en conduite conventionnelles (labour) sont sinistrées, les parcelles semées avec un semoir ZT permettent une récolte honorable. Par ailleurs, avec leur dents ne travaillant le sol que sur une faible profondeur, les semis peuvent être réalisés dès octobre. Enfin, l’abandon du labour permet une économie de carburant très intéressante en cette période de hausse du gazoil. Certes, l’emploi des semoirs ZT nécessite de maîtriser le désherbage.

    Autre avantage, un semoir ZT permet de semer du blé et de l’orge mais également le mélange vesce-avoine ou pois-triticale comme le fait avec succès la station de Sétif. Il est également possible de semer des légumes secs. Les céréaliers sont passés maître dans la production de pois-chiche et de lentilles.

    L’autre intérêt de semoirs ZT à dents produits localement vient de leur faible coût de production : moins de 5 000$ contre le triple et parfois plus pour les semoirs européens ou brésiliens. En Syrie, puisque fabriqués localement, ces semoirs sont aussi réparés localement. Il y a donc là le moyen de porter la révolution du semis direct au cœur des petites et moyennes exploitations. En Algérie, Maroc et Tunisie, les grosses exploitations céréalières ont vite compris l’intérêt des semoirs ZT et pas mal se sont équipées de modèles importés; Kuhn ou Semeato par exemple.

    Monsieur le Responsable, nous savons que les questions agricoles sont complexes. Elles relèvent notamment de facteurs économiques, sociologiques, ou pédo-climatiques. La technique n’est pas une baguette magique. Cependant, avec les semoirs ZT, adoptés par 90% des agriculteurs australiens et plébiscités par ceux d’Irak et de Syrie, il y a là un moyen de revisiter le dry-farming. Car, vous le savez bien, on ne pourra pas irriguer toutes les surfaces agricoles.

    Aussi, j’espère que votre staff technique pourra vous réunir tous les éléments relatifs à ce dossier pour le plus grand bien de nos productions de céréales, fourrages, légumes secs, et protéagineux.
    J’espère également que parmi ceux qui nous aurons lu existe des personnes qui s’impliqueront dans ce dossier. N’avons nous pas coutume de dire « Yed wahda ma t’ssagagche » .

    Veuillez agréer, Monsieur le Responsable, l’expression de nos sentiments distingués.
    Djamel BELAID
    Ingénieur Agronome.

    Notes :
    (*) voir sur google « The Practical Implementation of Conservation Agriculture in the Middle East » Stephen Loss · Atef Haddad · Jack Desbiolles · Harun Cicek · Yaseen Khalil · Colin Piggin· Technical Report · July 2015

  4. dernière trouvaille que je vous fais partager :

    http://www.assoprommata.org

    bonne soirée à tous

  5. Agronome Says:

    OAIC: VERS UN INSTITUT DE FORMATION DE CADRES PAYSANS?

    D. BELAID 15.04.2014

    De par ses missions, l’OAIC est l’organisme qui est le plus en contact avec le monde paysan. Non pas seulement par des transactions agricoles mais du point de vue de la participation dans des structures de gestion. En effet, les Coopératives de Céréales et de Légumes Secs sont des structures « coopératives » où sont représentés des agriculteurs. En France les coopératives de collecte de céréales ont leur institut de formation des cadres paysans (IFOCAP). Où est l’institut de formation des cadres paysans de l’Oaic?Il serait bien que l’Oaic fasse quelque chose pour ses cadres paysans et s’inspire de se qui se fait par exemple à l’IFOCAP France et ailleurs. Car, il ne faudrait pas ensuite se plaindre du manque de connaissances des élus paysans et de la difficulté de leur confier des responsabilités. La même question est posée pour les laiteries publiques, les Chambres d’Agriculture et les coopératives de fruits et légumes à venir.

    LES CONDITIONS D’EMANCIPATION DU MONDE PAYSAN

    Mais en fait, les élus paysans ne doivent pas attendre le bon vouloir de qui que ce soit. A eux de prendre leur destin en main et de créer un institut indépendant de formation. Quitte à demander au démarrage quelques subventions des pouvoirs publics. Mais à l’image de l’expérience des années 50 du mouvement coopératif français, c’est à une poignée d’élus paysans de créer les conditions de leur émancipation. Le film relatif aux 50 ans de l’IFOCAP est intéressant à plus d’un titre (voir sur le site de cet institut). On peut y voir comment Michel DEBATISSE, élu paysan, a mobilisé il y a de cela une cinquantaine d’années des énergies afin de faire émerger des structures de formation à destination des agriculteurs.

    UN CONTEXTE EN PERPETUEL CHANGEMENT

    Former des cadres paysans est essentiel pour la réussite de l’agriculture et le développement rural. L’actualité agricole algérienne montre chaque jour comment le monde agricole est dépossédé des fruits de son travail malgré les investissements colossaux des pouvoirs publics. Un exemple frappant est celui des chambres froides. Celles aux mains d’intermédiaires stockant de la pomme de terre et qui n’ont aucun lien avec la production permettent de dégager des marges bénéficiaires bien supérieures à celles des producteurs.

    La solution serait que des producteurs de pommes de terre et de fruits et légumes en général créent les conditions afin de réunir leurs productions et être ainsi en position de force afin de discuter avec les intermédiaires et voire s’en affranchir. C’est le seul moyen de renforcer leur pouvoir de négociation. Que ce soit concernant les filières lait, céréales, sucre ou oléagineux, les producteurs ont des revendications spécifiques qui peuvent être différentes de celles des transformateurs et des centrales d’achat des grandes surfaces. Seuls de puissants groupements de producteurs peuvent permettre de sauvegarder les intérêts paysans. Une absence de coopératives laitière au profit de laiteries privées et ce sont les producteurs qui dépendront du bon vouloir des transformateurs de lait.

    Malgré l’octroi de subventions agricoles par les pouvoirs publics, la tendance en Algérie est à la privatisation. Les discussions actuellement menées par M. BENBADA avec l’OMC ne devraient que rendre plus âpre la compétition économique. Qui défendra la petite et moyenne paysannerie, si ce n’est elle même ?

    DEVELOPPER DES RELATIONS INTERNATIONALES

    Les moyens de communication peuvent permettre aux élus représentatifs du monde agricole d’étudier les expériences des pays qui nous entourent. Il est possible de nouer des contacts et d’échanger des expériences. Pourquoi ne pas nouer des relations avec l’IFOCAP et des instituts similaires ( http://www.inter-reseaux.org/IMG/pdf_dossier_IR_5.pdf http://www.agriculturepaysanne.org/formations.php )‎?

    L’IFOCAP possède une riche expérience en matière de formation. Le panorama de ses cycles de formations est large : cycles de formation à la responsabilité (OMEGA), méthodologie d’écoute, d’expression et de relations humaines, dynamique collective et gouvernance, cycle gestion de l’entreprise, développement local, ouverture à l’international, filières, marchés et territoire.
    La session relative à la méthodologie d’écoute, d’expression et de relations humaines comprend les modules suivants : sortir des impasses relationnelles, développer des compétences de négociation, écrire : un outil au service de la gestion de l’information, apprendre à gérer ses émotions pour développer sa confiance en soi, communiquer avec les médias, savoir écouter et s’affirmer, résoudre les conflits ou s’outiller pour piloter une réunion productive. Cela laisse rêveur quant aux capacités de d’acquisitions de compétences du monde paysan. Monde qui a été le plus souvent tenu à l’écart des prises de décision.
    http://www.ifocap.fr/
    Contatct : ‎01 55 50 45 45 – e-mail :ifocap@ifocap.fr

  6. Agronome Says:

    @Aït Abderrahim.
    Une vidéo qui va vous faire plaisir pour désherber.
    Régulation mécanique des adventices en culture
    ► 20:05► 20:05
    http://www.youtube.com/watch?v=1DTJ9vJhqHU‎
    30 janv. 2013 – Ajouté par FiBLFilm

  7. Agronome Says:

    @Aït Abderrahim.
    Voilà ce qu’il faut pour vos moutons. Cela pour grouper les naissances et faire naître vos agneaux au meilleur moment et quand il y a de l’herbe

    eponge à chaleur – YouTube

    http://www.youtube.com/watch?v=pj5vz2-Tobw‎
    26 juin 2009 – Ajouté par Nabil Djebbari
    Pose d’eponge pour brebis pour la synchronisation des chaleurs.
    ps: bravo à Mr Nabil Djebbari pour avoir posté la vidéo.

    • j’avais cru que le problème pour Mr Ait Abderrahim était les moutons du voisin qui venaient paître sur ses propres terres – brouter les nouvelles pousses ….. le dit voisin doit surveiller son troupeau – et Mr Abderrahim ne va pas supporter le cout des tampons contraceptifs …. hihihihi

      • Agronome Says:

        Incroyable comment des paysans polonais fabriquent leur propre matériel. Quelle ingéniosité! Je vous recommande les vidéos de cet auteur et celles de ses collègues. Puisse cet exemple inspirer des investisseurs chez nous (voir aussi les vidéos de « Djoudi Métal »).

        budowa wywrotki – YouTube

        http://www.youtube.com/watch?v=YTjaLtNOPOQ‎
        30 juin 2013 – Ajouté par Przemextyn

      • Loulotte Says:

        je viens de recevoir ça dans mes messages – Monsanto ne s’arrêtera donc jamais ………

        http://rt.com/usa/monsanto-gmo-wheat-crop-648/

      • mahmoud ait abderrahim Says:

        HAHAHAHAH , je n ‘ai aucun probléme de tampons , ca serait plutot mon berger qui aurait du souci a se faire , la synchronisation des chaleurs enrichi mon vétérinaire et nous laisse gérer des naissances en grands nombre dans un temps limité
        de plus j’ai remarquer pour l’avoir essayer que les agneaux sont plus petits

        ce blog n’est franchement pas connu , c est toujours les memes

        • Agronome Says:

          1) Synchronisation des chaleurs, technique trop chère? Achetez un flacon d’hormones et passez vous du véto!
          2) Achetez vous ou fabriquez vous un broyeur de branches. Vous pourrez ainsi produire un compost à base de BRF (Bois Raméal Fragmenté) pour fertiliser vos sols (voir les vidéos sur you tube).
          3) suggestion, semer du colza et produire de l’huile. Voyez ce que fait cet agriculteur français. Avec les sous produits (tourteaux), vous pourrez nourrir vos moutons. Huile de colza : pressage à froid – YouTube

          http://www.youtube.com/watch?v=YvOFOnJKyK8‎

  8. Agronome Says:

    @Aït Abderrahim. Ecoutez bien ce fellah de France. Il attaque les mauvaises herbes au stade « fil blanc » et met une plaque de plexiglass pour mieux repérer ce stade. Cher ami, cette vidéo vaut de l’or. Quand est ce qu’un investisseur national va se décider à nous construire ce genre d’appareil? Kachi n’har nakteb l’Sid el wazir. J’espère qu’on a dans ce pays des gens qui font de la « veille technologique ».
    Grégoire Lhotte utilise une herse étrille pour ses … – YouTube
    ► 4:16► 4:16
    http://www.youtube.com/watch?v=8P07oX7EgvI‎

  9. Agronome Says:

    @Aït Abderrahim.

    Des liens sur le semis direct sous couvert utilisé en Tunisie par des Agriculteurs. Il s’agit là de documents de haute valeur, car il s’agit d’analyses de situations chez el fellahines et pas dans des stations d’essais. Retenez les noms de L. Seguy et B Vadon. Bonne lecture.

    4 – Agroécologie – Cirad
    agroecologie.cirad.fr/…/30?…Lucien+Séguy…68…‎
    146 résultats pour la recherche de « Lucien Séguy « . Core search time: msecs …. [530,14 kB] – 02/03/2003 Rapport de mission en Tunisie · Lucien Séguy

    Un bilan sur les voies choisies pour s’équiper en semoir de semis direct par des agriculteurs (Tunisie et Maroc).
    Télécharger
    om.ciheam.org/om/pdf/a69/06600089.pdf‎
    de B Vadon – ‎

  10. Agronome Says:

    Une bonne nouvelle. L’orge céleste ou orge nue que l’on croyait perdue a été retrouvée chez un agriculteur. Ce type d’orge est très intéressant car, il peut être incorporé dans l’aliment volaille pondeuse en remplacement partiel du maïs importé. Espérons que des prospections permettront de retrouver des variétés de pois-chiche et lentilles algériennes considérées comme perdues.

    L’article: L’orge céleste ressuscitée. 29.09.13 El Watan

    En 2013, les quelques kilogrammes découverts chez le fermier désigné plus haut ont donné 30 quintaux que les professionnels comptent utiliser comme semences pour la décennie en cours.

    L’orge céleste, une espèce céréalière des plus rares au monde, vient d’être redecouverte à Souk Ahras, grâce à un jeune ingénieur agronome qui a réussi en 2010 à l’identifier chez un agriculteur de la daïra de Merahna pour relancer sa culture dans la région. Introduite en 1916 par le grand-père dudit agriculteur qui en avait pris une poignée alors qu’il accomplissait son pèlerinage aux lieux saints, la céréale en question, en plus de sa valeur alimentaire et son rendement, est prisée pour d’autres qualités notamment son utilisation comme engrais et complément pour aliment de bétail.
    (…)

    Yazid Hambli, un ingénieur agronome et président de la Chambre d’agriculture de la wilaya de Souk Ahras, a déclaré, à ce sujet : «Il y a trois années de cela, nous avons eu vent de l’existence de cette variété rarissime aux qualités incommensurables, chez les Beddiar, de grands agriculteurs exerçant à Merahna (…)

    Son propriétaire possédait quelques kilogrammes de cet orge et la première des choses à faire après avoir vérifié le produit sur site, c’était d’opter pour sa préservation dans l’immédiat et d’inciter le propriétaire à œuvrer pour la multiplication de sa production, donc à ne point consommer l’orge récolté.» En 2013, les quelques kilogrammes découverts chez le fermier désigné plus haut ont donné 30 quintaux que les professionnels comptent utiliser comme semences pour la décennie en cours avant de passer à une commercialisation à grande échelle. C’est d’ailleurs dans cet esprit que l’institut technologique des grandes cultures (ITGC) en a été avisé. (…)
    Abderrahmane Djafri

    • AIT-ABDERRAHIM Mahmoud Says:

      Il faud absolument que l’inra ,nos instituts de recherche séquence l’adn de cette orge et l’inscrive au catalogue ds semences Algériennes tout en trouvant les moyens de protéger cette semence si elle s’avère aussi intéressante que décrit ci dessus.

      Trop de gènes présents à l’état naturels sont brevetés (alors qu’il appartiennent au patrimoine de l’humanité) et participe malheureusement à la concentration du secteur des semences , un enjeux géopolitique et géostratégique majeur qui se fait contre nous.

      C’est un sujet trop sérieux pour le laissser à l’itgc qui n’a ni les moyens humains ni les moyens financiers pour protéger cette variété et la séquencer

      Il faud d’ailleurs absolument ouvrir le capital de nos instituts de recherche à l’investissement citoyen afin de leur donner plus d’autonomie , un controle plus efficace et un management moderne

      C’est un peu la meme choses avec nos races de chevaux barbes dont on en a toujours pas créer la carte génétique , je ne sais pas d’ailleurs si un labo algérien s’en occuppe sérieusement

      La visite de l’ambassadeur du maroc à tIaret m’a bien attristé car il était fortement intéressé par nos chevaux barbes….

      J’ai appris récement pas la presse qu’une société de biotechnolgie argentine vient récement d’isoler et de breveté un principe actif d’une plante trés connue chez nous pour son pouvoir à faire cailler le lait rapidement. que font nos chercheurs et scientifiques …

      C’est tout à l’honneur de cet agronome et de cet agriculteur
      ( barakellah ouu fihoum ) de replacer l’agriculture dans des enjeux important et l’agriculteur au sein de la société algérienne

      Il est inadmissible qu’un pays aussi vaste que le notre ne possède pas de société de production de semences ni meme d’obtenteurs

      Voilà un bon projet pour l’andi et l’ansej

      Mahmoud AIT-ABDERRAHIM ( AGRICULTEUR )

      • Agronome Says:

        A mon humble avis, il faudrait intéresser également des sociétés privées et des associations professionnelles. Exemple:

        1- des fabricants d’aliments du bétail désirant réduire la part du maïs. Voici un lien sur son intérêt en aviculture:

        [PDF]
        de la poule pondeuse – HAL
        hal.archives-ouvertes.fr/docs/00/88/76/69/PDF/hal-00887669.pdf‎
        de J Guillaume – ‎1977

        2- une société d’agro-fournitures et de semences comme Axium à Constantine.

        3- En plus de l’ITGC, les céréaliers peuvent développer la semence de ferme. Fabriquer des trieurs de graines avec des grilles à fines mailles et utiliser des bétonnières pour mélanger les semences avec les produits de traitement.

        4- Remarquez que c’est un responsable de Chambre d’Agriculture qui est à l’origine de cette « découverte ». Il faut de plus en plus d’associations professionnelles représentatives.

      • Je vois « qu’il y a du pain sur la planche » comme on dit par ici – et il devient urgent de s’atteler à la tâche –

        par ici il y a l’association Kokopelli qui essaie de faire revivre les variétés anciennes (en dépit de l’union européenne) :

        http://jardinnoir.4rumer.net/t52-campagne-kokopelli-lierons-les-bles

        Intéressant cette plante qui ferait cailler le lait – car je sais qu’ici actuellement ‘on fait cailler le lait pour obtenir le fromage blanc, avec je ne sais quoi obtenu de la panse de brebis ????

        j’ai été attristée pour les chevaux – j’espère que vous réussirez à les protéger –

        concernant les semailles – je me souviens d’un livre recommandant les semailles selon ‘ »la lune » – je vais rechercher.

        Bon courage Mr Ait-Aberrahim

      • Jardinerie Les Semailles à Charmes Sur Rhone (07800) – Annuaire …
        http://www.rustica.fr › … › Professionnels‎
        Adresse, horaires, promotions du moment…retrouvez Les Semailles sur … JARDINER AVEC LA LUNE. Lune … Les Semailles à Charmes Sur Rhone – 07800.

        Jardiner avec la Lune (conseils jardinage) – Rustica
        http://www.rustica.fr › Articles‎
        Rien de plus naturel que de jardiner avec la lune ! Jours feuilles, jours racines, lune montante, descendante … Apprenez à suivre les influences lunaires pour …

        Cultiver avec la lune, comment les phases lunaires influencent l …
        http://www.toutvert.fr/cultiver-avec-la-lune-comment-les-phases-lunaire-influe…‎
        11 sept. 2013 – C’est le moment de la récolte et de la croissance. Au contraire, avec la lune décroissante la terre est plus fertile. C’est le temps des semailles et …

  11. @Garfi et Aït Abderrahim. Certes la herse étrille de la vidéo est un gros engin de 12 m de large. On peut penser à des engins plus petits. Le désherbage mécanique évite l’emploi d’herbicides importés et l’acquisition de pulvérisateurs sophistiqués (cas des petites exploitations). Ya Si Aït Abderrahim, comme vous maîtrisez bien le cahier des charges du désherbage mécanique, je vous verrais bien lancer un atelier de fabrication de herses. Pourquoi ne pas suggérer cela à un de vos proches? Nous avons besoin de herses étrilles et de houes rotatives (voir les vidéos d’Arvalis-TV). La technologie de fabrication n’est pas trop sophistiquée. Nos différents échanges sur le sujet m’amène à cette réflexion que je vous livre.

    CULTURE DU POIS CHICHE, DE NOUVELLES PERSPECTIVES.
    Djamel BELAID 31.12.2013

    Le pois-chiche est un aliment très présent dans la cuisine algérienne. Pour les nutritionnistes, c’est un aliment de choix. En effet, il est riche en protéines. Au même titre que les lentilles, certains le considèrent comme de la viande végétale.
    Pourtant, la culture du pois-chiche a failli disparaître au milieu des années 70. C’est que sa récolte est épuisante. Elle se faisait manuellement comme c’est encore parfois le cas au Maroc. La culture a été sauvée par la mécanisation. En effet, des agronomes de l’ l’ITGC ont mis au point un itinéraire totalement mécanisé en utilisant les mêmes outils que pour le blé. Est ce dire que cette culture se développe? Malgré le niveau des aides accordées aux producteurs par les pouvoirs publics, les importations de pois chiche restent importantes. Comment assurer les besoins locaux?

    UNE SENSIBILITE AUX MAUVAISES HERBES.
    Le pois-chiche présente une particularité: sa sensibilité à la concurrence des mauvaises herbes. C’est en effet, une plante qui germe lentement, couvre peu le sol et de hauteur moyenne. De ce fait, dès le semis, les plantules de mauvaises herbes ont tout le loisir de se développer sans être gênée par la culture. Pire, du fait de leur taille, les plants de pois-chiche ont vite fait d’être dépassé par la flore adventice. Concurrencé pour l’utilisation des engrais du sol par les racines des plantes adventices, le pois-chiche l’est également très tôt dans l’utilisation de la lumière.
    Un travail réalisé à l’université de Batna rend compte de la sensibilité de Cicer arietinum (le pois-chiche) vis à vis des mauvaises herbes et en particulier de la moutarde sauvage. A la station de l’Institut National de la Protection des Végétaux de Aïn-Touta, une agronome* a semé différentes planches de pois-chiche et a rajouté entre les rangs différentes doses de graines de moutarde sauvage. Le résultat ne s’est pas fait attendre, dès les trente premiers jours de croissance, les plants de pois-chiche ont été affectés par le développement des mauvaises herbes. Quant au rendement, la présence de 10 pieds de moutarde sauvage suffit à faire chuter le rendement de 28 à 21 quintaux/hectare.

    PRIORITE AU DESHERBAGE CHIMIQUE.
    La parade de la profession réside dans un désherbage chimique précoce des champs de pois-chiche. Cependant, une bonne partie des désherbants homologués sont utilisables en pré-levée. Or, à l’automne, la faible humidité du sol réduit l’efficacité de ces produits. Pire, ces désherbants doivent éliminer des mauvaises herbes du groupe des dicotylédones parfois proches du pois-chiche. Les herbicides disponibles sont peu nombreux et présentent parfois un faible spectre d’action sur les dicotylédones.

    Résultat, comme l’écrit cet agriculteur algérien sur le blog « Paysans d’Algérie » d’El Watan des semis de pois-chiche tardifs. « Je sème mes pois-chiche en février en espérant que les dicotylédones auront levé avant ». Si cette stratégie est louable, il se pose un problème. Au lieu des 22 quintaux attendus par hectare, des essais comparatifs montrent qu’un semis en février ne permet souvent d’obtenir que 7 quintaux/hectare. Semé tardivement, le cycle de la culture est plus court et la plante n’a pas le temps d’exprimer tout son potentiel.

    UNE REVOLUTION VENUE AILLEURS, LE DESHERBAGE MECANIQUE.
    En matière de désherbage, la révolution vient de l’autre côté de la Méditerranée. En France, le Grenelle de l’Environnement fait obligation aux agriculteurs français de réduire les quantités de pesticides épandus dans leurs champs. Il faut dire, que l’agriculture française est l’une des plus utilisatrices de pesticides. Dans le cadre du plan Eco-Phyto, la profession s’est engagée pour des pratiques plus vertueuses. C’est que les clignotants sont au rouge. Bon nombre de nappes phréatiques françaises présentent encore des traces de triazine, herbicide maïs pourtant interdit depuis plus de dix ans. Par ailleurs, des études de la Mutuelles Sociale Agricole montre que les cas de cancer sont plus répandus chez les agriculteurs et ouvriers agricoles qui manipulent les pesticides.

    C’est dans ce cadre là qu’Arvalis, l’institut français du végétal, s’est intéressé au désherbage mécanique des cultures. Il teste ainsi, bineuse, houe rotative et herse étrille et présente des vidéos de l’utilisation de ces engins sur son site.

    Il faut voir à l’oeuvre une herse étrille dans un champs d’orge**. L’engin comprend 4 à 5 rangées de dents flexibles du diamètre d’un crayon et alignées telles les dents d’une mâchoire de requin. Les dents sont réglées pour n’effleurer le sol que sur une profondeur d’un à deux centimètres. Au passage de l’engin les plants semblent disparaître à tel point que témoigne un agriculteur « la première fois, après quelques minutes d’utilisation, on arrête l’appareil et on sort du champs. Mais au bout d’un moment on y revient ». Hersé son blé n’est pas si évident. C’est que les dents de la herse ratissent le sol et déterrent les plantules de mauvaises herbes mais secouent également vigoureusement la culture. Les plants sont violemment peignés. En fait, toute l’astuce d’une bonne utilisation de la herse étrille est de passer par temps sec et au moment où les mauvaises herbes ne sont encore qu’au stade plantule « fil blanc ». Au contact du sol et sous l’effet d’une vitesse d’avancement convenable du tracteur, les vibrations des dents flexibles déterrent ces plantules mais n’endommagent pas les plants d’orge bien enracinés. La herse est particulièrement recommandée en présence de cailloux. La même chose peut être observée sur sol non caillouteux avec une houe rotative, sorte de roues étoilées qui tournent grâce à l’avancement du tracteur. Elles remuent superficiellement le sol sur le rang et l’inter-rang au contraire d’une classique bineuse. Les plantules de mauvaises herbes se trouvent ainsi arrachées, alors que là aussi, les plants de la culture sortent indemnes de cette « tornade ». Internet permet de visionner des témoignages d’agriculteurs et de se rendre compte du mode de travail de ces engins.

    FABRIQUER LOCALEMENT DES HERSES ETRILLE.
    Il y a cependant un problème. En Algérie, il n’existe ni houe rotative ni herse étrille. Il serait intéressant d’en importer. Mieux, pourquoi ne pas en fabriquer localement. D’autant plus que leur conception est simple. Il s’agit, nous l’avons dit de rangées de dents flexibles fixées à des cadres d’acier portés à l’arrière d’un tracteur ***. Ces cadres sont indépendants les uns des autres de telle façon à pouvoir épouser la forme du terrain. Les plus larges herses ont une largeur de 12 mètres et nécessitent d’être repliées lors des déplacements sur route; d’où l’emploi de vérins. Afin de faire plus simple, il serait préférable de commencer par la mise au point d’engins de plus faible largeur; le repliage pouvant alors être assuré par de simples treuils à cliquets.

    L’usage de la herse étrille ne s’arrête pas seulement au désherbage du pois-chiche. Il pourrait être étendu à d’autres cultures: céréales, lentilles, féverole, colza, maïs, tournesol. Les seules limites au passage répétés de la herse (certaines mauvaises herbes présentent des levée échelonnées) réside dans le développement en hauteur de la plante cultivée. Si dans le cas d’un blé en début montaison, les tiges peuvent se courber au passage de la herse, cela est plus difficile pour un tournesol de 30 cm de haut.

    Certes, pour certaines de ces cultures, le désherbage chimique pose moins de problèmes. Cependant, les herbicides sont importés et restent chers. Par ailleurs, les deux méthodes peuvent être complémentaires en cas de fortes infestation ou de flore adventice résistante aux herbicides.
    Par ailleurs, beaucoup de petits agriculteurs ne possèdent pas de pulvérisateurs permettant d’utiliser des herbicides. La herse étrille peut donc être un moyen de mettre le désherbage à la portée de tous. D’autant plus qu’il est plus facile de passer dans son champs une herse que de jongler avec les doses des substances actives des herbicides.
    Pour les exploitations disposant de pulvérisateurs, le recours au désherbage chimique peut être le moyen de réduire la pression existant sur le pulvérisateur. En effet, outre l’herbicide, ces engins doivent épandre, selon les cas, insecticides et fongicides. Leur faible envergure limite la vitesse des chantiers.

    La société PMAT fabrique déjà des bineuses et maîtrise donc le savoir faire nécessaire à la fabrication de herses. Cette production de herses étrilles et de houes rotatives pourrait être également prise en charge par des investisseurs privés. Qu’on en juge, le marché est vaste. A terme, étant donné sa polyvalence, ce genre de matériel pourrait être utilisable sur chaque exploitation. Le marché potentiel est donc considérable.

    En résumé, face à la difficulté de désherber certaines cultures, telles celles de pois-chiche, de nouvelles alternatives se font jour. C’est le cas de l’utilisation de la herse étrille. Ce cas d’école ouvre la voie à l’élargissement du désherbage mécanique à d’autres cultures. Cela permettrait d’améliorer les rendements et de réduire les charges en herbicides. Reste à mettre à la disposition des exploitants les engins adéquats, à acquérir plus de références techniques afin d’affiner les préconisations d’utilisation et à vulgariser cette technique.

    ————————————
    Notes:
    (*) MELAKHSSOU Zohra. Etude de la nuisibilité directe des adventices sur la culture de pois-chiche. Université Batna.
    (**) You tube: Le hersage de l’orge dans la ferme du Lycée Agricole de la Marne (51).
    (***) De nombreuses vidéos de herses étrilles et de houes rotatives sont disponibles sur le site d’Arvalis-TV.

    • merci Mr l’Agronome – concernant la Mutualité Agricole, et le cancer, il est bien connu que les paysans sont les plus atteints – pas étonnant, il n’y a qu’à faire un tour en Beauce, vous aurez intérêt certain moment, à fermer les fenêtres de votre voiture pour ne pas être asphyxié – dito pour la plain de Caen et je me souviens que l’eau de certaines petites villes du pays de Caux n’était plus potable après les grandes pluies, les engrais déversés sur les terres du plateau d’Yvetot se retrouvaient dans les nappes phréatiques.

      pour ne ne pas donné dans le bio – ils ont d’abord parlé « d’agriculture raisonnée » ???? euphémisme

      quant au Grenelle de l’environnement – c’est souvent lent.

      je comprends bien Mr Ait ABDERAHIM – la charge est lourde et la solidarité est partout une denrée rare de nos jours.

      Espérons, car la terre est notre bien le plus précieux

      http://www.prommata.org/zoomo.php?p=1&max=12&o=11

      Je pense toujours à l’activateur de compost « plocher » – et également à la fondation ??? pourquoi pas –

    • ait abderrahim mahmoud Says:

      Ce que vous dites est vrai , mon rendement stagne
      Je seme cette année 42 qtx de pois chiche , je vais donc essayer de combiner les différentes techniques

      Je pense moi aussi que le binage inter rangs est trés efficace , mais il nous obligent à écarter les rangs du semis et donc favoriser le développement des adventices

      Les spécialités de désherbants efficaces sonts rares et au printemps malgré les traitements post semis d’autome , si les pluies de printemsps sont importantes les dico repoussent et là ils n’existent aucun traitement *

      J’ai bien essayer avec des spécialités utilisées pour mes carottes a des doses homéopatiques mais le résultat était moyen( j’ai utiliser challenge 400 et 600 )

      Cette technique ( écartement des rangs )est génante à la récolte pour les moissnneuses batteuses , car la biomasse est moindre

      finalement quelle est la date optimale pour le semis du pois chiche ???

      Passer de 7-10 qtx / hectare à 22-25 qtx à l’hectare serait une révolution dans nos champs et pour notre agriculture

      Existe t’il un chef de produit légumineuses à l’oaic ? je serai curieux de connaitre la facture pois chiche et lentille de l’algérie

      Je sais que pour la loubia (haricots secs ) elle est importante

      bonne année

      • Agronome Says:

        @AÏT-Abderrahim.

        Sujet passionnant. Vous me rappelez mes premières années de travail au Domaine Autogéré à Kaïs. Les ouvriers binaient les fèves b’tcapa (à la houe). J’ai introduit un motoculteur avec sa fraise rotative. En une journée nous avons fait la travail de dix ouvriers.

        DATE DE SEMIS: c’est au plus tôt qu’il faut semer (voir la fiche technique Maroc Pois-Chiche d’Agro-transfert).

        ESPACEMENT ENTRE RANGS: suite à vos remarques, ne pas trop laisser d’espace entre rangs. Le pois-chiche ne lève pas vite, ce n’est pas une plante couvrante de plus sa taille est réduite. Les adventices concurrencent donc vite la culture.

        STRATEGIE DESHERBAGE: utiliser les désherbants homologués (Challenge) mais compléter par un désherbage mécanique. La technique de la herse étrille est intéressante (cf ARVALIS-TV).

        FABRICATION D’UNE HERSE ETRILLE: je serais à votre place, à partir des modèles visibles sur you tube (http://youtu.be/N6vrZQevTrw), j’essayerais de contacter un fabriquant étranger ou de construire une herse étrille. Il faut sur un attelage 3 points, une poutre qui soutient des éléments portant des séries de dents flexibles. Les dents doivent effleurer le sol sur 1 à 2 cm seulement. Où trouver ces dents? Chez PMAT? En récupérer sur de vieux semoirs? En fabriquer avec du fer rond à béton (en fait, il faut certainement un acier spécial)?
        nb: pour construire une herse étrille, il serait possible d’utiliser la bineuse de PMAT et de totalement la reconfigurer en y mettant les fameuses dents flexibles (cherchez des exemples sur you tube weed control machine). Une vidéo avec une petite herse étrille.

        Weed-Control Machines – Fiddlehead Farm, Brownsville …
        http://www.youtube.com/watch?v=PmZlmIDoOYM‎

        PRINCIPE DE LA HERSE ETRILLE:
        L’avantage de cet engin est qu’on peut resserrer l’inter-rang (comme pour le blé). Pourquoi? Car la herse étrille « peigne » la culture. Voir la vidéo: http://youtu.be/ciPjEGV1mgs

        MACHINES DE DESHERBAGE MANUEL
        Reste la solution d’une lame montée sur des roues. Il existe différents modèles. Intéressant pour de petites surfaces. Cela pourrait intéresser d’éventuels investisseurs.

        Double Wheel Hoe – YouTube

        http://www.youtube.com/watch?v=7-qAnaM3kSI‎

      • Agronome Says:

        L’ICRISAT publie sur you tube des vidéos sur la culture du pois-chiche. A voir…
        Erratum: Lire « b’chapa » (avec la houe) au lieu de « b’capa ».

        Weed Control Strategies in Chickpea – YouTube

        http://www.youtube.com/watch?v=erNLzkHku54

        Sinon, une autre vidéo qui à 1’40 montre une herse étrille de taille raisonnable. Je seraiss vous Mr Aït Abderrahim, j’essayerais d’en fabriquer une.

        UMaine new research: Weed Control in Organic Cereals
        http://www.youtube.com/watch?v=b3M9dnGTC4Q‎

  12. @Aït Abderrahim.
    Une très belle vidéo sur binage du colza et hersage (herse étrille) sur orge. Quand l’appareil passe, on se dit « wallah ça y est rahou squintaha » (il a esquinté la culture). Mais dès la première pluie, la terre qui recouvrait les feuilles a disparu et la culture apparait propre et vigoureuse. Cela pourrait vous servir. Matériel à fabriquer sur place. Qu’en pensent les ingénieurs de PMAT?

    Hersage de l’orge dans la Marne (51) – YouTube

    http://www.youtube.com/watch?v=mSIVxuTPFFs‎
    10 mai 2013 – Ajouté par LaFermeSommeVesle
    Le hersage de l’orge dans la ferme du Lycée Agricole de la Marne

    • ça coûte combien ces énormes engins ? De plus, c’est lourd et bétonne la terre et comme le disait Mr Ait Abberrahim – il faut des mécaniciens pour matériel agricole en cas de panne – donc maintenance assurée

      je me demande comment faisait mes oncles dans les années 50 – et même avant – avec leurs chevaux de trait – et pourtant le blé poussait

      • ait abderrahim mahmoud Says:

        Comme disait la fontaine ,  »tout flatteur vie au dépends de celui qui l »écoute  »

        Les gros engins valent actuellement des fortunes , ils ne sont que rarement amorties vu que les surfaces des propriétés ne font que diminuer , que la prestations de services privé est difficille ( le risque de non payement ou de retard sur le payement est non négligeable )? SANS PARLER DE LA QUALITe DE NOS CHAUFFEURS qui sont tous analphabetes peu honnettes sans parler de l’entretien des engins seul garant de leur durabilité

        les mécaniciens agricoles et surtout de bons diésélistes , maitrisant les connaissances de l’hydraulique et l’éléctronique sont rares voir inexistants

        NON NON ET nON nous devons réfléchir à des techniques sobres adaptées à nos conditions climatiques mais humaines aussi

        Nous n’avons NI les ressources humaines NI les ressources techniques adaptées qu’il faut du moins pour le moment

        COMBIEN D’agriculteurs qui ont récemment acheter de nouveaux tracteurs se trouvent en panne pour diverses raisons

        changement d’huile défectueuse
        Huile de freins particulière et specifique au tracteur acheté indisponible
        Pièces de rechange à un cout faramineux
        défaut de maitrise technique pour réparer un systeme hydraulique

        Il ne s’agit pas d’importer des trateurs , la logistique et la formation des mécaniciens ( pour résumé le service aprés vente ) laisse à désirer

        Je vous avoue que je ne sais pas ce que vaut vraiment les formations de mécanique agricole au niveau de nos cfpa locales ,,,?

        ET POUR FINIR je vous avoue que j’aurais trop peu d’utiliser cette technique de peur de tout enlever mais ca vaut la peine de la découvrir chez les autres hahahahahah

  13. @SAK
    Bonjour Mr SAK.
    Merci pour vos remarques constructives.

    1- DISPONIBILITES FOURRAGERES:
    Concernant les disponibilités fourragères en Algérie, les travaux de Mr HOUMANI (ENSA ex-INA El Harrach) montrent bien le déficit considérable. Le développement de l’irrigation d’appoint est intéressant. Il permet de développer notamment le sorgho même en milieu demi-aride. Il me semble que nous ne nous intéressons pas assez au crucifères et notamment au colza fourrager. J’ai vu en France, que dès le mois d’août après la récolte, dès la moindre pluie les graines de colza repoussent. On pourrait installer du colza fourrager dès fin août et cela jusqu’au premiers gels. Nous nous focalisons trop sur les légumineuses. Chaque famille a sa place dans le calendrier fourrager. PS: la techniques des blocs multi-nutrinnels mériteraient d’être vulgarisée auprès d’éventuels investisseurs (taper « feed block Ifad » sur google). Avec un broyeur, on peut transformer des palmes de palmier dattier, des rébus de dattes et de l’urée en un aliment pour ruminants.

    2- VULGARISATION AGRICOLE:
    Vous écrivez « Un maillon fort de toute agriculture moderne est le service de vulgarisation. En Algérie, ce service est très loin de remplir son rôle ». Je suis tout a fait d’accord avec vous. Mon expérience personnelle, des lectures et mon statut d’observateur de l’agriculture algérienne m’amènent à quelques remarques.

    3-EVITER LE TOP-DOWN.
    En matière de vulgarisation, gare au top-down. Malgré tout le dévouement des cadres d’une DSA ou d’une station locale d’un institut technique, on ne peut tout attendre d’eux. Pour être acceptée par un agriculteur rien ne vaut qu’une innovation technique ait été auparavant testée par un autre agriculteur. La lecture des articles d’un séminaire sur la vulgarisation au Maghreb est édifiante (taper sur google « vulgarisation Maghreb Ciheam Bedrani Elloumi »).

    4-VULGARISATION IMPLIQUER LES AGRICULTEURS.
    Comme écrit précédemment, il me semble que la vulgarisation agricole doit impliquer les premiers concernés par des essais de démonstration sur leurs parcelles et pas seulement dans des stations d’essais. Voir ce que j’écrivais à propos des GDA.

    5-VULGARISATION ET YOU TUBE.
    Vous écrivez « D’accord avec vous que l’internet en général, notamment à travers you tube, peut être très utile dans ce domaine ». Effectivement quel progrès! Il est maintenant possible d’un simple clic d’aller voir comment travaille un agriculteur performant à l’autre bout de la planète.

    6- LA REALITE.
    « Mais, croyez moi, sur le terrain c’est à dire au niveau de la majorité écrasante des agriculteurs, c’est de la science fiction et je sais de quoi je parle! ». Votre témoignage est précieux. Comment faire pour que des vidéos très démonstratives arrivent jusqu’à des agriculteurs? Je pense par exemple à celle-ci concernant le semis direct:

    L’agriculture de conservation en Algérie – P2 – YouTube ► 12
    ‎L’agriculture de conservation en Algérie – P2 – YouTube

    http://www.youtube.com/watch?v=VnzXr7yg3pk‎
    Je pense que c’est à chacun de trouver des solutions locales. Je me rappelle qu’au début des années 80, il n’y avait que les revues agronomiques étrangères. Et encore, fallait-il pouvoir demander à un proche à l’étranger de nous y abonner. Il faut aussi s’appuyer sur les firmes d’agro-fournitures (journées de formation, fiches techniques produits, vidéos sur leur site). A cet égard, prenons un exemple: tapez sur google « agrichem DZ Maladies et ravageurs du blé – YouTube ». Cette vidéo est extraordinaire.

    7-VULGARISATION ET RGA.
    Merci pour ces références précieuses. De ma pratique, il me semble important de connaître la typologie des exploitants agricoles. Pour faire court, quand on s’adresse à un agriculteur, avons nous affaire à un agri-manager ou à un agriculteur traditionnel ancré dans ses traditions? Bien sûr, entre-eux existe tout un panel. Mais, il est normal que nous n’ayons pas les mêmes réponses en fonction des deux catégories citées. Ne pas en tenir compte, c’est risquer le découragement, alors que les « cibles » n ‘étaient pas correctement identifiées.

    Djamel BELAID. Ingénieur Agronome.

  14. Bonjour Si Aït Aberrahim. Merci pour vos remarques et ce débat si constructif. Vous lancez un appel pour un «échange synthèse bibliographique , document techniques , reportages etc etc sur la production et amélioration du rendement du pois chiche, docs techniques , physiologie du pois chiche car mes rendements sont moyens et je ne souhaite pas irriguer le pois chiche , contre un bon méchoui ». M’chatt! Ok, pour le méchoui.

    RESULTATS DE RECHERCHES POIS CHICHE
    1-selon ma propre expérience, mon premier conseil serait d’abandonner progressivement le labour. Il brule la matière organique, seule matière nourricière du sol. Sans une bonne fertilité des sols, on ne peut espérer meilleurs de rendements et surtout une REGULARITE de ces rendements.
    2- je viens de taper sur google «Maroc pois chiche fiche technique » et je suis tombé sur des documents de qualité. Documents que je vous recommande vivement. PS: pourquoi ais-je tapé sur google « Maroc pois chiche » et pas « Algérie pois chiche », car Allah ghaleb, en Algérie, il y a pas assez de documentation technique et pratique sur le Net. Nos bibliothèques regorgent d’essais de toute sorte, mais pas assez de résultats sont mis sur le Net (j’espère que les Directions concernées du MADR nous lisent…). Ps: un grand bravo aux firmes d’agro-fourniture qui diffusent de l’information technique (journée de formation, fiche technique papier, vidéo sur leur site, …).
    3-Ya Si AÏT Abderrahim, de la lecture de ces fiches techniques marocaines (barak Allah oufihoum), il apparaît que la date de semis et le désherbage sont des points cruciaux de l’itinéraire technique du pois chiche.
    4-mais au delà de ces informations techniques ponctuelles et à adapter à votre contexte, je souhaiterais vous suggérer une méthode que j’ai découvert et appliqué quand j’étais ingénieur conseil dans une Chambre d’Agriculture en France. Il s’agit de l’Enregistrement de Performances ou « Enquête Culture »). Seule cette méthode vous permettra d’avancer rapidement en FONCTION DE VOS SPECIFICITES LOCALES. Je m’explique.

    5-Principes de l’Enquête Culture Pois Chiche. Un technicien procède à l’enregistrement de l’itinéraire technique de différentes parcelles de pois chiche d’une région (communes, daïra). Sur un logiciel (tableur) il rentre les données recueillies: type de sol, date et type de travail du sol; date, dose et mode de semis; variété, date et doses d’engrais; dates, doses des produits phytosanitaires utilisés; rendement obtenu. Puis, il fait des « tris statistiques ». Exemple: pour les 10% des meilleurs parcelles, quelle variété a été utilisée? quelle date de semis a été choisie? quel programme de désherbage à été utilisé? Ainsi, vous obtenez des références propres à vos types de sols, micro-climat et matériel. Et en une enquête, vous avez des réponses à différentes questions. Chose impossible à réaliser en station de recherche. Ps: Si Aït Abderrahim: à ce stade de la discussion, je m’invite déjà au méchoui. Car, il s’agit là d’une méthode très intéressante que je vous propose. J’ai pratiqué cette méthode avec de gros céréaliers du bassin parisien et ils en étaient très satisfaits.

    6-Mise en place de l’Enquête Culture Pois Chiche. Comme chacun l’aura compris, cette méthode s’applique aussi aux autres cultures et élevages. Comment la mettre en place? Il faut déjà un technicien. L’idéal serait un technicien de Chambre d’Agriculture, de DSA, de CCLS. Cela peut être un stagiaire pour son mémoire de fin d’études. Des semouliers commencent à développer des réseaux d’agriculteurs afin d’améliorer la qualité du blé dur (Groupe Benamor Guelma, à Sétif). Pourquoi le font-ils? Car sinon, les agriculteurs livrent un blé dur avec des graines de mauvaises herbes, des cailloux, un grain peu riche en protéines (mitadiné). Résultats: un grain à faible rendement en semoule et une semoule qui ne permet pas de faire de bonnes pâtes. Dans le cadre du pois chiche, l’idéal serait qu’un organisme de collecte s’en charge. Un organisme directement concerné par l’amélioration des rendements de pois chiche. Et pourquoi pas vous dans le cadre de votre idée de « trading de légumineuses »?

    7-Miser sur un Groupement de Développement Agricole (GDA). Ya Si Aït Abderrahim, la seule solution pour progresser agronomiquement, c’est de créer un GDA entre plusieurs agriculteurs. Je sais ce n’est pas facile. Mais, il s’agit d’une sorte de club, et vous n’êtes pas obligé d’y inviter tout les agriculteurs voisins. Ensuite, le GDA peut inviter des techniciens compétents pour des tours de plaine (école aux champs), des journées de formation, …. En France, les Chambres d’Agriculture (CA) affectent aux GDA et cela à plein temps ou à mi-temps des techniciens. Je peut vous dire que ces techniciens n’ont pas intérêt à trop rester au chaud dans leur bureau. C’est « obligation de résultats ». Il me semble qu’à l’avenir, comme en France, les CA devraient percevoir une partie de l’impôt agricole, devenir autonomes des DSA et embaucher leurs propres cadres de terrain.
    8- En guise de conclusion: Votre demande d’information sur le pois chiche montre le peu d’efficacité de notre système de vulgarisation agricole (des progrès existent). Remarque: celui-ci ne doit pas être de type descendant « top-down ». L’idéal, serait d’obtenir des références techniques régionales venant d’une collaboration entre stations de recherches du MADR, firmes de l’agro-fourniture et GDA (à créer et encourager comme en Tunisie). Des articles passionnants d’un séminaire sur la vulgarisation agricole:
    La vulgarisation agricole au Maghreb : théorie et pratique
    om.ciheam.org/option.php?IDOM=706‎
    20 éléments – Elloumi M. (collab.), Zagdouni L. (collab.). La vulgarisation agricole au Maghreb

    Djamel BELAID Ingénieur Agronome.

    • ait abderrahim mahmoud Says:

      Vous etes cordialement invité à ce fameux méchoui et nous discuterons de l’opportunité de créer si celà vous intéresse la création d’un site de vulgarisation agricole payant avec toutes les possibilités de développement possibles et transformer ce manque en opportunités de business

      Effectivement le web agricole algérien ne fournit rien comme informations utiles , et le site du madr aussi

      le développement de la 3G en algérie va ouvrir diverses opportunités de services agricoles aussi bien techniques qu’agricoles

      Je connaissais le site marocain , mais celà reste insufisant , je serais trés intéressé de discuter de vos méthodes d’analyses

      Je pense faire le déplacement à constantine pour voir ce que font réellement la société AXIUM ainsi que celle situé à mahdia -Tiaret et vous tiendrais au courant de mes résultats

      cela ne vous empeche pas de chercher encore d’autres sources bibliographique car nous agriculteurs n’avons que trés peu de temps pour le faire

      Je pense aussi organiser un voyage d’étude au méxique gros producteur de pois chiche , mais je pense sincerement qu ils obtiennent de gros calibre uniquement en semant dans des zones semi tropicales ou par irrigation avec de gros investissements

      Nous pouvons également nous rencontrer au siaal à Paris ou les mexicains exposent leur produits , je pense que je repartirai avec les sacs de pois chiche qu’ils laissent à la fin du salon

      Malheureusement l itgc avait de gros programmes de recherche et developpement de variétés de semences de pois chiches que je crois abandonnés depuis, pour se lancer dans de nouveaux programme sur le soja que je ne trouve pas pertinent !

  15. Mr AIT ABDERRAHMANE parlait récemment de désherbage mécanique des céréales. Celui-ci n’est plus une utopie avec la herse étrille (voir réfléxion ci-jointe). Mr Garfy parlait d’un accélérateur de compost; cela est intéressant. La technique du compost est à développer.

    DESHERBAGE EN GRANDE CULTURE UNE NOUVEAUTE, LA HERSE ETRILLE.

    Djamel BELAID 26.12.2013

    Il y a peu de temps encore parler de biner des champs de blé me faisait sourire. On peut certes biner l’inter-rang et éliminer les mauvaises herbes, mais que faire de celles situées sur le rang ? Il suffit de quelques pieds de folle-avoine par mètre carré pour faire chuter le rendement. La herse étrille vient lever cette contrainte.

    UNE UTILISATION DELICATE DE LA HERSE ETRILLE
    Une herse étrille est composée de plusieurs rangées de dents flexibles fixées à un bâti tiré par un tracteur. Selon leur inclinaison, leur profondeur et la vitesse du tracteur, elles peuvent éliminer les mauvaises au stade plantule. Dans le cas de levées échelonnées des adventices, plusieurs passages de herse sont possibles. La seule limite est constituée par la hauteur de la plante en culture. La particularité de cet engin est de pouvoir être utilisé sans endommager la culture. Il suffit pour cela que la culture soit bien enracinée et que la vitesse soit adaptée. L’efficacité de la herse est d’autant plus meilleure que le sol est sec.
    Ce type d’engin est utilisable sur différents cultures : maïs, colza, betterave sucrière et céréales. La réussite d’un désherbage à la herse étrille nécessite une finesse des réglages. Un binage a l’aide d’une bineuse à roue dentée peut avantageusement compléter le ou les passages de herse étrille*.

    LES FREINS AU DESHERBAGE CHIMIQUE
    En Algérie, l’intérêt de la herse étrille est de pouvoir réaliser un désherbage économique sur de petites exploitations ne disposant pas de pulvérisateurs. Pour d’autres exploitations la non maîtrise des itinéraires techniques ou des sols peu profonds se traduit par de faibles marges et les agriculteurs rechignent à l’emploi d’herbicides dont les prix sont élevés.
    Ceci dit, il ne s’agit pas d’opposer désherbage chimique et mécanique. Ils sont à envisager dans le contexte de stratégies de désherbage spécifiques à des systèmes de culture. Ils peuvent par ailleurs se compléter. C’est par exemple le cas lors de résistances aux herbicides ou d’herbicides à faible spectre d’action ou encore dans le cas de semis direct.

    CONSTRUIRE DES HERSES MADE IN ALGERIA
    Pour être efficace, le désherbage mécanique doit utiliser des outils de grande largeur. Ainsi, une herse étrille se comporte de plusieurs éléments. Les éléments périphériques doivent être repliés lors de toute circulation hors des champs. Sur les modèles étrangers, ce relevage s’effectue grâce à des vérins hydrauliques. Pour plus de facilité de fabrication, ceux-ci pourraient être remplacés par des treuils à cliquets. La fabrication de herses étrille est à la portée de l’entreprise PMA ou de tout autre petit constructeur de matériel agricole.

    En résumé, la herse étrille constitue un concept qui révolutionne le désherbage mécanique. L’usage de cet outil nécessite différents réglages et l’acquisition d’un savoir faire certain. Ainsi, son efficacité n’est maximale que sur plantules au stade « fil blanc ». Ce matériel est pratiquement indisponible localement. Au delà d’importations temporaires, la solution pourrait passer par une fabrication locale d’autant plus que la technologie nécessaire est relativement aisée.

    Notes.
    (*) On consultera à cet égard les vidéos d’Arvalis-TV.

  16. Bonsoir,
    Bonsoir en particulier à Mr Garfy pour sa présence et son enthousiasme pour suggérer des idées de développement pour l’agriculture algérienne. Venez un jour en Algérie, vous y serez le bien venue et vous en retournerez « sain et sauf »…

    Si Aït Abderrahim, je relisais votre texte sur le foncier en Algérie. Terrible situation que vous décrivez là sur ce membre de votre famille qui a dû vendre.
    Vous évoquez le désherbage chimique et son coût. C’est vrai que vue la faiblesse des rendements céréaliers en non-irrigué, il s’agit de baisser le coût des intrants mais aussi les charges de mécanisation.
    – Concernant les charges de méca, le semis direct avec l’arrêt du labour, ou son remplacement par le chisel est une solution séduisante.
    -Concernant votre idée d’utiliser une herse, elle est également séduisante. Je ne vous aurais pas dis cela il y a un mois. Car, je n’avais pas vu sur you tube la vidéo de Arvalis (l’ITGC français) consacrée à la herse « étrille ».
    Herse étrille : un outil polyvalent – Arvalis TV
    ►►
    http://www.arvalis-tv.fr/…/5099_herse-ille–un-outil-polyval...
    Le principe est relativement simple. Des dents flexibles et bien réglées qui passent sur le rang de blé et l’inter-rang. Il faut que le blé soit bien installé. Cela le secoue, mais il résiste alors que les plantules de mauvaises herbes dégagent. Il y a aussi la bineuse. Voir la vidéo suivante:
    Bonnes pratiques – Arvalis TV
    ►►
    http://www.arvalis-tv.fr/fr/7…/32_bonnes-pratiques‎

    Techniquement, ya Si Aït Abderrahim, la seule solution pour progresser est de constituer un groupe d’agriculteurs volontaires dans votre secteur et d’inviter régulièrement les techniciens des services agricoles et des firmes d’agro-fourniture. Par ailleurs, vous pourriez organiser entre-vous des visites de parcelles durant la saison afin de voir comment chacun fait. C’est ce que j’ai vu en France, et ça fonctionne bien. Si vous êtes nombreux et riches vous pouvaient même recruter un technicien et lui demander de travailler H24 pour vous seuls s’il veut conserver son emploi… H24, c’est une boutade. Mais honnêtement, je pense que vous devriez avoir droit de regard sur le recrutement des techniciens de votre chambre d’agriculture. Moi quand j’ai été recruté en France, lors de l’entretien de confirmation il y avait 3 agriculteurs élus à côté de mon futur chef de service. Je peux vous dire qu’ensuite, je n’ai jamais autant travaillé de ma vie. C’était « obligation de résultats ». Adhek el wagt, il ne fallait pas regarder sa montre…

    Concernant la puissance des « rohal » ou nomades avec leurs troupeaux, j’ai vu qlq chose de stupéfiant dans les années 70. C’était waqt el volontariat ta3 et-tolaba pour eth-thawra ez-zira3iya. Dans une coopérative, la moisson était en cours. Sur une parcelle isolée juste moissonnée une cinquantaine de sacs de blé attendaient le passage d’une remorque. Un ouvrier avait été laissé à côté des sacs. Au bout d’un moment il est arrivé en courant. « El rohal » étaient venus, l’avaient menacés de leurs gourdins et avaient rapidement installé une tente sur le tas de sacs de blé. D’autres tentes avaient été vite dressées tout autour. Nous avions été voir, mais étions restés à bonne distance de leurs gourdins…
    Donc je peux comprendre que vos chaumes soient si convoités. Il y a une sorte de droit coutumier des nomades.
    Agro-économistes et sociologues! Que faire?

    • « sain et sauf » – je ne craindrais rien en Algérie – mais dommage que vous n’ayez pas gardé ces deux là en otage – bon débarras –

      à ce sujet je remarque qu’en ALgérie les médias ne sortant pas des sentiers battus eux non plus, car ils ne parlent jamais d’un nouveau en politique : François Asselineau – UPR …..

      Je suis triste que le frère de Monsieur Ai Abderrahim ait du vendre sa terre –

      en fait il manque surtout « les fonds  » – et l’aide – et tout est possible – espérons – il faudrait si peu d’argent comparativement à d’autres projets inutiles – j’en vois tant en France –

      que pensez-vous de l’activateur de composte Plocher Monsieur l’agronome – cette société pourrait aider – ils sont sérieux …….. et ils pourraient faire eux-même office ‘d’activateur » – c’est leur métier –

      j’ai mis ceci plus bas – j’ai retrouvé ça dans un journal écolo :

      http://www.jean-pain.com/index2.php

      quant au droit coutumier des nomades – on voit ce que cela donne en Afrique –

      Bonne fin de semaine à tous
      Garfie

    • AIT-ABDERRAHIM MAHMOUD Says:

      bonjour si l agronome , je lis toujours avec plaisir les différentes interventions , je prends en compte certaines de vos remarques , mais je vous précise aussi que certaines me font bien rires

      – Il n’existe aucuns techniciens d’agriculture ou d’élevage au sein de notre chambre d’agriculture !!!!! certes il existent certaines associations mais ce sont des coquilles vides

      Je viens de lire dans ce blog ceci
      « L’Algérie pourra-t-elle subvenir à ses besoins céréaliers » demandait en fin d’interview la journaliste au DG de l’ITGC. La réponse tomba telle un couperet de la part de cet expert céréalier « c’est impossible! ». Il est donc temps que nous apprenions à consommer plus de légumes frais…

      Voila encore les elucubrations de pseudo expert et on se demande allors à quoi sert vraiment cet institut

      A ce niveau de ridicule meme les pattes et spaghettis vont vite et bientot devenir un produit alimentaire de luxe car produire du blé dur va devenir de plus en plus difficille

      Si les algériens conssomment plus de farine ( blé tendre ) plutot quautre choses est uniquement du à sa subvention étatique et son cout et nous avons la baguette de pain la moins chère au monde

      Depuis quelques années meme dans les régions rurales , on fabriquent le pain avec de la farine uniquement pour des raisons de couts , car la semoule issue de blé dur coute plus chère , certe le pain a base de farine est beaucoups moins bon et moins riches en protéines

      Pour revenir à des choses plus pratiques , je fais un appel

      échange synthèse bibliographique , document techniques , reportages etc etc sur la production et amélioration du rendement du pois chiche, docs techniques , physiologie du pois chiche car mes rendements sont moyens et je ne souhaite pas irriguer le pois chiche , contre un bon méchoui

      D’autres part je crois que je vais diminuer le temps passé sur mon exploitation et me lancer dans le trading de légumineuses ( pois chiche , lentilles , févéroles haricots ) beaucoups plus rentables vu les prix et leur augmentation régulières sur le marché mondial

      D’autrs part je voudrais prendre un peu de risques et dires ceci ;

      Aucun pays au monde n’est autonome totalement sur les produits agricoles et l’importation de certains produits céréaliers ne serait pas si grave si leur ampleur était dans le cas de l’algérie et à l ‘echelle du maghreb aussi importants

      D’ou l ‘importance et l’urgence de créer le grand maghreb , l’europe s’est crée dans le cadre de la CECA ( comunauté économique du charbon et de l’acier ) , pourquoi pas un maghreb du pétrole , du gaz , du phosphates et de l’or ? Avec l’avantage d’avoir la meme langue et religion)

      Pour relancer la production céréalière

      Il faud au plus vite
      Réformer l’ITGC ou ouvrir son capital aux agriculteurs afin que ceux ci président ou participent à la gestion et ‘administration de cette institut

      Réformer et modifier les missions des chambres d’agriculture , je vous assure que le seul moment ou j’ai des contacts avec ma chambre d’agriculture , c’est en septembre ou je dois mettre a jour ma carte d’agriculteur et ma fiche signalétique afin de pouvoir acheter mes semences à la coopérative

      Relancer et mettre à jour une émission agricole TV de vilgarisation agricole

      Augmenter les prix pour favoriser la production et diminuer le cout des désherbants et des engrais

      Réfléchir aux conditions de mises en place d’un salaire universel pour tout les algériens dans un premiers temps et uniquement aux nécéssiteux à long terme et diminuer en paralelle et progressivement toutes les subventions

      Faciliter et instituer différents types de crédits aux exploitations agricoles qui sont elles aussi des entreprises à part entières afin quelles puissent investirent et se développer , et donc créer des emplois

      Ouvrir le debat avec des savants et religieux concernant le sujet si épineux du crédit qui reste indispensable au développement de toute économie

      Réformer le code communal et sa fiscalité indispensable pour réussir véritablement toute politique de développement local

      lancer un programme national d’envergure de construction de 1000 retenues collinaires bien plus utiles parfois qu’un barrage

      La mise en place d’une fiscalité verte et dune fiscalité pastorale

      Faciliter l’accés au foncier a de jeunes agriculteurs sous conditions de formation et de qualification

      La liste n’est pas exhaustive

      Et ne jamais oublier qu’expert , économistes vont souvent de paire avec arrogance, erreurs et parfois bétises ……

  17. Bonjour,
    je vais faire une « intrusion » dans ce débat passionnant juste pour témoigner de l’intérêt du Sulla. Je touche dans mes travaux au Sulla flexuosa. Je voudrais rajouter donc ses commentaires:
    – Il existe une dizaine d’espèces de Sulla en Algérie (cf. travaux du Pr Abdelguerfi de l’ex-INA d’el harrach).
    -Les plus inintéressantes sur le plan fourrager est Hedysarum coronarium (à fleur rouge, disponible à l’Est du pays) et Hedysarum flexuosum (a fleur violettes, disponible au centre du pays notamment Kabylie).
    – Je voudrais attirer l’attention sur cette dernière (H. flexuosum) qui n’existe (ou subsiste) qu’en Algérie et au Maroc. Elle est endémique à l’Afrique du nord et a disparue de Tunisie.
    – La plante entière récolté au stade jeune (bourgeonnement) dose 22,5% de protéines/kg MS et près de 18 MJ/kg de MS, et ce n’est pas rien pour un fourrage !
    …..

    • Mr SAK. Merci pour vos remarques. Cela fait plaisir qu’il y ait des gens travaillant sur le sulla. Les travaux tunisiens et les vidéos sur le sulla sur you tube sont édifiantes.
      Des essais de mélange sulla-avoine à la place de vesce-avoine ont été testés en Tunisie.
      http://www.afpf-asso.org/download.php?type=1&id=1366&statut=0‎

      Cela est prometteur. Reste la production de semences locales. Comment mettre le paquet dans ce domaine? La société privée AXIUM (Constantine) développe une activité de production de semences.
      Les vidéos disponibles sur You tube montrent en France les extraordinaires possibilités de mélanges fourragers (Mr Garfy a mis en ligne une vidéo du GNIS). Lesquels sont les plus intéressants pour nous?

      Il pourrait être intéressant à l’avenir de faire du triticale-pois ou orge-pois destiné à l’alimentation des volailles. Un mélange blé dur-pois permet un bon rendement et un bon taux de protéines avec moins d’engrais. Cela peut être intéressant pour réduire le coût des engrais azotés (voir sur internet les travaux de Bedoussac à Toulouse).

      Par ailleurs, la lecture de travaux universitaires australiens, chinois et français (Ph Hisinger Montpellier) montrent que les légumineuses améliorent également la nutrition PHOSPHATEE des céréales. A ce titre, des cultures associées de blé-lentille, blé-féverole, orge-féverole, maïs-féverole pourraient s’avérer intéressantes. Reste à tester les meilleures associations et les façons de les récolter.

      Les travaux du Pr Abdelguerfi montrent également tout l’intérêt des écotypes de légumineuses locales.

      Une remarque: il ne faut pas se focaliser seulement sur les légumineuses. Jeune enseignant-chercheur à l’époque à Batna, le Pr Halitim nous avait encouragé à participer à des séminaires régionaux. Je me rappelle la rencontre avec un agriculteur qui pratiquait « el gssil » ou orge en vert. L’orge était semée début septembre sur des terrains susceptibles d’être arrosés par des crues. Dans ces cas là l’agriculteur disposait très tôt de fourrages verts.

      Mais, il y a mieux qe l’orge. Dès mes premières semaines de travail en France, j’ai remarqué que les champs de colza reverdissent très vite. Les graines de colza tombées au sol lors de la moisson ont en effet la faculté de germer rapidement dès la moindre humidité. Une solution pratiquement INEXISTANTE en Algérie, serait de semer avec irrigation d’appoint, et cela dès la fin août du colza fourrager. Moi, je serais éleveur, je ferais TOUT, je dis bien TOUT pour me procurer gheir 1 à 2 kilo de semences de colza auprès des moulins de Cévital ou ailleurs pour les semer dans mes champs. Et ainsi disposer rapidement d’une grande masse de fourrages verts que peuvent pâturer moutons et vaches jusqu’aux premiers gels. Je n’oublie pas aussi les extraordianaires potentialités du sorgho. LIEN:
      le colza-fourrage – Prairies-gnis.org
      http://www.prairies-gnis.org/pages/colzafour.htm‎

      Je trouve que rechercher les écotypes locaux de sulla et de medicago est bien, mais cela doit se faire en parallèle avec le développement de solution techniques qui ont fait déjà fait leurs preuves (tel le colza fourrager). Il faudrait ancrer cela dans la tête des étudiants en agronomie. Des visites de collections fourragères sont indispensables dans chaque institut.

      A mon humble avis, on ne peut tout attendre des pouvoirs publics (instituts techniques, DSA) qui ont déjà pas mal à faire. C’est également à des associations professionnelles fortes et représentatives à rechercher des solutions techniques rapidement applicables. Le développement de laiteries et de sociétés privées d’agro-fourniture est par ailleurs un atout non négligeable. J’ai déjà cité Axium qui produit des semences, mais il en existe d’autres. Exemple: ProFert propose des engrais foliaires, Agrichem-DZ propose des fongicides. Engrais et fongicides qui, sur orge, ont permis de doubler le rendement de grains mais aussi de paille (voir les travaux de Mr et Mme Meckliche).
      Par ailleurs, les voyages d’études à l’étranger d’ingénieurs agronomes et d’agriculteurs dynamiques devraient être régulièrement organisés. Enfin, n’oublions pas l’extraordinaire outils que constituent les vidéos agricoles sur YOU TUBE. Même si on peut ne pas comprendre le portugais, l’espagnol, ou le russe le pouvoir de l’image reste entier… Djamel BELAID.

      • Merci M. Agronome pour vos commentaires.
        Je suis d’accord avec la plus part de vos propositions pour augmenter les disponibilités fourragères qui sont LE PROBLÈME dans les élevages laitiers en Algérie. On ne le dit pas souvent.
        Par contre pour ce qui est de ne pas attendre « tout » de la DSA …
        Un maillon fort de toute agriculture moderne est le service de vulgarisation. En Algérie, ce service est très loin de remplir son rôle. D’accord avec vous que l’internet en général, notamment à travers youtube, peut être très utile dans ce domaine. Mais, croyez moi, sur le terrain c’est à dire au niveau de la majorité écrasante des agriculteurs, c’est de la science fiction et je sais de quoi je parle! Les étudiants agronomes ont beaucoup de mal à se connecter à Internet alors là les agriculteurs et éleveurs… Je vous invite à jeter un coup d’œil, ou à revoir, les résultats du RGA (http://www.minagri.dz/pdf/RGA%20rapport%20general.pdf)
        ….

      • ait abderrahim mahmoud Says:

        Je vais reprendre mes cours de statistiques et plans d’expériences pour tester certaines combinaisons

        Je suis tout a fait d’accord avec vous sur l intéret de travaller en groupe , mais ni la maturité ni la situation locale ne l’encourage

        Nous sommes souvent en litiges entre voisins sur parfois des conneries , le niveau du maire et des élus locaux est déplorable

        Le niveau des maires et des élus locaux est ridicule et je ne pense pas qu’il y’ai une politique de developpement locale , mis a part la refection des routes et pistes rurales

        Je vous ai déja parler du niveau catastrophique des experts foncier…

        Je seme prochainement à partir de fevrier 42 quintaux de pois chiche , 7 quintaux de feves ( début janvier )et je vais essayer une association de lentille et de cameline qui servira de tuteur

        J’ai une équipe d’employés formidable , comme quoi l’employé algérien n’a pas son égal lorsqu’il est bien manager et bien payer , meme si j’ai honte parfois du salaire que je leur donne

        l’année prochaine j essayerait le sainfoin si je suis toujours vivant d’ici là

        Je pense que je vais commencer à me préparer aux échéances locales de 2017 ( raabbii yestaarr hahahaha )

        bienvenue pour le méchoui , mais pour bruler le cholestérol le reste de la journée sera consacrer a visiter les percelles et à planter un ou deux arbres dans la foret à proximité de mon exploitation , je viens de faire un lacher de lapins ( meme si je ne sais pas si c’est une bonne idée, mais pour le moment c’est la seule solution écologique pour détruire les herbres que nous ne pouvons pas détruire en été et qui sont source d’incendies en été )

        Une grande source de satisfaction ; les deux gardiens de la foret se sont appropriés ce projet de sauvegarde de cette foret et apparemment commencent a faire correctement leur boulot , car il considerent que cette foret appartient à tout le monde
        ( elhamdullah )

        Bonne année inn chaa allah

        • @Aït Abderrahmane
          1-La fiche technique marocaine dont je parlais dernièrement recommande des date de semis plus précoce que la vôtre.

           » Date de semis
          En règle générale, il faut semer le plutôt possible pour profiter des pluies précoces et réduire les risques d’un déficit hydrique en fin de cycle. Pour les régions dites du bour favorable (Sais, Zaer), il serait préférable de réaliser un semis de fin d’hiver (mi-janvier). Pour les régions semi-arides (Chaouia, Abda), les semis d’automne sont recommandés (mi-novembre).  »

          1′- Quel écartement utilisez vous entre rang? Concernant la fertilisation, voir la fiche TK. Mais concernant le phosphore l’idéal serait de localiser l’engrais sur la ligne de semis.

          2-Je confirme que le facteur désherbage est déterminant pour un bon rendement (voir Thèse Melkhassou Zohra Univ Batna). A priori, il y a de l’inoculum naturel dans le sol. Mais une parcelle recevant du pois-chiche pour la première fois peut décevoir.
          Conseil: désherbage chimique de pé-levée (attention gare au sol trop sec). Rapprochez vous des firmes phytos locales. Votre idée de désherbage mécanique en plus du chimique est intéressante. En France se développe la herse étrille (voir les vidéos d’Arvalis-TV)

          3- Fiche technique pois-chiche LIEN:
          http://www.laregion.fr/include/viewFile.php?idtf=6385&path…6385…‎

          4-Le meilleur moyen de progresser est de constituer un « club pois-chiche » avec quelques agriculteurs du coin (avec qui vous vous entendez). Invitez des techniciens de firmes phytos pour des tour de plaine, invitez aussi de bons techniciens de DSA ou ITGC s’y connaissant en pois-chiche (à midi faîtes un bon couscous). Puis faites un Enregistrement de Peformances sous forme d’Enquêtes Culture. Vous pourrez ainsi comparer vos façons de faire entre agriculteurs.
          Bon courage.

  18. http://www.fermedubec.com/

    ça marche pour eux – donc ça doit marcher pour vous – c’est le voeux que je fais

  19. « En vadrouille » sur you tube à la recherche d’innovations agronomiques, je suis tombé par hasard sur le « BRF ». C’est un produit passionnant (www.youtube.com/watch?v=YTAIF2RYWcU‎) qui peut permettre d’améliorer la fertilité des sols en maraichage mais aussi en grande culture (dont l’orge).
    Je vous livre une première réflexion sur le sujet.

    BRF: PRODUIRE DE L’HUMUS A MOINDRE FRAIS.
    (Djamel BELAID Ingénieur Agronome).

    En Algérie les sols maraichers et ceux de grande culture requièrent des apports considérables de matière organique (M.O.). En effet, en se décomposant celle-ci permet d’apporter au sol de l’humus, véritable éponge retenant eau et éléments nutritifs. Cependant, les sources locales de M.O (fumier et paille) sont limitées. Le bois raméal fragmenté (BRF) pourrait constituer une alternative à ce grave déficit.

    LES SOURCES POSSIBLES DE BRANCHAGES
    Produire du BRF nécessite donc de trouver des branchages et de les broyer en copeaux qui sont ensuite mélangés au sol. La matière première est avant tout les branchages des espaces publics et privés des villes. Combien de fois ceux-ci sont brulés car trop encombrant. Le carbone de ces branchages qui pourrait donner cet humus qui manque tant à nos sol, se perd alors sous forme de fumée.

    Il y a également les branchages des arbres et arbustes bordant les routes et une autre source considérable: celle des forêts et maquis. Pour produire du BRF en quantités industrielles, il s’agit donc de disposer de grandes quantités de branchages. La solution pourrait passer par des plantations. Cela peut concerner différents espaces en ville ou à la campagne. Les terrains non utilisés par l’agriculture pourraient ainsi être rentabilisés: terrains caillouteux ou en pente, ravins. Afin d’optimiser une pousse de ces plantations, il pourrait possible d’utiliser l’eau des stations d’épuration des eaux usées (lagunage) et les boues résiduaires issues de ces mêmes stations.

    LES ESPECES POUR PRODUIRE DU BRF
    Il n’y a pas de limites quant aux espèces à utiliser pour produire du BRF: arbres, palmiers, arbustes, roseaux, buissons. Les résineux produisent un BRF acide. Mais cela n’est pas un obstacle étant donné la nature calcaire des sols en Algérie.

    Pour une production de masse, outre l’utilisation des plantations actuelles, il s’agit d’en développer de nouvelles. Ces plantations seraient à raisonner en fonction des étages bioclimatiques. En climat aride, les palmes des palmiers dattiers sont intéressantes. En climat semi-aride, une espèces comme Ailanthus pourrait s’avérer appropriée du fait de sa dissémination aisée et de croissance rapide.

    On peut également penser à récupérer les palettes en bois. Une production de BRF pourrait s’accompagner de l’incorporation de cartons déchiqueté et de papier. Ceux sont essentiellement constitués de cellulose.

    Dans l’étage sub-humide, le choix est beaucoup plus large. Outre les végétaux des villes, on peut penser à l’utilisation des roseaux.

    Les forêts et garrigue peuvent constituer d’importants gisements de production de BRF. L’utilisation de maquis afin de produire du BRF rendre dans le cadre des opérations de débroussaillages indispensables pour réduire les risques d’incendies.

    DES OPPORTUNITES D’INVESTISSEMENT.
    En matière de BRF, la législation algérienne est particulièrement intéressante. Elle interdit la mise en décharge des déchets verts au niveau des CET.

    Une autre source de branchage pourrait provenir des indispensables haies que devraient développer les agriculteurs contre le ruissellement des eaux de pluies. De telles plantations pourraient devenir obligatoires pour tout agriculteur bénéficiant de subventions des pouvoirs publics. Les producteurs de lait et de céréales pourraient faire l’objet d’un suivi afin d’obtenir un label « agriculture durable » conditionnant le versement de subventions.

    Le matériel nécessaire à la production de BRF est simple. Il suffit d’un broyeur mécanique de branches d’arbres. De jeunes entrepreneurs bénéficiant des crédits de l’Ansej pourraient développer des activités de production de BRF.

    QUELLES UTILISATIONS DU BRF?
    En Algérie, les fortes températures associées à l’humidité (pluie ou irrigation) détruisent rapidement l’humus du sol. Il se produit une minéralisation dès que les températures sont clémentes et que les bactéries du sol disposent d’un minimum d’ humidité.

    C’est particulièrement le cas en maraichage, notamment en culture de pomme de terre irriguée mais aussi en grande culture dans le cas de la culture de blé avec irrigation d’appoint. La situation est aggravée par le fait qu’il n’y a pas de restitutions organiques. Les fanes de pommes de terres apportent peu d’humus. Quant aux pailles et chaumes des céréales, elles sont réservées aux moutons. Il ne reste donc plus que le BRF comme source potentielle d’humus pour les sols Algériens.
    A noter que dans le cas de la mise en valeur en zone saharienne le BRF peut être d’un grand apport. En effet, les sols sahariens sont constitués essentiellement de sable. L’argile, le limon et l’humus sont pratiquement inexistants. Résultats, des sols « passoires » qui ne retiennent ni eau ni engrais. Un BRF adapté aux conditions locales pourrait permettre de reconstituer un sol agricole. Les palmes des palmiers dattiers constituent à cet égard un matériau de choix.

    En résumé, si l’agriculture algérienne manque de sources d’amendements organiques, les perspectives d’amélioration de la fertilité des sols sont bonnes. Le récent développement de l’élevage bovin mais surtout le BRF constituent des gisements intéressants. Si l’emploi du fumier de ferme est quelque peu limité par l’absence de matériel de manutention (fourches avant des tracteurs), l’emploi du BRF reste confidentiel. Seuls le jardin d’Essais d’El Hamma (http://youtu.be/pZnyY0tuplM à la minute 25) et l’Etablissement de Développement des Espaces Verts d’Alger (EDEVAL) possède des broyeurs. Il est à espérer que la filière agricole prenne en main le développement de cette nouvelle technique essentielle pour la fertilité des sols.

  20. Agronome Says:

    Algérie: réhabiliter la soupe aux poireaux?

    Questionné à propos des besoins locaux en céréales, le DG de l’ITGC Mr Omar Zaghouane déclarait récemment à Fella Midjek dans les colonnes du quotidien Horizons* que «les habitudes alimentaires font que nous consommons beaucoup de farine ».

    Effectivement, la cuisine algérienne actuelle laisse une grande part aux plats en sauce et le pain prend une grande place. Idem avec l’alimentation rapide de type « fast food ». Outre, le recours à la farine et aux matières grasses importées, ce type d’alimentation qui laisse peu de place aux légumes est à l’origine de maladies (diabète, infarctus, hypertension).

    La séquence « Émission de solutions** » projetée sur France 2 après le JT de 20h sur France 2 ce 7 décembre évoquait la nécessité de ré-introduire des légumes dans les menus des familles. Une association de quartier montrait à cette occasion comment cuisiner soupe de navets ou purée de pomme de terre et poireau. Auprès des parents et d’une animatrice des enfants aidaient à éplucher des légumes.

    Ne faudrait-il pas essayer de modifier les habitudes alimentaires locales et ré-apprendre à utiliser plus de légumes frais ou simplement cuits à l’eau? Certes, pour les budgets modestes, le prix des légumes frais et des protéines constitue une charge non négligeable et il est plus facile de se tourner vers des produits soutenus par les pouvoirs publics. Cependant, nous restons convaincus qu’une assiette de poivrons et tomates frits pour le dîner pourrait avantageusement être remplacée du point de vue santé par une soupe de légumes. Les plats frits restent trop présents dans notre mode d’alimentation. Or, ces pratiques ne constituent pas la norme. Il suffit de voir la cuisine chinoise où les plats à la vapeur se taillent une belle part.

    « L’Algérie pourra-t-elle subvenir à ses besoins céréaliers » demandait en fin d’interview la journaliste au DG de l’ITGC. La réponse tomba telle un couperet de la part de cet expert céréalier « c’est impossible! ». Il est donc temps que nous apprenions à consommer plus de légumes frais…

    (*) Horizons 16 Août 2013.
    (**) à l’initiative de la Macif. https://www.macif.fr/web/site/groupe/accueil/…/emission_de_solutions‎

    • Monsieur l’Agronome, le meilleur régime était le régime crétois parait-il – je dis bien « était » car il semble que le « fast food » gagne du terrain et la maladie également.

      D’accord pour ‘la soupe aux poireaux » – et toute autre sorte de soupes (velouté de chataigne) faites à la maison – et pour « les jardins ouvriers » –

      Les « végétariens » ne sont pas diabétiques il me semble – mais il ne faut pas des céréales trop blutées

      Les pays du nord devront également mettre un bémole à leur consommation de viande – qui les oblige à importer du soja OGM du Brésil entr’autre –

      et puis il y a tant et tant de légumes – oubliés de beaucoup pour certains – ré-apprenons à les cuisiner

    • mahmoud AIT-ABDERRAHIM Says:

      Je pense sincèrement que les raisons invoquées concernant notre conssomation de farine de blé tendre sont simplistes

      D’abord vous avez raison, les fruits et légumes sont chères , le blé dur autrefois conssomées en pain est plus chère et ils est surtout utiliser par les minoteries pour en faire de la semoule et des pattes ( qui elles aussi deviennent de plus en plus chères si on fait attention à leur packaging et prix de vente )

      On se demande d’ailleurs pourquoi le blé tendre est acheter par l’oaic à 3500 da/ QT et le blé dur à 4500 da /qt allors que nous importons essentiellement du blé tendre et qu’il est quand meme plus facile de produire du blé tendre que du blé dur

      Sans parler du prix de la baguette qui est la moins chère au monde (dans un pays qui importe 95% de son blé tendre )

      Le mode de conssomation ne pourra changer tant que l »on subventionne le pain , la farine , l’huile , le sucre plutot que de subventionner uniquement le producteur
      ( tous ses ingrédients se retrouve détournés de leur destination et finissent en bakhlawa , gateaux et autres conneries alimentaires )

      La boucle étant boucler en important les médicaments nécessaires pour  »’guérir de ses maladies  »’ engendrées par la conssomation excessives de ses produits ,ses memes médicaments sont importées et parfois subventionnées…

      Il faud mettre en place une politique d’aides directe soit par un salaire universel ou allocation familliale en fonction des revenus et annuller progressivement mais totalement les subventions aux produits importési

      Nous sommes donc dans un piège infernal , ou a chaque fois que nous mangeons une baguette de pain ou un litre de lait subventionné nous nous tirons une balle dans le pied et ruinons notre pays.

      Lorsque la farine , le lait et tous les autres produits subventionné seront revendu en Algérie au prix ou elle nous coutte vraiment , allors les algériens aidées directement par des allocations directes seront fairent des arbitrages et changerons de mode alimentaire

      Et nous économiserons surement beaucoups de médicaments

      Il faud donc se méfier des bonnes intentions , elles sont souvent ruineuses et dilapident nos ressources non renouvelables

  21. Agronome Says:

    J’ai lu dans la presse que Monsieur le Ministre de l’Agriculture songeait à un 2ème barrage vert contre la désertification. Je souhaiterais apporter un avis au débat sur ce sujet.

    UN 2ème BARRAGE VERT?

    Djamel BELAID Ingénieur Agronome.

    L’Algérie doit lancer un second plan de barrage vert afin de contrer l’avancée du désert, a indiqué, selon l’APS, le 27.11.2013 le ministre de l’Agriculture et du développement rural, Abdelwahab Nouri.

    « Nous avons lancé dans les années 1970 le programme du barrage vert parce que les autorités algériennes étaient conscientes de la gravité du phénomène de la désertification. Aujourd’hui nous devons, à la veille du lancement du programme quinquennal 2015/2019, faire un second plan de barrage vert pour essayer de contrer l’avancée du désert ». Un « barrage vert » est-il la réponse la plus appropriée à la désertification?

    DONNER LA PAROLE AUX SPECIALISTES ET AUX CONCERNES.

    Il faudrait donner la parole aux spécialistes Algériens en la matière et aux populations concernées. Il serait par ailleurs intéressant de tirer les leçons du premier barrage vert. A cet égard, pour en avoir été partie prenante durant le Service National, un travail considérable a été mené par la jeunesse. Il faut remercier les djounouds et officiers du contingent qui durant les mois de leur longue incorporation de l’époque (2 ans) ont soigné dans des pépinières puis creusé le sol et mis en terre des dizaines de milliers de plants. Et cela dans des conditions difficiles: vent de sable, froids intense.

    Depuis des années des universitaires (agronomes, géographes, biologistes, économistes, sociologues, juristes…) et des cadres, dont ceux du Haut Commissariat au Développement de la Steppe, se penchent et agissent sur ces questions de désertification. Ils devraient être consultés.

    Les populations des communes concernées devraient être également auditionnées avant tout nouveau projet. De même que les représentants des associations professionnelles agricoles.

    IDENTIFIER LES CAUSES REELES DE LA DESERTIFICATION.

    L’une des causes de la désertification est le réchauffement climatique. Mais elle est loin d’être la seule. Il y aussi l’action de l’homme. L’apparition des bouteilles de gaz butane a permis de lutter contre la destruction des arbustes ligneux. Mais, il reste une autre action de homme très dommageable, en l’occurrence, celle de l’éleveur. Celui-ci est à la recherche continuelle de ressources fourragères pour ses moutons. L’acquisition de camions, de citernes à eau et le développement de la téléphonie permettent d’être au courant des zones les plus vertes et d’y déplacer rapidement les troupeaux. Et les éleveurs qui possèdent les moyens matériels peuvent arriver les premiers et faire pâturer jusqu’à la racine les plants de chih et alfa sans aucun souci de durabilité du système. Depuis plusieurs années des éleveurs labourent même le maigre sol steppique pour essayer de produire de l’orge.

    Afin de lutter contre l’érosion éolienne en milieu steppique, il ne s’agit donc pas de planter systématiquement des arbres, mais d’abord de maîtriser le nombre de moutons à l’hectare. Et pour les parcours les plus dégradés, d’interdire tout accès des animaux durant 5 à 6 ans. Pas besoin d’arbres dans ces cas là.

    Le labour en milieu steppique s’explique également par la volonté d’accaparements privés de parcours jusque là sous le régime « aarch ». Comment organiser une gestion rationnelle des parcours en tenant compte des modes de faire valoir traditionnels? Comment les améliorer, les faire évoluer? Quelle politique de concessions de terres agricoles dans des zones jusque là dévolues à la libre circulation des troupeaux? On ne peut arriver dans ce milieu et se mettre à planter des milliers arbres sans tenir compte des conditions socio-économiques locales. Puis, s’il faut planter des arbres dans certaines zones en milieu steppique, le meilleur gage de réussite ne serait-il pas de les faire planter par les premiers concernés en leur accordant des subventions judicieusement calibrées?

    LE MYTHE DU BARRAGE.

    Le terme de « barrage » contre la désertification est souvent utilisé. Il est impropre. Seule la conjugaison d’actions multiples peut permettre de lutter contre la désertification.

    Par « barrage » on entend le plus souvent volonté de mettre en place une forêt d’arbres. Mais faut-il réellement procéder à la plantation d’arbres ou d’arbustes? Souvent, il a été planté massivement, sans même aucun recours à la mycorhization artificielle, du pin d’Alep. Est-il le plus adapté? Que penser d’autres espèces telle Ailanthus glandulosa que proposent de développer des chercheurs Algériens*.

    Quant aux arbustes, certaines fixent le sol mais peuvent également servir de réserves fourragères en cas de disette. L’HCDS a installé de belles superficies d’Opuntia indica var. Inermis, d’attriplex ou d’acacias. Des études menées en Tunisie montrent tout l’intérêt de telles espèces.

    Loin de penser à un « barrage » de végétaux interdit aux populations locales, les nouvelles stratégies de lutte contre la désertification doivent faire la place à diverses plantations et actions où agriculteurs et éleveurs locaux ont toute leur place. Cela doit se faire non pas par des méthodes administratives et le déversement de budgets faramineux aiguisant les appétits, mais par la participation des premiers concernés vivant sur zone. L’écoute des besoins des populations, le développement d’associations professionnelles représentatives, l’attribution de subventions au regard du respect de pratiques écologiques sont, à cet égard les points angulaires des dispositifs à mettre en place.

    DES SOLUTIONS TECHNIQUES.

    Accompagnant l’organisation adéquates des potentialités humaines, les moyens techniques ont alors toute leur place dans les dispositifs.

    Certaines zones steppiques (dayat) peuvent être semées d’orge. Mais il s’agit d’étudier les façons de faire: interdiction du labour et remplacement par le semis direct. A ce propos le HDCS développe de telles initiatives. Il est possible d’envisager la plantation de haies.

    Dans les sols en pente, il s’agit là aussi de proscrire la charrue et de développer des obstacles au ruissellement: haies, bandes enherbées, fascines de branchages et de pneus. A l’Ouest l’Institut Techniques des forêts a développer des systèmes de lutte contre le ravinement.
    De petits ouvrages peuvent permettre l’épandage des crues et assurer l’irrigation de terres. Ainsi, la production locale de fourrages permettrait de soulager les parcours les plus dégradés. Citons à nouveau le HDCS qui possède en la matière une réelle expertise et dont nous recommandons le site internet.

    Il s’agit également de former les agriculteurs locaux, une fois avoir résolu définitivement la question du statut juridique de la terre. Le Pr Slimane BEDRANI note dans un article universitaire le revirement à 180° d’éleveurs qui acquérant un droit d’exploitation de parcours steppique, se mettent à se préoccuper de la charge de moutons à l’hectare afin de protéger d’une sur-exploitation les touffes d’alfa.
    Ne pourrait-on pas, également, imaginer un label « exploitation agricole respectueuse de l’environnement » et en tenir compte dans l’attribution des subventions agricoles?

    Répétons le, la lutte contre la désertification n’est pas à imaginer comme un « barrage », une sorte de ligne Maginot ou Challes qui se dresserait contre l’avancée du désert. Il s’agit là d’une conception erronée. L’urgence de la désertification fait que nous ne pouvons plus nous permettre de telles erreurs. La vraie lutte contre la désertification fait appel à un ensemble de mesures techniques d’abord testées à petites échelles. Ces mesures techniques ne peuvent porter leurs fruits qu’en tenant compte d’un contexte où les aspects socio-économiques et juridiques ont toute leur place. On le voit donc, les populations locales sont au centre de tout projet qui se voudrait efficace.

    Notes.
    (*) Mohammedi Halima, Labani Abderrahmane et Benabdeli Khéloufi. Essai sur le rôle d’une espèce végétale rustique pour un développement durable de la steppe algérienne. In Développement Durable et Territoires (2006).

  22. Agronome Says:

    Les Tunisiens travaillens beaucoup sur le Sulla. Ils ont même créé une variété adaptée aux conditions tunisiennes.

    En zone sub-humide tunisienne, intérêt de l’association avoine-sulla (Hedysarum coronarium) : premiers résultats

    Paru en 1987 dans Fourrages n°109 (page 41 à 51)
    Résumé :

    En Tunisie, le foin de vesce-avoine (Vicia villosa-Avena sativa) est très développé mais les rendements de cette association sont forts médiocres : en moyenne 3,5 à 4,0 t M.S./ha, en raison des techniques de culture et d’un mauvais équilibre de l’association.
    Un essai, mis en place par l’Ëcole Supérieure d’Agriculture de Moteur, en climat « sub-humide », permet de comparer cette association avec l’association avoine-sulla (Hedysarum coronarium). 3 variétés d’avoine sont testées.
    Des apports de fumier et de phosphate sont effectués 4 mois avant le semis et la fertilisation azotée s’élève à 100 kg/ha.
    Contrairement à la vesce, plus tardive et de tige moins vigoureuse, la croissance du sulla n’est pas entravée par celle de l’avoine. Les rendements atteints sont supérieurs avec le sulla: 8 à 10 t M.S./ha pour l’avoine-sulla et 4,5 à 7,5 t M.S./ha pour la vesce-avoine. Bien que la teneur en matières azotées digestibles du sulla soit relativement faible, leur production à l’hectare est la plus élevée avec l’association avoine-sulla. Le stade optimum de récolte de l’association avoine-sulla semble être l’épiaison de l’avoine.

    Télécharger l’article

  23. http://www.elwatan.com//actualite/stephane-le-foll-la-cooperation-bilaterale-est-bien-engagee-26-11-2013-236423_109.php

    Qu’il s’occupe d’abord de ce qui se passe chez lui – en Bretagne par exemple – et ensuite dans toute la paysannerie ………..

  24. Agronome Says:

    Cela fait « râler » de voir que nos agriculteurs sont bloqués dans leurs semis par le manque de pluie. Pourtant des techniques nouvelles de semis en sec existent. Je vous propose une réflexion sur le sujet.

    RETARD DE LA CAMPAGNE « LABOURS SEMAILLES » UNE FATALITE? NON, CAR CE SERAIT OUBLIER LA TECHNIQUE DU SEMIS DIRECT.

    Djamel BELAID Ingénieur Agronome. 11 Novembre 2013.

    Depuis plusieurs semaines la presse fait état de retard dans l’avancement de la campagne dite de « labours-semailles ». Trop souvent la pratique en vigueur consiste à attendre les pluies pour labourer et ensuite semer. Le problème est que si les pluies d’automne ne sont pas au rendez vous les semis ne se font pas. Avec une charrue, il est difficilement possible de travailler en sec. La terre est dure, le tracteur peine, le moteur chauffe.
    Devons nous attendre ?

    QUELLES SONT LES CONSEQUENCES DE CE RETARD ?
    Tout d’abord il faut dire que les agriculteurs sèmeront même si cela doit se faire en décembre. Mais pour le blé, cela se traduit par une baisse de rendement. La plante n’a pas le temps de s’implanter avant les grands froids. Lorsque le printemps arrive, elle n’a pas le temps de rattraper son retard de croissance. Les chaleurs de mai et juin viendront arrêter son développement. Résultats : peu d’épis par pied de blé, ou des épis peu fournis ou aux grains peu remplis. Augmenter les rendements céréaliers en Algérie, cela commence par semer à la date voulue.
    Plus grave, cette incertitude sur les produits céréaliers dans l’exploitation fait que l’agriculteur associe céréales à une production aléatoire. Il l’associe donc systématiquement à l’élevage ovin soit en maintenant un troupeau sur l’exploitation soit en louant à prix d’or aux éleveurs venant de la steppe ses chaumes après la récolte. Or, le mouton constitue un véritable frein à l’augmentation des rendements céréaliers. Ces chaumes, voire ces pailles qui servent à nourrir les bêtes devraient être enfouis dans le sol pour produire de l’humus et maintenir sa fertilité.

    EXISTE-T-IL DES SOLUTIONS POUR PALLIER A CETTE SITUATION?
    Effectivement, il existe des solutions. Celles-ci s’appellent non-labour, elles consistent à ne plus labourer le sol. A la place de la charrue, on passe un outil à dent (chisel) ou mieux, on sème directement sur le sol nu. C’est la technique dite du « semis-direct ». Le sol est travaillé seulement à l’endroit où on dépose la graine. Celle-ci reste dans le sol attendant l’arrivée de la pluie pour germer. Le semis direct se développe au Brésil, Argentine, Turquie, Syrie et dans tout le bassin méditerranéen. Ces techniques possèdent également l’avantage de réduire l’érosion des sols agricoles.

    CETTE TECHNIQUE EST ELLE POSSIBLE EN ALGERIE ?
    Si on analyse les façons de procéder des agriculteurs Algériens avant la colonisation, on s’aperçoit qu’ils pratiquaient le semis direct, du moins à leur façon. Ils jetaient la semence sur le sol nu et passaient ensuite l’araire en bois. Celle-ci ne travaillait le sol que sur une faible profondeur. Cela préservait l’humus du sol produit par les racines et n’induisait pas d’érosion. Ce sont les vers de terre qui remuaient le sol. La jachère pâturée qui précédait les céréales réduisait la pression des mauvaises herbes. L’intrusion de la charrue en acier a bouleversé cet équilibre sans forcément améliorer les rendements sur le long terme.
    En Algérie, il est tout à fait possible de semer sans labourer. Des agriculteurs et cadres de l’agriculture développent cette façon de faire à Sétif.

    QUELS SONT LES RESULTATS OBTENUS EN ALGERIE AVEC SEMIS DIRECT ?
    L’Institut Technique des Grandes Cultures dépendant du MADR a réalisé différents essais. Les rendements obtenus en semis-direct au niveau de la ferme pilote de Sersour (Sétif) sont équivalents, voire, supérieurs* de 2 à 3 quintaux/hectare à la conduite conventionnelle. Quant aux charges de mécanisation, elles passent de 8 750 DA/ha à seulement 4 500 DA/ha en semis direct. Il faut dire qu’en conduite conventionnelle, installer une céréale revient à labourer, réaliser 2 recroisages au cover-crop pour affiner le lit de semences puis enfin semer. Cela prend 6h30 heures/ha alors qu’en semis direct il suffit de passer un herbicide puis semer ce qui correspond à 1h45.
    En Tunisie et au Maroc où le semis direct commence à être utilisé depuis plusieurs années, les résultats sont sans équivoque. En année sèche alors que des agriculteurs ne récoltent rien, ceux utilisant le semis direct arrivent à récolter**. L’explication vient du fait que le non-labour ne dessèche pas le sol. En plus, il permet à l’eau de pluie de mieux s’infiltrer***.

    LE SEMIS DIRECT PRESENTE-T-IL DES INCONVENIENTS ?
    Le semis direct nécessite des semoirs lourds actuellement importés. Leur prix est plusieurs fois supérieur aux semoirs traditionnels. Ces semoirs nécessitent souvent d’être tirés par des tracteurs d’assez forte puissance. Cependant, il existe des modèles moins lourds (dont un modèle syrien mis au point par des experts internationaux et actuellement testé à Sétif).
    Enfin, comme le labour aide à réduire les mauvaises herbes, adopter le semis-direct implique de pratiquer un désherbage chimique. Or, un grand nombre d’exploitations ne sont pas encore équipées en pulvérisateurs. Le semis-direct implique une plus grande maîtrise technique.

    MAIS SI LE SEMIS DIRECT EST SI SEDUISANT POURQUOI N’EST IL PAS PLUS UTILISE EN ALGERIE?
    Le semis direct est relativement nouveau en Algérie. En plus il remet en cause le paradigme du labour. Pour les agriculteurs mais aussi pour nombre de cadres, le labour est la base de toute culture. Il faut dire aussi qu’il exige un semoir particulier qui est peut représenter 3 fois le prix d’un semoir classique. De plus ces semoirs sont peu disponibles sur le marché local. Enfin, cette pratique nécessite de désherber chimiquement. C’est toute une chaîne de travail qui se trouve modifiée. Pour les petites exploitations céréalières, il n’est pas évident d’acquérir ce matériel et de changer de pratiques. La solution serait l’acquisition de semoirs à plusieurs exploitants comme cela se pratique beaucoup en Tunisie.
    —————–
    Notes :
    (*)wilaya de Sétif – Algérie – Agriculture de Conservation
    agriculture-de-conservation.com/Pratique-de-l-agriculture-de.html‎

    (**) consulter sur you tube le témoignage d’un ingénieur agronome tunisien « Agriculture de conservation en Algérie).
    (***) On peut consulter l’extraordinaire travail réalisé par le Pr. Rachid MRABET au niveau du Centre d’Aridoculture de Settat (Maroc). http://www.un.org.ma/IMG/pdf/CEA_09_fr.pdf‎

    • Quintin. Labours et semailles à l’ancienne, demain

      20 avril 2013

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      « En attendant la Fête des tisserands, qui a lieu chaque année au mois d’août, l’association des Amis du Tisserand propose, demain, à Quintin, une journée consacrée aux labours et semailles à l’ancienne, au parc Roz Maria. Le lin sera une nouvelle fois à l’honneur dans cette ville qui en a longtemps tiré sa richesse.

      Présentation de matériel

      Mules et chevaux reprendront leurs droits et emploi, demain, pour les labours à l’ancienne, qui mettront en valeur les gestes d’antan mais aussi le matériel alors utilisé, les rouleaux, brabants doubles ou encore les semoirs. Une exposition, présentée par Joseph Gigarel, permettra au public de les examiner de plus près, après les avoir vus en action. Une fois la terre préparée, le public pourra assister aux semailles des graines de lin à la volée, avec semoir. À noter que les graines qui seront utilisées sont non traitées, l’association devant pour cela se fournir auprès d’une coopérative de Seine-Maritime. Les labours et semailles seront commentés en direct par les membres de l’association.

      Animations enfants

      Autour de ces travaux printaniers, la fête sera animée musicalement et, nouveauté de cette année, des animations gratuites sont prévues pour les enfants avec des baptêmes à poney et des promenades en petite carriole. Contact Fête des Tisserands, demain, à partir de 11 h, au parc Roz Maria de Quintin. Petite restauration sur place, sous chapiteau. Entrée gratuite. Contact : tél. 02.96.74.99.75. »

      retour au passé dans les fêtes locales
      je me souviens d’un tableau où l’on voyait le semeur jeter ses graines à la volée …………..

    • ait abderrahim mahmoud Says:

      Pouvez vous me dires comment faires du semi direct sur des terres surpaturées et dur comme du béton , si ce n’est pas vos betes qui paturent ce seront celles de vos voisins qui se feront un plaisir de paturer gratuitement vos chaumes et de tasser vos sols , c’est la raison pour laquelles nous louons nos chaumes aux nomades à prix d’or et achetons notre tranquilité durant l’été , nous savons trés bien que l’argent gagner va servir à couvrir nos charges de mécanisation

      Pour ma part j’ai terminer de semer la totalité de mes parcelles et j’ai semer , car j’avais depuis longtemps préparer mes sols et profiter des pluies de septembre

      Sur le fond vous avez surement raison , mais en pratique les choses sont difficilles et compliquées

      Combien coute un semoir pour faire du semi directe , est il disponible à la location au niveau des ccls

      • et la neige arrive ……. tôt, trop tôt – normalement elle est censée protéger les jeunes pousses du froid –
        pas de récolte, c’est la famine …… Je voudrais pouvoir venir vous aider, biner le sol – ça me fend le coeur de vous lire Mr Abderrahim – la terre d’Algérie est une terre fertile, ‘c’est pour cela qu’elle a fait l’objet de convoitise ….

        Et les chevaux du haras près de Tiaret – que vont-ils devenir -« il faut remuer ciel et terre » comme on dit –

      • les paturâges sont les paturâges et la terre cultivée c’est autre chose, il faut des directives – réserver certaines parcelles pour les paturages et semer de la luzerne ……. et clore

        demandez aux divers partis politiques qui vont se présenter, ce qu’ils comptent faire pour l’agriculture.

        par ailleurs se renseigner c’est toujours bon, Mr l’agronome doit se renseigner sur les activateur de compost , mais n’importe qui peut le faire – il n’y a rien à risquer – :

        tom.froekjaer@plocher.com

        et beaucoup de renseignements à glaner –

        il faut toujours agir, on peut se tromper, mais on a oeuvré , qui ne risque rien n’a rien.

      • http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_constructeurs_de_machines_agricoles

        pour la location, il faudrait créer une association –

        il y a toujours cette fondation qui pourrait aider – mais moi je n’ai aucune légitimité pour m’adresser à eux – je peux juste éventuellement me renseigner

        si vous voulez l’adresse, dites le moi

        le soleil est revenu, il fait doux, ouf !!! la météo avait annoncé de la neige –

      • Agronome. Says:

        Si Ait Abderrahim, j’aimerais vous dire combien j’apprécie vos interventions. Car, comme on dit « vous avez les pieds dans la glaise », vous témoignez de ce que vous vivez sur le terrain. Cela n’a pas de prix (essayez de mettre des liens avec des photos et vidéos de votre travail). Je pense qu’il y a des agro-économiste et des sociologues qui décortiquent chacun de vos propos. Le salut également aux autre participants de ce blog.

        1- UN SUJET PASSIONNANT.
        Rad balek si Ait Abderrahim, vous abordez là un sujet qui me tient particulièrement à coeur: la fertilité des sols en Algérie. Jeune ingénieur agronome dans les années 80, dès que j’avais du temps à mon travail dans un domaine autogéré à Kaïs (W de Batna), je prenais el médra (la fourche) et je remplissais une remorque à partir de l’énorme tas de fumier qui se trouvait près de l’étable. A la force des bras, j’allais l’épandre sur les terres du domaine.
        A d’autres moments, je rédigeais des articles sur le sujet pour « Algérie-Actualité » ou pour un cours polycopié à l’Office des Publications Universitaires. Bref, chacun l’aura compris, la question de la fertilité des sols me tient particulièrement à coeur.
        Ps: khssara, à l’époque je n’avais pas entendu encore parler du semis direct.

        2- LA PRESENCE DE MOUTONS SUR UNE EXPLOITATION CERALIERE.
        Que dire de cette association? Est-elle positive ou négative?
        -sur le plan financier, cela est intéressant pour l’agriculteur.
        -sur le plan des rendements de blé. C’est une « karissa » (malédiction, catastrophe, calamité). Je m’explique.
        J’ai été attiré par une observation. Au Mali, en sol sableux et sous climat chaud, pas de rendement sans engrais ou fumier. La cause? La chaleur et l’humidité « brulent » littéralement la matière organique. Le sol ne retient pas les éléments minéraux. Il faut en apporter continuellement sous forme d’engrais.
        Cela montre l’intérêt de l’humus apporté par « el khbar » (le fumier). Seule cette matière organique (MO) retient l’eau et les engrais dans le sol.

        À titre indicatif, voici quelques exemples de capacité d’échange(Wikipedia) :
        Kaolinite : 3 à 15 mé/100 g.
        Chlorite : 10 à 40 mé/100 g
        Smectite : 80 à 150 mé/100 g
        Vermiculite : 100 à 150 mé/100 g
        Matière organique : 150 à 300 (174) mé/100 g.
        On voit bien que seule la MO retient les éléments minéraux du sol.

        2 – COMMENT APPORTER DE LA MATIERE ORGANIQUE AUX SOLS CEREALIERS?
        En sols céréaliers, il s’agit de grandes superficies à amender.

        a)On peut apporter du fumier. Mais, il faut en avoir de grandes quantités.

        b)On peut apporter des boues d’épuration des stations d’épuration (1 fois tous les 5 ans). Rappel: à Sétif, avec boue une parcelle de blé a donné 34 qx/ha contre 14 qx/ha sans boue. Moi, je serais agriculteur, j’irais pleurer auprès du directeur de la station d ‘épuration pour avoir des boues (sauf celles provenant d’une zone industrielle, on est d’accord. Pas de métaux lourds).
        c)On peut récupérer du compost urbain produit au niveau d’un CET.
        d)On peut également enfouir les chaumes, voire mêmes les pailles. Certes, cela est gênant pour les moutons (et vos voisins Si Ait Abderrahim). Mais c’est la seule façon d’augmenter le taux de MO de vos sols et d’améliorer vos rendements.
        e)On peut également réaliser du semis direct. L’idéal comme le propose Rachid Mrabet (le spécialiste du semis direct au Maroc. Il suffit de taper son nom sur google avec « semis direct » pour tomber sur les comptes-rendus de ces travaux durant plus de dix ans sur le sujet) c’est de semer sur mulch de paille. On peut également semer sur sol nu après pâturage. A priori, même après tassement du sol par les moutons*, les disques ou les dents du semoir (qui est bcp plus lourd qu’un semoir conventionnel) arrivent à entailler le sol et à déposer les semences.

        3 – LE SEMIS DIRECT UN MOYEN INCOMPARABLE D’APPORTER DE LA MATIERE ORGANIQUE AU SOL.

        Pourquoi le semis direct constitue-t-il un moyen incomparable? Car, contrairement au labour, il ne retourne pas le sol. Celui-ci n’est pas aéré. Rappelons que la minéralisation de la MO du sol est réalisée par des bactéries minéralisatrices qui ont besoin d’humidité et d’oxygène. Actuellement, non seulement les pailles et les chaumes ne sont restituées au sol, mais il y a plus grave.

        Alors que les racines sont épargnées par la dent du mouton, la charrue d’inspiration française brule cette seule source de matière organique. Un rappel. Avant la colonisation, nos aînés réalisaient une sorte de semis direct. Ils jetaient la graine au sol et passaient l’araire. L’année suivante, en pâturant la jachère, les moutons permettaient de réduire la pression en mauvaises herbes. Les légumineuses naturelles de ces jachères pâturées permettaient d’absorber de l’azote de l’air et de le restituer au sol et donc au blé.
        A nous de revenir à des méthodes qui permettent de restaurer cette précieuse MO du sol. Il faut préciser qu’il s’agit là d’un travail sur plusieurs années. Les bénéfices du semis direct ne se révèlent qu’au fur et à mesure. Il faut laisser du temps au vers de terre de se développer (le labour les tue) et de remanier le sol par des galeries qui permettent l’écoulent de l’eau de pluie en profondeur.

        wilaya de Sétif – Algérie – Agriculture de Conservation
        agriculture-de-conservation.com/Pratique-de-l-agriculture-de.html‎
        La ferme pilote de Ser Sour conduit depuis trois ans des essais en semis direct dans la zone sud de la wilaya de Sétif. Le semis direct a permis d’abandonner …
         
        A2C le site de l’agriculture de conservation (Documents) : Diaporamas
        agriculture-de-conservation.com/-Diaporamas-.html?id_mot=19‎
        Pratique de l’agriculture de conservation en zone semi-aride (wilaya de Sétif … trois ans des essais en semis direct dans la zone sud de la wilaya de Sétif.
         

        LE SEMIS DIRECT AU BRESIL SUPERBE VIDEO – YouTube * * * *
        ► 13:33► 13:33
        http://www.youtube.com/watch?v=OuSPrQ256lg‎
        5 juil. 2012 – Ajouté par matrichao
        http://www.youtube.com/user/matrichao/videos Le semis direct au Brésil. O plantio direto no Brasil.

        4 – ACHETER UN SEMOIR DIRECT A PLUSIEURS.

        Vous écrivez:
        « Combien coute un semoir pour faire du semi directe , est il disponible à la location au niveau des ccls ».
        Ce type de semoirs est lourd. C’est son poids qui permet aux socs ou disques de pénétrer le sol. Son prix est en moyenne 3 fois supérieur à celui d’un semoir conventionnel.
        La société AteliersMarocains (Atmar) en fabrique. De même que la Syrie avec l’aide d’experts internationaux (un prototype est à l’essai à Sétif). Ces engins ne sont pas chers. Sinon, il faut acheter un semoir Sematéo brésilien ou les gros engins européens.

        L’idéal est d’acheter ce semoir a plusieurs. Il permet d’effectuer très vite les semis. Il permet donc, quand on est possesseur de ce genre de semoir, de faire les semis chez ses voisins ou de … s’agrandir. En effet, si vous reprenez les 30 ou 50 ha de votre voisin, il faut mieux avoir la capacité de semer rapidement.

        Avec les faibles rendements, pour survivre un céréalier peuvent essayer de réduire ses charges de mécanisation. Voir les chiffres de Rachid Mrabet. Mais, mieux. En cas de sécheresse, avec le semis direct, vous récoltez quand même quelque chose (voir les témoignages sur you tube « Agriculture de conservation en Algérie Part 1 et Part 2). ps: j’ai également mis ces références sur mon site « Djamel BELAID Agriculture Algérie ».

        Voici des coordonnées d’agriculteurs et d’associations agricoles qui pratiquent le semis direct:
        -mahnanesaid@yahoo.fr

        -L’agriculture de conservation démarre fort en Algérie
        agriculture-de-conservation.com/L-AC-bien-presente-en-Algerie.html?…‎
        – Témoignage Algérie
        om.ciheam.org/om/pdf/a96/00801421.pdf‎
        de A Benhamadi
        – Echos du RCM Décembre 2008
        http://www.rcmed.org/no_cache/publications/?tx_abdownloads…tx…‎
        1 déc. 2008 – Les 4èmes Rencontres Méditerranéennes du Semis Direct à Sétif (Algérie)
        -Certains agriculteurs Algériens ont acheté des semoirs Sematéo ou Kuhn (contacter les importateurs locaux).

        5 – COMMENT PRODUIRE DES FOURRAGES POUR LES MOUTONS.
        Actuellement, il manque 4 000 000 000 d’unités fourragères en Algérie. On comprend la pression sur les chaumes et pailles de céréales. Pourtant, ceux-ci devraient être ré-enfouis au sol afin de maintenir sa fertilité.

        C’est demander trop au sol de lui vouloir qu’il produise du grain et des pailles sans lui restituer de la matière organique. Précisons que les engrais n’apportent d’humus.

        a)Les couverts végétaux.
        Afin de nourrir des moutons, on peut semer du colza fourrager ou de l’orge (el gssil) dès septembre (avec irrigation d’appoint).

        b)Les légumineuses et sorgho.
        On peut essayer de semer du trèfle rampant en mars au sein d’une parcelle d’orge ou de blé (voir sur you tube). On peut également semer du sorgho en irrigué ou du sulla en sec.

        Vous écrivez: « Sur le fond vous avez surement raison , mais en pratique les choses sont difficiles et compliquées ».
        Oui, c’est compliqué. Il nous faut apprendre à cultiver de l’herbe pour nos moutons. C’est un impératif afin de mieux les nourrir et afin de réduire la pression sur les chaumes (qui à terme doivent retourner au sol).

        Voici les coordonnées d’un spécialiste de la production de fourrages pour moutons:
        http://www.afd.fr/webdav/shared/…/semis-direct-couverture-vegetale.pdf‎
        Les systèmes céréaliers du nord de la Tunisie a. Mise en place …. Lucien Séguy (Cirad), lucien.seguy@cirad.fr

        Notes:
        (*) Je me rappelle avoir procédé à des campagnes de vaccination avec la docteur vétérinaire Mme BELAID Baya. Lorsque une brebis posait son sabot tranchant sur le bout de votre chaussure, cela faisait très très mal). Donc, je comprends votre préoccupation du tassement.

        • MERCI Monsieur l’Agronome – je vais lire et relire – j’ai regardé la vidéo et mes premières pensées sont :

          – une exploitation de 4.000 Hectares c’est de l’industrie , plus de l’agriculture

          – des engins énormes – coût ??? et ça bétonne la terre

          – production de soja – sans doute pour nous, pour l’exportation, pour nourrir ici le bétail (soja bio ou OGM)

          – et cette terre défrichée appartenait à qui – j’ai vu une vidéo et des indiens pleurer ……….. La forêt amazonienne leur appartient ?? (en plus le futur barrage va les inonder )

          je me permets de vous envoyer un lien concerne un sujet qui me tient à coeur : la luzerne

          http://www.planproteines.org

        • mahmoud ait abderrahim Says:

          L’agriculture algérienne «  » il faud la vivre et en vivre «  » pour comprendre l’état d’esprit de nos agriculteurs

          Je vous précise encore une fois que notre agriculture fonctionne sans véritable système financier et bancaires et sans systèmes assurentiels efficaces et dans la durée pour se permettre des expériences et des changements de système de cultures surtout sans aucun accompagnement techniques efficaces indispensables pour passer à des systèmes de semis directes aussi techniques ( mais je me trompe peut etre )

          Il est impossible de s’agrandir ( sauf pour les rentiers et businessman ) en achetant des terres car la badr et aucunes autres banques en Algérie ne finance l’acquisition de terres agricoles

          d’autres part le système politique actuels favorise le consommateur au détriment du producteur pour des raisons
          ( à tort d’ailleurs) évidentes de sciences politiques douteuses sur la durée , sinon comment expliquer vous que malgré la soit disant volonté de développer la filière lait , nous continuons ( les éleveurs ) à avoir un prix du litre de lait à 42 da un prix dérisoire comparer au cout global du lait importé , ce prix ne paye même pas le risque agricole ou le risque tout cours compte tenu de nos régions arides et semi arides et du cout de production des fourrages de qualité indispensables pour la production de lait , ceci est valable pour le pois chiche , la lentille , etc etc

          Toutes les solutions techniques n’aurons pas beaucoup d’effets dans la durée , car il suffit de se lever de bonheur le matin et de constater ce qui nous attends lorsque on constate le nombre d’élèves et de lycéens , autant de bouches à nourrir et de citoyens à loger

          Pour ma part je préconise un salaire universel à tout les citoyens et en contrepartie la diminution progressive mais sérieuses de toutes les subventions ( un enfer pavé de bonnes intentions ) afin que l’ensemble de nos agriculteurs- éléveurs – producteurs puissent correctement gagner leur vie en produisant et en augmentant leur rendement

          Dans ma région certains agriculteurs n’ont même pas reçus leurs semences ni l’engrais alors que nous sommes le 5 décembre

          Pour les légumineuses , les désherbants sont très chères et les rendement obtenus sont souvent médiocres , mais je ne me décourage pas car je vais plutôt opter pour un binage mécanisé ( mais une bineuse performante coute aussi très chère )

          l’élevage du mouton est rentable actuellement sous conditions de sérieux et de maitrise technique car les cours sont élevées voir très élevées , mais je reste prudent car nous sommes surement sur une bulle ,
          Personnellement pour mon élevage ovin j’utilise les terres de parcours et les terres incultes tout en essayant de maximiser le rendement de mes terres en production végétales

          La vulgarisation locale est nul et la formation et vulgarisation est destinée en règle général à des fonctionnaires  » qui n’en n’ont rien à foutre «  » plutôt que d’être destiné aux agriculteurs et fils d’agriculteurs ou éleveurs , pourtant parfois avec de simples modèles de programmation linéaires j’arrive à faire changer d’avis certains agriculteurs ou éleveurs qui persistent dans l’erreur

          Et pour finir ( j’espère que vous êtes bien assis ) le niveau des experts foncier est tel que personne ne souhaite investir dans la durée car notre droit de propriété tient sur un fil

          Mon cousin est propriétaire d’une terres agricole avec acte et titre de propriété de 235 hectares , il est en justice depuis au moins trente ans avec ses anciens employés , plusieurs expertises ont eu lieu et ont validé son titre de propriété .
          récemment un expert à trouver que sur ses 235 hectares il y’en avait 400 , et à donc remis en possession la partie adverse sur la différence …. et chacun se retrouve avec un jugement de remise en possession

          L’expert devra remettre en possession 400 hectares sur 235 !!!!

          lors d’un congrès des experts fonciers en algérie , j’ai remis en main propre à Mr Karim djoudi ( leur ministre de tutelle ) un ensemble de mesures afin d’améliorer les expertises foncieres , en vain
          Personne ne sais d’ailleurs comment ils travaillent…

          De guerre lasse et la mort dans l’âme, mon cousin à vendu…

          Triste époque car j’ai l’impression que c’est la fin des agriculteurs ET DES PAYSANS et le retour des seigneurs ? MAIS JE ME TROMPE PEUT ETRE

          Ceci dit chacun doit avoir le droit d’avoir l’exploitation et la surface agricole qu’il veut , car une grande exploitation bien géré et avec des moyens financiers et des partenaires financiers sérieux peut développer de nouvelles technique , de l’innovation et la diffuser autour d’elles en bonne intelligence, c’est ce que j’essaye de faire autour de moi avec mes moyens humains et techniques disponibles

          Abientôt

      • Bonjour Monsieur,

        http://www.elwatan.com//economie/de-lourdes-sanctions-a-l-egard-des-exploitants-inactifs-25-11-2013-236237_111.php

        ça c’est un vrai scandale – je dirais même « un crime contre l’humanité » – celle quii ne mange pas à sa faim

        ma grand’mère disait : « ne reste pas les deux pieds dans le même sabot » – c’est ce qu’il faut leur dire à ceux qui ne cultive pas

      • Agronome Says:

        Si Aït Abderrahmane.
        Faites un cadeau à votre associé berger. Offrez lui des éponges vaginales pour les brebis. Elles auront leurs agneaux ainsi à la même période. De cette façon il n’aura pas à se lever la nuit pour aller surveiller une mise bas difficile. Et tous les deux vous pourrez concentrer vos efforts sur l’alimentation des jeunes agneaux. Car c’est du pourcentage de leur survie que dépend le bénéfice financier de votre élevage.

        Voilà deux études réalisées dans des conditions algériennes:

        ouled-djellal
        http://www.univ-biskra.dz/courrierdusavoir/Revue_08/125-Lafri.pdf‎
        L’induction et la synchronisation des chaleurs par des éponges vaginales de FGA, constituent le moyen … En Algérie, le cheptel ovin représente la plus grande.

        revue-agro.univ-setif.dz/documents/Benyounes-et-al..pdf‎ et
        Et, là un superbe document sur l’élevage ovin réalisé par un ingénieur marocain qui maîtrise pas mal le sujet. Bonne lecture…
        http://www.ma.auf.org/ovirep/cours3/mort.htm

        • « la liberté de chacun s’arrête où celles des autres commence » – en l’occurrence c’est au propriétaire des moutons de respecter la terre des autres – et de les garder dans la limite de ses propres pâturages – et de ne pas avoir un cheptel plus important que ne lui permettent les dits pâturages.

          quant aux éponges ,il faudrait les réserver plutôt aux humains – car la terre ne pourra pas les nourrir inconsidéremment.

        • Tant que les hommes massacreront les bêtes,
          ils s’’entretueront.

          Celui qui sème le meurtre et la douleur ne peut, en effet, récolter la joie et l’’amour”. »

          Pythagore

        • « leur cécité est exil – la seule lumière capable de les atteindre vient du coeur des autres »
          Yasmina Khadra (A quoi rêvent les loups)

  25. Il semble que nous sommes les plus importants consommateurs à l’échelle planétaire de céréales ; une denrée que nous ne produisons pas. Est-il concevable pour un peuple, sur le plan économique et de santé, de persévérer sur cette voie ?

    • En France on importe du soja pour nourrir le bétail – en ce faisant on participe à la désertification de l’Amérique du Sud
      De plus, ce soja est certainement OGM

      Ce qui n’est pas concevable, c’est de continuer à consommer autant de nourriture d’origine animale –

      Dans le passé, je ne pense pas que les gens en mangeait autant, il va nous falloir être raisonnable ………..

      Commencez les semailles, la pluie va venir , on vous l’envoie …. ici c’est trop

  26. http://www.consoglobe.com/comment-bio-va-simposer-les-recettes-linra-cg/2

    l’INRA pourrait peut être aider également ……….

  27. Agronome Says:

    Mr Garfy et Mr Randollet, avec leurs sympathiques interrogations sur ce qu’on peut faire en Algérie pour améliorer l’agriculture poussent à la réflexion. En voici une sur l’agriculture de conservation et de sa composante phare: le semis sous couvert.

    ALGERIE, CULTURES SOUS COUVERT: PRODUIRE PLUS MAIS DE FACON DURABLE.

    Djamel BELAID. Ingénieur Agronome. Publié le 22 octobre 2013.

    Comme partout, il y a des modes en agronomie. La mode actuelle est au semis direct sous couvert végétal (SCV). Il s’agit de cultiver deux plantes sur une même parcelle. L’une servant de culture principale ou commerciale et l’autre dite « de couverture » servant à protéger le sol contre l’érosion. Loin d’être une vue de l’esprit, cette pratique phare de « l’agriculture de conservation » ou agriculture durable pourrait s’avérer très intéressante pour l’agriculture algérienne. C’est que les pratiques agricoles actuelles sont agressives pour les sols. Le labour et l’absence de restitutions organiques sous forme de paille ou de fumier fragilisent les sols et les rendent sensibles à l’érosion. Le recours partiel à des engrais dont les prix vont en augmentant n’empêche pas cet aspect agriculture « minière » qui perdure malgré l’arrêt de la colonisation.

    Les principes de l’agriculture de conservation.

    Afin de réduire l’érosion et la dégradation de la fertilité des sols ainsi que les coûts de production l’agriculture de conservation repose sur la combinaison de trois principes: réduction de travail du sol, protection des sols par des plantes ou des résidus organiques et diversification de la rotation des cultures.

    En climat tempéré, la protection du sol est assurée par un couvert composé d’une seule espèce de légumineuse telle que vesce, trèfle, luzerne ou un mélange d’espèces légumineuses accompagnée de phacélie, d’avoine, … C’est au sein de ce couvert qu’est implantée la culture commerciale.

    Le semis du couvert végétal peut être réalisé avant la récolte de la culture précédente, lors de la récolte de la culture précédente ou pendant l’interculture. Il est également possible d’implanter le couvert végétal en même temps que le semis de la culture principale ou pendant son cycle. Enfin, il peut avoir une durée de vie de seulement quelques mois. Il peut également être maintenu une année jusqu’au semis de la culture suivante voire au delà dans le cas des couverts pluriannuels.

    Dans les cas des durées les plus courtes le couvert est détruit dans la culture principale par le choix d’espèces sensible au gel hivernal ou par un herbicide. La pluviométrie estivale des climats tempérés permet une foule de combinaisons de cultures se chevauchant les unes aux autres. Dans le cas du climat méditerranéen semi-aride la situation est toute autre. Tout reste à inventer…

    Les engrais ne remplacent pas les amendements organiques.

    La découverte du procédé de fabrication des engrais a entrainé en Europe un découplage entre apports organiques (fumier) et cultures. Auparavant la fertilisation des cultures était assurée par les déjections des animaux de ferme. Outre, l’azote, le phosphore et la potasse, le fumier de ferme apportait de la matière organique. Les exploitations associaient cultures et élevage. Avec la découverte du procédé Haber de fabrication d’engrais azoté à partir de l’azote de l’air, la nécessité d’associer cultures et élevage, c’est à dire d’assurer la fertilisation sous la forme d’amendements organiques s’est faite moins forte. Un véritable découplage s’est opéré. La croyance en la toute puissance des engrais a amené à négliger l’aspect vivant du sol1 et la nécessité de maintenir un taux de matière suffisant afin de favoriser l’activité biologique du sol: insectes, lombrics, champignons microscopiques, bactéries et micro-organismes de toute sorte. Cette façon de penser de l’agronomie européenne se retrouve jusqu’à présent en Algérie. L’augmentation de la production est pensée uniquement en terme de « chimisation » des terres agricoles.

    Depuis peu, la crise économique et les pollutions d’origine agricole ont fait redécouvrir les bienfaits de l’activité biologique du sol. Les agriculteurs européens se sont aperçus par exemple, que les lombrics pouvaient remuer le sol à la manière d’une charrue, que les champignons microscopiques développaient des associations avec les racines des plantes favorisant ainsi l’absorption des éléments minéraux du sol ou que les exsudats des racines nourrissait une vie microscopique favorable à la plante.

    Le semis sous couvert, une prise de conscience récente.

    Et en matière de prise de conscience, le nec plus ultra de la pratique agricole durable se manifeste par le SCV. Cette pratique est permise par l’apparition récente de semoirs de semis direct. Les frais de mécanisation sont ainsi réduits. La traditionnelle campagne de semis s’éternisant chez nous jusqu’en décembre peut se dérouler en temps voulu pour le plus grand bien des plantes. Les socs ou disques de ces nouveaux semoirs permettent un semis sans retourner le sol. Résultats, les racines non exposées à l’air par le labour traditionnel se décomposent moins vite et le sol s’enrichit en quelques années d’un humus nourricier.

    Le recours aux engrais peut être réduit par l’implantation d’un couvert végétal. Celui-ci réside le plus souvent en une légumineuse qui se développe en même temps que la culture, en principe sans la concurrencer.

    Au contraire, celle-ci apporte de l’azote et il a même été découvert récemment qu’un grand nombre de légumineuses améliorent la nutrition en phosphore des céréales. Le couvert peut être parfois maintenu plusieurs années selon l’espèce choisie. Tout l’art de l’agriculteur et des conseillers techniques est de choisir pour chaque région et type de sol les cultures pouvant servir de couvert. L’idéal étant étant que ce couvert ne concurrence pas la culture principale (on peut choisir une plante dont les racines n’exploitent pas la même profondeur de sol et dont les tiges ne dépassent pas la culture principale au risque de concurrencer celle-ci pour la lumière quand ce n’est pas pour l’eau ou l’azote). Parfois le couvert est constitué de deux ou 3 espèces différentes. Il s’agit également que le mélange choisi permette la maitrise des mauvaises herbes.

    C’est dire la technicité qu’exige la réussite du SCV. Il implique l’abandon de deux paradigmes: celui du labour et celui de l’implantation d’un seul type de plantes sur une parcelle cultivée. Pour un agriculteur, et pour bon nombre de cadres, il s’agit là presque d’une hérésie voire d’un sacrilège.

    Semis sous couvert végétal en Algérie: réalités et espoirs.

    A part quelques initiatives locales peu médiatisées, le semis SCV est marginal en Algérie. Il se décline essentiellement sous sa version semis sous couvert de paille. Cela peut être expliqué par:
    la méconnaissance de cette technique,
    la longue période estivale peu propice à l’installation de cultures,
    l’association de l’élevage ovin à la céréaliculture dans un contexte criant de déficit fourrager.
    Seules quelques exploitations à l’Est du pays se sont lancées dans le semis direct mais sur chaumes.

    Or, à y regarder de plus près, les avantages du SCV pourraient être nombreux en Algérie. L’un des plus important consiste en la protection des sols contre l’érosion. Le couvert végétal contribue à enrichir le sol en matière organique et renforce sa stabilité structurale contre l’agression liée à la violence des pluies automnales. Les feuilles d’un couvert végétal présent dès l’automne protège les agrégats terreux d’une désagrégation sous l’effet des gouttes de pluie. Développé plus tardivement (il existe des plantes pérennes herbacées qui durant l’été semblent quasiment mortes mais redémarrent dès les premières pluies), un tel couvert conserve son action protectrice. Celle-ci s’exercerait en hiver alors que les plants de blé sont au stade 4 feuilles voire début tallage et donc incapables de protéger le sol contre l’action désagrégeante des gouttes de pluies. Lors de violents orages se sont des ravines d’un mètre de profondeur qui peuvent apparaître dans les champs.

    Il faut avoir à l’esprit que bon nombre de sols locaux ne possèdent plus que 1% de matière organique lorsque la norme admise afin de résister à l’érosion est de 2%. Résultat, des sols squelettiques ou toute activité biologique est réduite à sa plus mince expression.

    Un autre effet important serait d’apporter de l’azote à la culture principale. Les légumineuses ont en effet la faculté de fixer l’azote atmosphérique de l’air et d’en faire profiter les graminées qui les accompagnent. Cela améliore le taux de protéines des grains de blé et d’orge sans même apporter d’engrais azotés (cas des exploitations à faible niveau d’intrants). Or l’augmentation du taux d’azote et donc des protéines est fondamental dans le cas du blé dur et de l’orge. Dans le cas du blé dur, un meilleur taux de protéines du grain améliore les qualités semoulières. Pour les industriels locaux fabriquant des pâtes alimentaires, il s’agit là d’un point fondamental. Par ailleurs, un meilleur taux de protéines dans le blé dur constitue un apport non négligeable étant donné le coût des protéines animales locales (poissons, viandes, oeufs et fromages).

    L’amélioration du taux de protéines des grains d’orge peut également constituer un atout en cas de consommation humaine (l’orge est riche en fibres et de ce fait possède des qualités diététiques reconnues même par la sévère Food Drug Administration aux USA). Mais cette amélioration peut surtout apporter un léger plus aux élevages de poulets de chair et poules pondeuses. Les protéines sont traditionnellement fournies par du soja importé. Tout apport local de protéines, même le plus minime, réduit ces importations sans cesse croissantes.

    Traditionnellement en SCV, l’objectif n’est pas de récolter les graines produites par le couvert. Cependant, la recherche de substituts aux graines de soja importées pourrait se matérialiser en menant à graines de concert la culture principale et celle constituant le couvert. Cela pourrait être le cas par exemple d’une culture d’orge ou de triticale et de la légumineuse servant de couvert. Le mélange ainsi récolté pourrait servir à produire un aliment volaille. L’orge remplaçant en partie le maïs importé et la légumineuse remplaçant partiellement le soja importé. Contrairement à un blé associé à un pois fourrager dans l’optique d’améliorer le taux de protéines du blé (cas de la technique dites des cultures associées), dans le cas présent (orge associée à un couvert de légumineuses), il n’y aurait pas à séparer après récolte par de fastidieuses opérations de tri les grains d’orge et de légumineuses.

    A l’opposé de ce schéma, il peut être envisagé de ne récolter aucune graines pour les deux cultures considérées. Cela pourrait être le cas d’un maïs fourrager semé au sein d’une culture de féverole ou d’un maïs fourrager semé en même temps qu’une culture de féverole. Selon l’étage bioclimatique local: subhumide du littoral, semi-aride de l’intérieur ou aride du grand Sud plusieurs combinaisons sont possibles. Bien que traditionnellement mené sans irrigation d’appoint, le recours à un arrosage sur des parcelles en SCV au mois d’août multiplie à nouveau les combinaisons possibles.

    Le semis SCV, une ingénierie spécifique pour chaque région.

    Simple à décrire sur le papier, le choix des espèces pour le SCV le sont moins sur le terrain. Comme déjà dit cette pratique requière tout le savoir faire et l’expertise des agriculteurs et des cadres techniques. Il s’agit là d’une véritable ingénierie que seul le respect de quelques principes de base et d’inévitables tâtonnements de départ peuvent mettre sur pied. Il s’agit également de vaincre des réticences car ces pratiques vont à l’encontre des façons de faire traditionnelles. La rudesse du climat semi-aride algérien et la demande en fourrages et paille du cheptel ovin local ne facilitent pas la tâche des pionniers.

    Une alternative au SCV est le semis direct sous paille. Broyées et laissées au sol, celles-ci constituent une protection contre l’action érosive de la pluie et un moyen d’enrichissement du sol en humus. C’est la voie choisie avec plus ou moins de réussite2 par un groupe de pionniers à l’Est du pays.

    CONCLUSION.

    L’agriculture de conservation peut constituer un moyen pour arriver à une production durable et intensive dans les conditions algériennes. Cela provient de sa capacité à utiliser efficacement les ressources disponibles tout en maintenant la fertilité des sols. Cette démarche implique la présence continue d’un paillis organique sur le sol et la présence de couverts végétaux dans les rotations.

    Une telle approche demande plus de technicité car le raisonnement ne se fait plus à la parcelle durant une campagne agricole mais en tenant compte de l’ensemble des parcelles et des productions de exploitation et cela sur plusieurs années. Le raisonnement se fait donc par système de cultures.

    L’analyse des quelques cas locaux de semis sous couvert végétal montre qu’il s’agit le plus souvent de semis sur paillis. Les principes d’une agriculture de conservation ne sont donc que partiellement appliqués ce qui risque d’aboutir à des résultats imparfaits.

    Il s’agit donc d’arriver à comprendre ces façons de faire imparfaites puis d’analyser leurs répercussions par rapport aux objectifs initiaux. Enfin, la priorité pour la recherche-développement est d’imaginer les approches participatives les plus efficientes permettant d’adapter les principes de l’agriculture de conservation au contexte local. Seule cette adaptabilité peut amener plus d’exploitations à adhérer à cette façon de penser les productions agricoles.

    Si l’aspect semis direct du SCV est un moyen de réduire les charges de mécanisation des exploitations et incite à adopter cette technique, le volet amélioration de la fertilité du sol constitue un objectif dont les résultats ne sont visibles que sur le moyen terme voire le long terme. C’est dire combien la sécurité patrimoniale3 de l’outil de travail de l’agriculteur est primordiale.

    NOTES:
    1-On a pu observer le même type de raisonnement en médecine avec l’apparition des antibiotiques. Leur utilisation a fait penser un temps à la possibilité de s’affranchir des moyens de lutte basiques contre les infections microbiennes.
    2-En cas de forte présence de paille ou de chaumes au sol, les socs ou les dents du semoirs peuvent être gênés.
    3-Bien que ne s’agissant que de la question du logement, la première question qui a été posée à l’auteur en 1982 lors de son affectation dans un domaine autogéré à été: « melk woula kari ?». C’est à dire: être vous locataire ou propriétaire?

  28. Agronome Says:

    Merci à Mr Naïli d’avoir ouvert cette rubrique sur l’orge.L’orge peut avoir plusieurs destinations alimentaires: hommes, ovins, mais aussi poules. Au bas mot, son utilisation en aviculture pourrait permettre une économie de 350 000 000 $. Comment? Voici, une réflexion sur le sujet.
    ps: désolé, pour de précédentes contributions où le texte a été posté plusieurs fois suite à une maladresse de ma part lors de l’envoi.
    UNE HISTOIRE DE POULES.
    ALGERIE: DONNER DE L’ORGE AUX POULES AFIN DE REDUIRE LES IMPORTATIONS DE MAIS?
    Djamel BELAID Ingénieur Agronome.

    L’Algérie importe des quantités faramineuses de maïs. En 2012, les seules importations de maïs et de soja ont représentées une facture de 1,4 milliard de $. Ce maïs sert à nourrir poulets de chair et poules pondeuses. Des travaux de l’Institut Technique des Elevages (Itelv) de Baba Ali montre qu’on peut remplacer 20% de ce maïs par de l’orge produit localement. Mieux, des travaux d’agronomes marocains montrent qu’on pourrait en incorporer jusqu’à 50% dans les rations de ces poules; soit une économie de 350 millions $ US.

    Le régime alimentaire des poules espagnoles et suédoises.

    Associé au soja, le maïs constitue l’aliment par excellence des poules. Les animaux grossissent à vu d’oeil ou pondent au moins un oeuf par jour. Oeuf avec un jaune du plus bel effet grâce aux pigments apportés par le maïs. Problème, sa culture réclame beaucoup de chaleur et… d’eau. Dans les zones de production (USA, Bassin Aquitain) des voix s’élèvent même contre la baisse inquiétante du niveau des nappes phréatiques. Vues le faible taux de renouvellement de nos ressources hydriques locales, il est donc peu rentable de le cultiver en Algérie. Pour nourrir nos poules nous importons donc des quantités croissantes de maïs. L’Espagne ayant un climat majoritairement sec (et n’ayant pas de pétrole), les éleveurs espagnols ont totalement exclu le maïs des rations de leurs poules. Même chose dans les pays scandinaves. Pas de maïs pour les gallinacées suédoises. Contrairement à la péninsule ibérique, ce n’est pas le manque d’eau qui pose problème mais le trop court été local. Il est en effet impossible de faire murir du maïs à proximité du cercle polaire.

    L’orge arrivant à pousser en Espagne et dans les pays scandinaves, c’est au grain que sont nourrit les volailles. Mais alors quid de la croissance des volatils et de la production quotidienne d’oeufs? C’est là qu’intervient le savoir faire des agronomes locaux: ils rajoutent dans la mangeoire des animaux matières grasses et complexes enzymatiques afin de contourner les béta-glucanes, facteurs anti-nutritionnels contenus dans l’orge. Et pour la couleur du jaune d’oeuf? Ils rajoutent des pigments synthétiques à l’alimentation. «L’absence de pigments colorants en quantité suffisante dans l’orge peut être corrigée par l’emploi de matières premières riches en ces constituants ou l’addition de produits synthétiques » note un spécialiste marocain.  Résultats, des consommateurs scandinaves et ibériques contents et de belles économies pour la balance des paiements de ces pays.

    Des poules algériennes choyées.

    En Algérie nous avons choisi d’apporter au consommateur la ration quotidienne de protéines sous forme de protéines animales: viandes rouges mais surtout blanches (volailles), oeufs, lait et fromage. Et nous avons privilégié jusqu’à ce jour de nourrir nos poules avec du maïs américain. Cependant, l’augmentation du niveau de vie fait que la demande en viande est de plus en plus forte. Et mécaniquement les importations de maïs flambent. Elles flambent d’autant plus que, ces dernières années, les cours du maïs ont fortement augmenté. C’est que les automobilistes américains ont pris la fâcheuse habitude de remplir leur réservoir avec un carburant (éthanol) produit à base de … maïs.

    Alerté par les cabinets ministériels, les agronomes de l’ITELV ont mené des essais et rendus leurs copies: il est possible de mettre au moins 20% d’orge en substitution du maïs sans que nos poules ne s’en aperçoivent. En fait de s’apercevoir de quelque chose, c’est en général l’aviculteur qui le premier observe ce que les chercheurs notent pudiquement « le taux d’humidité des litières ». En fait, donner trop d’orge aux volatils provoque des diarrhées. D’où les savants mélanges mis au point par les agronomes espagnols et scandinaves.

    Mais, c’est là qu’interviennent nos voisins Marocains. Sans pétrole, et malgré leur phosphate et celui extrait du côté de Ras El Ayoun, ils peinent également à importer un maïs dont les prix vont sans cesse en augmentant.

    Des poules marocaines au régime sec?

    Les agronomes marocains ont a leur tour rendu leur copies. Verdict: jusqu’à 50% d’incorporation sans problème. Selon, le Professeur K. Benabdeljelil de l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II de Rabat « on relève dans d’autres essais une détérioration non significative des performances lorsque le niveau d’orge dans l’aliment atteint 50% notamment pour l’efficacité alimentaire des régimes et le poids moyen des animaux en fin de croissance». Les collègues marocains auraient-ils renoué avec l’alchimie et réussi à transformer l’orge en maïs? En tout cas, les litières des poules du côté Ouest de nos frontières sont impeccables. Le Pr Benabdeljell ajoute en effet que «l’incorporation de l’orge dans l’aliment jusqu’à des niveaux de 50% ne donne lieu à aucun effet significatif sur la teneur en eau des litières».

    En fait, si les agronomes Marocains notent que l’incorporation d’orge au delà de 40 voire 50% peut être possible sans pertes des aptitudes de croissance et de ponte des poules c’est à condition que soient utilisés les cocktails les plus récents en matière d’enzymes: bétaglucanases, cellulases, amylases, hémicellulases, et protéases. Ces enzymes qui, notamment peuvent éliminer les facteurs anti-nutritionnels contenus dans les grains d’orge.

    Mieux, les travaux marocains montrent qu’il est possible d’accroître l’action de ces délicats mélanges d’enzymes en veillant à ne pas rendre trop agressifs les phases de fabrication et de stockage des aliments pour volailles. Ils notent en effet du nouveau concernant « notamment la stabilité thermique des complexes enzymatiques au cours de la granulation et dans l’aliment composé au cours du stockage ».

    Les travaux des confrères marocains sont d’une grande qualité. Le taux de facteur anti-nutritionnel de différentes variétés d’orge a même été étudié. Or, il apparaît que « l’analyse d’échantillons locaux montre une teneur moyenne en betaglucanes de 3,5 % allant de 1,9 à 5,3% ». Taux allant de 1,9 à 5,3% a-t-on bien lu! En Algérie, il serait donc possible de se mettre à la recherche de variétés d’orge possédant les taux de bétaglucanes les plus faibles.

    De l’orge améliorée pour les poules locales?

    Le Pr Benabdeljell note par ailleurs, que « L’orge demeure une céréale relativement pauvre en protéines par rapport au blé ou au triticale mais sa teneur reste supérieure à celle du maïs. La teneur en protéines est influencée par la variété, et son mode de culture. Les protéines de l’orge présentent un profil en acides aminés mieux adapté aux besoins des animaux que celui du maïs ou du blé. » Il apparaît là encore, que le choix variétal et des doses raisonnées d’azote peuvent améliorer la richesse du grain. Il faut savoir que l’azote indispensable à la croissance des poules est apporté par du soja importé. Or, tout amélioration du taux d’azote et donc du taux d’acides aminés de l’orge, dont ceux qui sont indispensables à la croissance (telle la lysine) peut permettre de réduire l’autre volet de nos monstrueuses importations: celles de soja.

    Il y a là un domaine propre à la sélection génétique. Mais quant à l’amélioration du taux de protéines, cela est tout à fait possible et de la façon la plus simple qu’il soit. Il suffit d’apporter les quantités nécessaires d’azote et notamment de fractionner les apports. Mais pour cela, il est nécessaire de réaliser des analyses annuelles de l’azote du sol en sortie hiver (technique du reliquat azoté). Actuellement, en Algérie, les engrais azotés sont apportés de façon empirique sans aucune analyse de sol. Alors que contrairement aux autres éléments minéraux son niveau fluctue dans le sol selon les saisons. Chacun a attendu parler de « fuite des nitrates » en cas de fortes pluies. Or, il faut savoir que nous ne tenons pas compte de ce phénomène basique. Une autre solution pourrait être de cultiver l’orge en association avec une légumineuse comme cela se fait déjà pour la production de fourrages de vesce et d’avoine. L’azote atmosphérique capté par la légumineuse profiterait ainsi à la céréale.

    L’orge locale: des gains de productivité possibles.

    Pour se convaincre des gains de productivité possible, il suffit de suivre l’excellent travail des réseaux de producteurs de blés durs qui se mettent en place autour d’industriels de la semoule comme Groupe Benamor à Guelma, Semoule du Tell à Sétif ou Société des Pâtes Alimentaires en Mitidja. Les pouvoirs publics ayant demandé à ces industriels d’incorporer à leur produits du blé dur local et de pas compter seulement sur les blés durs français et canadiens. Ceux-ci sont de très bonne qualité mais sont payés en devises fortes. Autour de ces industriels, des céréaliers, des techniciens, ingénieurs agronomes et universitaires travaillent et progressent pour produire des blés durs plus riches en azote et donc de meilleure qualité semoulière. La démarche initiée autour du blé dur pourrait l’être autour de l’orge afin de réduire les importations. A cet effet, les pouvoirs publics pourraient lier les quantités de matières premières importées livrées aux industriels de l’alimentation du bétail au taux d’incorporation d’orges locales riches en azote et pauvres en béta-glucanes dans les aliments pour volailles qu’ils préparent. Un peu comme ce qui est fait actuellement avec les laiteries: les quantités de lait en poudre importé qui leur est attribué par les pouvoirs publics sont liées au taux de collecte de lait frais réalisé sur leur basin de collecte.

    Il est à signaler qu’en matière de production de céréales dont l’orge, un groupe de céréaliers et de cadres nationaux ont introduit dans l’Est du pays la pratique du non-labour avec semis direct. Cette technique constitue une véritable révolution technique qui ne pourra que profiter à la culture de l’orge.

    Notons également que tout biologiste qui se lancera dans l’importation et/ou la production locale de cocktails enzymatiques pour poules consommant de l’orge rendra une fière chandelle à l’économie du pays. Il y a là également matière à des sujets de mémoire de fin d’études ou de magister pour tout étudiant en mal de thème de recherche.

    Conclusion.

    Economiser sur les importations de maïs à destination des élevages de volailles est possible. Les travaux de l’ITELV ouvrent la voie. La compilation des travaux qui se mènent à travers le monde montre qu’il existe des perspectives nouvelles avec notamment l’incorporation d’orge locale dans les rations des volailles. Le cap des 20% de cette incorporation pourrait être dépassée. Cependant, l’efficacité de ces nouvelles formulations passe par une action contre les effets indésirables des substances anti-nutritionnelles de l’orge.

    La jeune expérience acquise par différentes filières agricoles en matière de production locale de lait frais et de blé dur de qualité ouvre la voie à des collaborations croisées entre agro-industriels, instituts de recherche agronomique et université.

    Les habitudes alimentaires des gallinacées n’ayant pas de frontières, il est à espérer qu’il soit offert à tout étudiant travaillant sur l’alimentation des poules à partir d’orge la possibilité d’effectuer un stage d’études en Espagne, Maroc ou Suède.

    • Agronome Says:

      Excusez moi, mais c’est un peu ma nature. Quand je vois cette ressource que constitue l’orge et notre incapacité actuelle à le rendre plus digestible pour les poules ça me donne la « zaaf ». Cette situation* nous oblige à importer toujours plus de maïs, je me dis qu’il faudrait poser la question à des biochimistes.
      N’y a t il pas un moyen d’opérer des traitements sur l’orge par la chaleur, le froid, l’humidité, la soude, la fermentation, le … pour déstabiliser ces beta-glucanes?

      Mettons sur ce thème 30 chercheurs ! Allons voir ce qui se passe à l’étranger.

      Aux sélectionneurs: trouvez nous ces variétés pauvres en béta-glucanes dont parle le spécialiste marocain cité dans l’article!

      (*): attention, n’oublions pas que les moutons sont de gros consommateurs d’orge. Mais chaque dollar de maïs économisé est bon à prendre.

      MM Garfy et Randolet, avez vous des idées sur la question?

      • Bonsoir Monsieur l’Agronome,

        tout d’abord merci pour ces deux articles – j’en apprends beaucoup sur ce site.

        mon idée était que la mode dans les villes est au « ‘jumelage » avec une autre ville soit d’Allemagne, soit d’Angleterre etc ……..

        Alors pourquoi pas un jumelage « paysans » – entre chambres d’agricultures Normandie/Picardie ou sud ouest et des échanges entre les écoles d’agriculture et les lycées techniques, agriculture et mécanique agricole – échanges d’expériences (de plus tous les paysans souffrent de solitude)

        je me souviens dans les années 70 les « farines Lemaire » qui n’avaient pas assez de blé bio , envoyaient des ingénieurs agronomes dans les campagnes pour initiér les paysans à la culture bio – et évidemment, ils étaient certains que leur récolte serait achetée.

        tout a son importance dans la nature – je me souviens d’une conférence où l’on nous a dit que l’absence de paturage dans les montagnes (moutons, vaches) était la cause de certaines avalanches, l’herbe poussait, pliait sous le neige, qui glissait évidemment –

        ici sur le plateau – les paysans sont les plus gros pollueurs – et par temps de grosses pluies, les nappes phréatiques étaient impropres à la consommation.

        nous ne sommes que « locataires » d’une terre que nous laisserons à nos enfants.

        et les antibiotiques on s’en passe – il y a « les simples » – de nos aieux

        je vais relire ………..

        Bonne soirée à tous

        ps – les céréales produisent des protéines moins onéreuses que celles que l’on obtient de la viande – il va nous falloir diminuer notre consommation – sinon il n’y aura pas assez de la production mondiale de céréales rien que pour nourrir le bétail

        est-ce qu’il ne serait pas possible de planter des baobabs à la limite du désert – pour faire reculer sa progression – ??? Il y en a différentes variétés et je crois que l’intérieur des fruits, réduit en poudre, est bonne pour la santé

      • je ne suis pas scientifique, je ne sais pas si cette thèse est intéressante ?

        PDF]
        Etude du comportement de l’orge exploitée à double fin
        http://www.afpf-asso.org/download.php?type=1&id=970&statut=0‎
        Etude du comportement de l’orge exploitée à double fin. A. Khaldoun*. L’orge. (Hordeum vu/gare 1.) est avec le blé, le maïs et le riz, l’une des céréales les plus …

    • Hello Garfy,

      Sorry about the delay in answering.
      We would handle any requests from Algeria directly – not via our representatives in France.
      If you have any contacts in Algeria willing to do an agricultural pilot project with us, we would provide products and assistance.

      Best wishes,
      Tom

      Tom Froekjaer
      tom.froekjaer@plocher.com

      Je me suis permis de contacter trois sociétés spécialistes de l’agriculture biologique – Plocher une société allemande, une société française et une société suisse

      pour l’instant seule la Sté Plocher a répondu et souhaite un contact direct d’Algérie

      je crois qu’ils viennent sur le terrain et analysent – c’est leur travail

      bonne journée

    • et pas en Bretagne ??? mauvaise plaisanterie je sais …..

  29. http://www.tdg.ch/monde/afrique/De-l-eau-en-abondance-sous-le-continent-africain/story/17097409

    mais est-ce que cette eau est bonne pour la consommation humaine et du bétail ????

    Je me souviens du Professeur Edgard Nazare qui avait mis au point sa « tour à vortex » (attention rien à voir avec une tour solaire) lorsqu’il était en Tunisie – il souhaitait pouvoir dessaler de l’eau de mer avec une énergie à bas prix pour l’amener ensuite sur le terrain ……….

    cela n’est effectivement possible que pour les pays chauds

    • abdelkader Says:

      Oui cette eau est bonne,vous pouvez meme la refiltree,il ya des filtres speciaux qui enlevent meme les traces de medicaments utilises par l homme ce qui donne une apte a accueilir meme des saumons en riviere.cela ce fait deja dans la marne en france la nappe est realimentee de cette sorte. et juste un mot au sujet du logement car il interfere sur le probleme de l,eau ,j,ai remarque que chaque logement est equipe d une baignoire ce qui est une heresie en afrique,remplacer les baignoire par des cabines de douche et nottament les cuvettes de wc qui elles doivent contenir 12 ou 16 litres alors que la moitie suffit calculer le nombre de logements et reduiser la facture eau par 2. ce serait mieux que de se ruiner avec des usines de dessalement. Cordialement.

      • Il y a les « toilettes sèches  » dont a parlé Mr l’Agronome et que je remarque dans les magazines bio – mais je n’ai jamais vu ???

        • abdelkader Says:

          Bonjour Mr Garfy. les toilettes seche je veux bien pour des personnes isolees,mais imaginer cela a alger ce serait une catastrophe tous les cinq metres recevoir cela sur la tete,en plus des poubelles. Cordialement.

          • effectivement, c’est pour la campagne – on n’est plus au moyen âge …… Ici c’était carrément le pot de chambre par la fenêtre

          • AIT-ABDERRAHIM Mahmoud Says:

            trop trop marant vos histoires de toilettes seches , ca fait au moins 50 ANS que nous les utilisonS à la feme et une fois sechées servent d’engrais pour mes figuiers

            Une fois mangées ( les figues ), je fais de belles blagues à ce qui en mangent goulument….

            c » est parfois difficille de recevoir du monde et de proposer des toilettes seches , histoire de culture, mais aussi de vanité de gens ayant accées a trop de commodités subventionnées dans les villes

      • l’eau est importante pour la vie, et donc les cultures :

        http://www.dailymotion.com/video/xc9nj5_l-eau-systeme-plocher_news

        et également pour le traitement des eaux usées

        Jacques Beneveniste qui travaillé pour la santé, également un japonais je crois

        • abdelkader Says:

          Bonjour monsieur Garfy. si vous vous intereessez a l epuration des eaux usees il y a une video sur youtube. tapez euronews hi-tech:un neerlandais revolutionne le traitement des eaux usees. il s agit de Mark van loosdrecht de l universite de delft. ses stations d epuration sont 3 fois plus petites que les autres,mais elles epurent l eau 50 fois plus vite que n importe quelle station d epuration et elles sont bien moins cheres que celles que l ont voient habituellement.Cordialement.

          • Bonjour Mr Abdelkader,

            oui je suis toujours intéressée par tout ce qui touche la terre et je vous remercie pour cette information que je vais partager. (un belge, on ne racontera plus d’histoires belges)

            concernant le système Plocher, il ne concerne pas que les eaux usées – il est surtout fait pour « revitaliser, dynamiser » les eaux, mais pas seulement les eaux – donc la production est supérieure

            j’ai lu pour les fientes de volailles, mais je crois avoir entendu dire qu’il y avait un risque de bruler la terre – et que tout doit être réduit en compost dans un premier temps – de même sans doute pour le fumier de cheval qui est vendu pasteurisé (pas certain que ce soit nécessaire ? Il provient des champignonnières qui l’utilisent d’abord – donc en direct pour la nourriture)

            Bonne journée à tous –

          • abdelkader Says:

            Bonjour Mrs Garfy et Mahmoud, pour revitaliser l eau pourquoi ne pas l oxigenee et ensuite la faire passee a travers des bacs a sable pour la remineralisee une fois quelle est traitee c,est pas complique.Pour les fientes j ai bien precise les fientes de poules pondeuses c,est la meilleure qualite et elles s utilise seche sinon adieu l azote,il faut en mettre peu pour le ble et l orge , c est un engrais surtout utilise pour le mais et le colza en plus grande quantite, par contre pour les autres productions je pense qu,il devrait etre composte,prenez l exemple du GUANO qui est un engrais de luxe tout le monde se l arrache.il ya pas mal de fichiers pdf qui expliquent les manieres pour utiliser ces engrais gratuits.et pour la station d epuration c,est un hollandais elle a une capacite equivalente a 60 000 habitants. Cordialement.

  30. abdelkader Says:

    L agriculture intensive est tout a fait possible en algerie,ce n,est pas avec des lopins de terre que l on nourrit 37 millions d habitants,pour l,eau ce n,est pas un probleme il suffit de realimenter la nappe phreatique avec les eaux retraitees des s.t.e.p . et pour les sols il faudrait injecter un maximum de biomasse par exemple rameaux d oliviers broyes,dechets de conserveries, et meme de la paille broyee.pour l engrais chimique,pouquoi ne pas le melanger avec du fumier de vache et le transformer en granule. Il ya longtemps que l Algerie devrait etre independente alimentairement mais il sagit de gros sous et chacun agit selon son interet.

    • quand je pense « lopins » de terre, je pense surface de 2500 à 3000 mètres carrés, pour faire une zone expérimentale – et c’est pour cela qu’il faudrait une petite association –

      évidemment je crois également aux « jardins ouvriers » mais pas pour le blé – pour que chaque chef de famille puisse cultiver ses légumes – et ça marche très bien – en général, c’est le village ou la ville qui possède le terrain – et le prête pour un prix dérisoire –

      quant à l’eau, au secours pour les nappes phréatiques – j’aimerais bien avoir l’avis de Monsieur Belaid l’agronome – et de Monsieur Randolet ……… ici les plus grands pollueurs, ce sont les paysans –

      je viens de voir une émission TV terrible sur le textile en Indes et au Bengladesh – en plus du dommage direct sur la santé des gens, les paysans ont leurs terres polluées et improductives à cause des rejets d’eaux soi-disant « conformes »

      et on a même vu du composte fait avec je ne sais quels rejets , rejets qui se retrouvent évidemment dans le colza, le tournesol ou le blé …

      je viens de lire un article ou il est question de semer du colza, du tournesol, du cannabis (ou du chanvre) – un variété de roseaux, parce que ces plantes absorbent tout, même la radioactivité ….. mais après, il faut brûler ça ….. Et pas à l’air libre – (à Fukushima)

      on en a parlé également pour absorber le mercure sur les terrains en baie de Seine –

      concernant l’ue (sans majuscule, l’union européenne) dont parle Mr Belaid – il est vrai que les subventions vont aux grosses exploitations –

      la grosse plaisanterie il y a quelques années, c’était qu’en période de sécheresse, lorsque le gouvernement donnait des subventions pour compenser, on voyait tous les gros paysans s’acheter des Mercédès –

      et dans la région (Caux) ceux que l’on appelle « les patatiers », polluent à tout va.

      Prenez soin de votre terre – elle est plus précieuse que le pétrole .

    • AIT-ABDERRAHIM Mahmoud Says:

      Bonjour Mr ABDELKADER

      il y’a surement d’autres enjeux qui nous dépassent … et qui mettent en cause beaucoups de choses

      L’algérie comme beaucoups de pays en voie de développement ont fait le choix du conssomateur qui avec les subventions se fait au détriment du producteur et d’une croissance interne

      L’agriculture pour etre efficace doit rester une agriculture familiale : l ‘exploitation familiale reste la plus efficace des entités économique et la plus durable à condition d’avoir des regles , des lois , un régime de droit de propriété stable et efficace , une administration dynamique et ayant les moyens réels d’aider les gens qui produisent et qui travaillent sérieusement

      Ils faud permettre aux agriculteurs compétents et à nos jeunes de se former , d’avoir accés au foncier au crédit et à des systémes assurentiels efficaces pour encourager les gens à prendre des risques

      La plus part des agriculteurs n’ont ni le temps ni les moyens de faire des expériences qui peuvent etres couteuses , d’autres part toute expérience pour etre validé scientifiquement doit se faire dans la durée et donc une maitrise des outils statistiques , avoir des aides et des suivis par des gens compétents

      C’est le role de l’itgc et des fermes pilotes d’initier de nouvelles voies et de chercher les formes les plus moDernes et les plus adaptés à la diversité de nos régions

      Attention à l’irrigation , c’est souvent trés couteux, trés technique

      Les techniques de cultures simplifiées ne sont pas non plus facile à mettre en place

      Une grande majorité de nos agriculteurs sont agées , rares sont les agriculteurs qui ont un niveau secondaire ou universitaires
      Les chambres d’agricultures sont inneficaces et n’ont surement pas les moyens d’initier avec les universités des recherches ou des expériences

      Je crois personnellement que le plus gros problème c’est le choix politique que fait l’algérie d’importer tout ce dont en a besoin pour des raisons de sécurité nationale….

      Prenez l’exemple du pois chiche , il y’a deux ans les prix du pois chiche ont flambé ( jusqu’a 280 da le kg ) et au lieu de communiquer et d’encourager tous les agriculteurs Algériens a se lancer dans cette production durablement ( ou au moins 2 HA / Agriculteur ) l’algérie choisi chaque fois la facilité et importe par le biais de l’oaic des tonnes de pois chiche
      provenant du mexique ; un pays aussi déshertique que le notre, décourageant ainsi la production nationale
      Le pois chiche produit localement nous ai payé (55- 60 da le kg
      ( 5500 DA / QUINTAL ) sous conditions de qualité

      Est ce vraiment nécessaire de dépenser des devises pour importé du pois chiche , nos oulaamaaas devraient se saisir de cette question

      La meme chose pour le lait , le prix du lait produit localement n’est pas suffisament rémunérateur ,

      La production de lait nécessitte
      du foncier
      de l’eau en grande quantité
      Du vert ou des fourrages riches
      De la technicité et des conditions d’hygiéne
      Beaucoup de temps
      Des batiments et de l’ombre
      Des équipements frigorifiques etcettc
      Des vétérinaires compétents
      etc etc

      A ce prix là je préfere personnellement faire du veau sous la mère, ne pas dépendre d’une coopérative et surtout avoir du temps libre pour faire autres choses

      La production de lait n’est rentable que pour les gros éleveurs qui possèdent plus de 100 vaches laitières et qui ont accés facilement aux crédits et dont l’alimentation est subventionné par l’onab ( elle aussi importé ), rares les gros éleveurs qui déclarent leurs employés et leurs revenus

      Je crois que personnellement pour avoir une agriculture moderne et surtout des produits de qualité il faud avoir une administration sérieuse, une fiscalité moderne et efficace, des prix rémunérateurs afin d’encourager les agriculteurs à réinvestirent et se moderniser et surtout bien gagner leurs vies

      Les conssomateurs doivent etres aidées par des aides directes en fonction de leurs conditions sociales et surtout pas par des subventions de produits importées.

      CERTAINES SUBVENTIONS SONT UN DRAME NATIONAL ET UN PILLAGE DE NOS RESSOURCES NON RENOUVELABLES

      L’argent facile qui coule à flots pour certains n’encourage pas l’innovation et le surpassement de soi , il développent malheureusement des comportements ahurissants , une arrogance inversement proportionnel à notre productivité et sérieux :

      Le désir est l’apanage des hommes faibles , la volonté et la sobriété sont les qualités indispensables pour etre rééllement moderne

      • abdelkader Says:

        Bonjour Mr Ait-Abderrahim j ai bien saisis que le probleme de l agriculture de l Algerie est surtout du au manque de volonte politique et de courage,mais esperons tout de meme que le nouveau ministre en prenne consciense, il ferait d une pierre deux coups, proteger les agriculteurs et preserver les devises de l etat ce serait tout a son honneur. j ai vu sur youtube une bonne chaine au sujet des sols, je ne sais pas comment ont envoye les videos alors je vous laisse le nom de la chaine, la video sur la vie et la mot des sols est tres interressante la chaine c,est brf34. bonne video et bon courage. Cordialement.

      • abdelkader Says:

        J,oubliais une chose,pouquoi en Algerie la longueur de coupe des moissonneuses batteuses est elle si petite, c,est un gaspillage enorme de carburant, avec une longueur de coupe de 10 a 12 metres vous economiseriez la moitie du carburant ce qui serait appreciable vu qu,il est importe. Cordialement.

        • AIT-ABDERRAHIM Mahmoud Says:

          Bonjour SI ABDELKADER

          Aucun n’agriculteur algérien aurait les moyens d’acheter ce type de moissoneuse batteuse qui nécéssiterai de gros et puissant moteur

          d’autres part mis à part les terres au sud et un peu dans l’ouarsenis nos terres de céréales sont souvent valonnées et accidentées ce qui engendrent une perte à la récolte non négligeable

          en outre le gazole en algérie est de 7-8 cts d’euros IL EST DONC EFFECTIVEMENT LARGEMENT GASPILLé PAR TOUTE LA POPULATION ET FAIT L’OBJET DE TRAFIC A TRAVERS NOS FRONTIERES

          Je crois malheureusement que l’algérie va devoir construire trois ou quatre raffinerie pour pouvoir subvenir à la demande locale

          Voila un super sujet de thése l » augmentation graduelle du prix de l’energie peut il nous faire économiser une raffinnerie, diminuer la poluttion des hydrocarbures en rationalisant leur utilisation et changer de mode de conssomation et surtout faire beaucoup d’économie et créer des emplois

          Car le maintien de cette energie à bas cout est destructeur d’emplois et d’innovation et surtout n’incite pas à la recherche et à l’utilsation d’énergie alternatives au pétrole

          cordialement

          • abdelkader Says:

            Bonjour,je vous parlais uniquement de la barre de coupe, n,y a t,il personne pour en fabriquer,des barres de 9 a 12 metres et les faire en alu elles seraient bien plus legeres,je suis sure qu,il ya suffisament de competence dans le pays, en austalie et aux usa il y a le meme type de terrains vallones et sa passe bien,mais je m appercoit que les rendements en algerie sont vraiment faible,je vous conseillerais d utiliser les fientes de poules pondeuses sur 1hectare juste avant le semis,et si c,est possible avant cela enfouir de la biomasse broyee,j,ai des doutes quand a la qualite des engrais que l,on vous fourni,sans engrais le rendement serait le meme je pense.et pour ce qui est du trafic,vous importer le carburant,les medicaments,une partie de la nourriture,vous produiser des ovins, des dattes et toutes ses choses vous ne pouvez y gouter,ou alors a un prix dementiel ,car ses marchandises sont expedies chez vos voisins,et en echange vous ne recevez que drogue, cigarettes,alcools,armes et j en passe, voila le bizness de vos trafiquants. Que Dieu les maudissent. Cordialement.

      • j’ai trouvé ça également :

        http://www.bacteriosol-sobac.com/pages/contact.php

        « manque de volonté politique » – donc il faut s’aider soi-même –
        alors, je cherche, je cherche et j’espère pour vous ……….

        • AIT-ABDERRAHIM Mahmoud Says:

          Bonjour a tous

          Concernant la qualité des engrais je me pose des questions moi aussi ….

          Meme si pour des raisons financières nous ne mettons rarement la dose indiquée par le fabricant et quand bien meme nous la mettons cette dose, nos rendements plafonnent.

          J’ai vraiment beaucoup de mal à croire les rendements annoncées par la presse algérienne concernant les clubs 50 etc etc meme si sur le principe ce type de club peut etre intéréssant en terme d’échanges et de relations entre agriculteurs

          En ce qui me concerne je suis contre cette course aux rendements , j’essaye plutot de maitriser au maximum mes charges et de travailler plutot en terme de marge / hectare ce qui me parait la solution la plus raisonnable et la moins risquée

          Les fientes de culture de volailles me semble effectivement pleins d’avenir mélangées avec d’autres déchets d’élévage et j’envisage d’ailleurs de développer des modules de poulets de chair en plein air à moyen terme afin justement de produire et valoriser des engrais de ferme tout en produisant de la qualité, ne pas dépendre de fournisseurs d’intrants et du marché

          Pour le mélange d’engrais , Nous sommes malheureusement trés peu équipées car celà nécessitte des tracteurs appéllés « valets de ferme »ou des tracteurs equipés de godet à l’avant pour faire des mélanges de déchets.

          Et puis finalement ce blog est le révélateur du vide qui existe en Algérie dans le domaine des échanges entre les agriculteurs et de la pauvreté de la vulgarisation scientifique et agricole

          Je crois que c’est une opportunité pour tous les lecteurs de créer un site ( les nouvelles technologies sont formidables ) afin de créer un site dédiée aux conseils agricoles et consultables meme par son téléphone en attendant que l’algérie passe à la 3G …..

          pour les barres de coupes en aluminium , il faudrait poser la question a des ingénieurs en machinisme agricole car je pense qu’agrandirent les barres de coupe nécéssitte aussi une transformation au niveau des secoueurs et du systéme de battage et conte battage et le cout du gazole en algérie n’incite pas à ce genre de recherche d’économie

          • http://www.aujardin.info/fiches/fiente-poule-engrais-naturel-qualite.php

            il y a un passage qui dit : attention de l’utiliser avec parcimonie, car en trop grande concentration, cela peut brûler les racines.

          • abdelkader Says:

            Bonjour Messieurs,j,ai vu sur un blog que les fientes de poules etaient deja utilisees nottament a Mostaganem et cela donne de tres bons resultats 350 quintaux a l,hectare pour les produits maraichers pour les cereales je ne sais pas,et sans utiliser d,engrais chimiques.en tapant agriculture Algerie , il y a une des photos qui represente un tas d engrais, cliquer dessus et vous tomber sur le blog ,et il y a d,autres articles interressants. Cordialement.

          • abdelkader Says:

            Le blog c,est Saidabiida.canalblog.com Cordialement.

          • j’ai relu pour la fiente de poules – il faut être prudent – pas trop

            http://www.consoglobe.com/agriculture-bio-inra-demontre-superiorite-cg

            l’Inra (institut national de recherches agronomiques) se préoccupe du problème

            je ne connais pas les institutions chez vous – dans notre région il y avait des « coopératives agricoles » sur le terrain, proche des agriculteurs et également des Chambres régionales d’Agriculture, là c’est une institution obligatoire je crois

          • j’ai regardé, il y a une exposition d’horticulture à Blida ………

            http://agriculture.gouv.fr/L-acces-a-une-grande-ecole
            Il y a des échanges, pourquoi pas avec l’Algérie ???

          • Consommation de nourriture par une vache – Planetoscope
            http://www.planetoscope.com/…/512-kilos-de-nourriture-manges-par-une-vac…‎
            Consommation de nourriture par une vache. Monde. Au printemps, une vache de 700 kilos peut manger jusque 70 kg par jour, c’est-à-dire ingérer 40 kg de …

            c’est énorme la quantité de fourrage et d’eau pour nourrir une vache – cela fait cher le kilo de protéine – il vaut mieux manger des céréales et peu de viande

            bonsoir
            Garfy

    • Cliquer pour accéder à CATALOGUE%20CULTURE.pdf

      c’est d’origine Allemande – ils sont très « bio »

  31. ce soir à la TV – Arte – il y aura « il a plu sur le grand paysage » – histoire des paysans en Belgique –
    mais c’est à 0.15 –
    à enregistrer ou à voir en replay –

    c’est partout pareil , les paysans sont pourtant selon moi, les personnages les plus importants d’un pays

    • AIT-ABDERRAHIM Mahmoud Says:

      Merci pour l’info

      Oui tu as tout a fait raison et d’aprés les physiocrates ce sont les rares a créer véritablement de la valeur …. et si on compare le ratio CA/ EMPLOI , Ils sont excellents.

      • « Pour les physiocrates, la seule activité réellement productive est l’agriculture. La terre multiplie les biens : une graine semée produit plusieurs graines. Finalement, la terre laisse un produit net ou surplus. L’industrie et le commerce sont considérés comme des activités stériles car elles se contentent de transformer les matières premières produites par l’agriculture. »

        oui, ils ont raisons ……….. Ma mère quand on se moquait des paysans répondait : « sans eux vous mangeriez de la merde » ….

  32. AIT-ABDERRAHIM Mahmoud Says:

    Bonjour

    Tout d’abord je vous prie de m’ excuser auprés des lecteurs pour les fautes d’orthographe et d’innattention que j’ai faites dans mon recent mail

    Pour répondre à votre question concernant la qualité de nos interlocuteurs commerciaux
    Concernant la céréaliculture , nous avons que trés peu de contacts avec les commerciaux à part le mois d’octobre novembre lors de notre plan de fumure , ceci se contente de nous prévenir de la disponibilité de tels ou tels produits , les breves réunions que nous faisons sont trop commerciales .

    D’autres part la plus part parlent francais et ne se mettent pas au niveau des agriculteurs sans parler de leurs  »a priori » vis à vis des agriculteurs . Ce comportement est souvent engendré par leur foprmation et par la pression qu ils subissent ( je suppose ) au sein de leurs entreprises

    Les prix ne sont pas justifiées et ni argumentées par les commerciaux , ceci se contentent de promettre monts et merveilles quand à la qualité de leurs engrais qui malheureusement se matérialise rarement sur le terrain et encore plus cette année

    Malgré mes efforts et en terme de desherbage et en ensemencement d’engrais mes rendements moyens sur toute l exploitation ont plafonné à 27 qtx/ha .

    Pour vous résumé , j’ai acheter cette année 800 quintaux d’engrais ( engrais de fonds et de couverture ) la société Timac agro ( fournisseur ) n’a meme pas eu le sens commercial de me livrer ses intrants au niveau de mon exploitation

    J’ai du recharcher la marchandise de la ccls de tiaret en payant des manoeuvres sachant que la ccls ne s’occuppe pas du chargement et qu il faut vous débrouillet tout seul pour trouver un transporteur et charger la marchandise sur le camion

    Et attention surtout prévoir des baches , car le transporteur peut oublier ou omette d’en ramener en plein mois d’octobre
    ( allllahhh ghaaaallleb)

    Et pour les engrais de couverture utilisées en fevrier et ou avril ( celà dépends de la météo ) en cas d’impossibilité d’en mettre pas question de pouvoir restituer la marchandise à la coopérative .

    L’archaisme décrite par la société PROFERT concernant l’utilisation des engrais au niveau de la céréaliculture est réelle , mais celà est due aux prix pratiqué au manque de vulgarisation et à l’inexistence au niveau de chaque collectivité d’un developpeur local au niveau des dsa.

    Le conseil phyto est encore plus médiocre !!!

    Nous sommes à priori un pays producteur d’engrais dont les engrais sont tres tres cheres ce qui incite les céréaliculteurs à ne pas en mettre ou à le revendre aux maraichers qui le valorise mieux

    Personnellement je préconise l’augmentation graduelles des prix des carburants ( gazole et essence ) car le cout actuel est un scandale et est un pillage de nos ressources naturelles pour financer la baisse des prix des engrais afin d’augmenter leur utilisations par un plus grand nombre d’agriculteurs dynamisant ainsi notre agriculture.

    D’autres part la vulgarisation est inexistante et quand elle existe elle n est pas dirigée vers les agriculteurs ou leurs enfants

    Vous avez raison , il urgent de créer un site internet de vulgarisation et une émission du genre El aaaard well fellah sous condition quelle soit le fruit d’initiaves privé et public afin d’éviter si possible la dérive politique et idéologique en se concentrant sur des méssages pédagogiques et pratiques et en proposant des solutions adaptées à chaque régions

    Il faud proposer une école de la seconde chance aux enfants d’agriculteurs et aider financiérement les agriculteurs qui souhaitent former leurs employés agricoles et rendre accessibles les cfpa sans conditions d’age mais sous conditions de motivation et de maturation réelle , il est contreproductif et franchement extrement couteux de construire des cfpa pour proposer des formations à des jeunes peu motivés et qui ne veulent pas se former allors que des personnes n’ayant pas eu la chance de faire des études sont aujourd’hui demandeurs de formations inaccessiblese à causes de leurs ages

    Dans toute la wilaya de tiaret il n’existe pas un seul mécanicien agricole ou dieséliste capable de réparer des tracteurs de nouvelles générations . et pas question de demander à votre fournisseur de venir le réparer hors garantie

    J’en ai fait l’amer expérience avec la société famag à qui j’ai acheter un tracteur Renault de 90 Cv et dont la technologie n’a rien de moderne.

    En pleine campagne de moisson , impossible de réparer mon tracteur acheter auprés de la société Famag Belaabbess

    Pour résumé ; non, je ne suis pas du tout satisfait du conseil agronomique préconisé par les commerciaux meme si humainement les relations personnelles sont bonnes.

    Malgré ce discours négatif mais qui traduit la réalité vécue je reste optimiste et confiant dans l’avenir de mon pays , il faud au plus vite changer de paradigme , de philosophie et surtout mettre en avant le travail , la sobriété , le sérieux et la patience comme valeur universelle etc etc

    Pour finir je remercie le journal el watan de nous permettre de communiquer entre nous , j espère de tout coeur qu’il trouveras les moyens d’etres de plus en plus indépendant car je trouve personnellement insuportable le nombres de publicité concernant les véhicules dans nos journaux , cette publicité mets une pression psychologique sur les gens effroyable…

    A bientot

    • abdelkader Says:

      Bonjour messieurs Mahmoudi et Garfy pourquoi ne pas faire du purin d ortie et l adjoindre a votre systheme d irrigation vous pouvez en fabriquer en grande quantite,ca ameliorerait vos rendements et en plus c est gratuit. et la petite recette pour le mildiou valable pour les pommes de terre ainsi que pour les tomates. 1cuillere a cafe de savon mou +3 a 4 grammes de bicarbonate de soude par litre d eau a pulveriser , des produits pas chers et non dangereux.il ya aussi une autre recette pour la mouche de l olivier j essayerai de la retrouver. bonsoir.

      • le purin d’ortie, je ne pensais qu’au potager – car il en faut vraiment beaucoup d’orties –

        j’ai vu dans les messages qu’il y avait une possibilité avec la Consoudre et aussi la prêle, mais pour cette dernière il faut un terrain propice pour qu’elle pousse – mais dans ce cas c’est l’invasion –

        concernant les fautes, pas grave, on en fait souvent quand on tape –

        je cherche le nom d’une autre plante qui absorbe les produits nocifs – il y a eu un problème de brevet dessus (Monsanto évidemment) mais les indiens se sont défendus.

        • abdelkader Says:

          J en ai fait moi meme du purin dans des grands bidons de petrole, pas question de la faire pousser il suffit de la recolter plutot dans le nord je ne sais pas si elle pousse dans le sud mais on la trouve souvent en lisiere de foret et le long des rivieres.ce purin d ortie est exellent pour les legumes et les fruits .pour les quantites vous pouvez en fabriquer des milliers de litres il faudrait un camion pour cela et une petite equipe pour la recolte. et en parlant d engrais il y a aussi l engrais aviaire fiente de pigeons et de poulet engrais tres puissant a savoir doser. Cordialement.

    • abdelkader Says:

      Bonjour Mr Ait-Abderrahim je viens de voir dans le journal que les terres agricoles n,ont jamais etees analysees,ce sont ces memes vendeurs d,intrants qui auraient du le faire,en fait ils vendent n,importe quoi a n,importe qui toutes les parcelles agricoles auraient du faire l,objet d,une etude au prealable sinon c,est vraiment de l,empoisonnement des terres il fallait commencer par la mr Ait-Aberrahim sinon comment savoir ce qu,il manque a la terre?pour les mecanos n,y a t,il pas moyen que des jeunes de la region puissent faire une formation chez les fabriquants d engins agricoles en algerie ou au sein de l armee avec le genie militaire?biensur ces demandes devraient etre faites par des responsables locaux qui ont plus de poids qu,un simple agriculteur.bon courage a vous.Cordialement.

  33. Mahmoud AIT-ABDERRAHIM (Agriculteur -Tiaret ) Says:

    tous ses tres bons articles ne sont ni accessibles ni lisibles aux communs des mortels et encore moins à nos agriculteurs

    Suite à la lecture de vos articles je vous souhaiterai vous faire remarquer plusieurs choses

    D’abord toutes ses expériences ne peuvent pas etres entreprises par les agriculteurs seuls , ( sauf exception et pasion et moyens importants )

    Pour avoir ce types d’experimentations il faud avoir des instituts techniques , compétentes , sérieuses ayant des moyens financiers mais surtout autonome politiquement et de préference meme si elle peuvent etres aidés par leur état elle doivent etres obligatoirement etres financés par les agriculteurs eux memes , permettant ainssi aux agriculteurs de faire partie du conseil d’administration de ses instituts techniques et eviter le fonctionnariat des ses instituts

    En Algérie les chercheurs cherchenst et écrivent surtout des articles pour faire carrières , d’ailleurs il est difficille de trouver des articles concernant des expériences locales en algérie sur le net

    D’autres part s’agissant du phosphore élément indispensables au developpement de l’agriculture mondiale , ce produit stratégique prouve bien que nos pays et la région du maghreb est encore sous tutelle

    Algérie , maroc , tunisie , lybie , et égypte sont les plus gros producteurs et de loin en phosphate , seulement ils sont incapables de s’organiser surtout qu’ils sont égallement les plus gros importateurs du monde en blé dur

    Des états faibles encore sous domination allors qu ils pourrait peser d’un poids considérables sur les marchés mondiaux

    L’oaic qui est un tres gros importateurs n’a pas un bateaux se contentant uniquement d’importer et sois disant de réguler , comprarer a dreyfus international ou cargill ou autres

    Pour revenir aux différentes solutions certes pertinentes , je vous rappelle que l’agriculture algérienne fonctionne sans systéme bancaires ni systemes assurentiels efficaces et:ou dynamiques

    Le risque agricole en Algérie est énorme , et je n’ai jamais vu ses expériences sur le terrain au niveau de l’itgc de Tiaret ou je suis agriculteur et qui est la mieux placer pour faire ce genre d’expérience , elle est déja incapables de nous fournir des semences de céréales de qualité et diversifié.

    Notre pays est vaste , dans une meme wilaya ( département ) vous pouvez avoir ou passé d’un climat humide à sub-humide à un climat déshertique.

    Heureusement que les choses change un peu car depuis quelques temmps nous avons un crédit de campagne court terme ( 10 MOIS ) et depuis deux an un crédit long terme ou on vous exige d’ hypothequer vos terres……

    J’ai semer cette année 20 hectares de pois chiche , les desherbants étaient introuvables , meme chez l’importateur agrichem qui assurait depuis 3ans sa disponibilité , j’ ai finalement récolter 5 HECTARES ET le reste j’ai préferer laisser paturer mon cheptel ovin trop content de trouver une sources d’azote disponible

    Pour la féverole ou tout types de mélange associé il faud donc investir dans un trieur avec plusieur tri ET PRENDRE DES RISQUES

    Nos chambres d’agriculturs sont des coquilles vides et nos instituts techniques n’ont ni les moyens humains , ni les moyens financiers et encore moins les structures managériales pour gérer des équipes de chercheurs efficaces

    D’autres part n’oubliez pas que les périodes de maturités du ble dur et de la féverole ou du poidchiche ne sont pas les memes (idem pour l’orge ), et que la écolte mécaniques engendrerait beaucoups de pertes à la récolte

    Vous oubliez que en grande majorité notre céréaliculture est en général une agriculture de subsistance et que nos paysans ne peuvent se permettre ce genre d’expériences sans soutien ni financement extérieur

    Notre administration agricole n’a pas les moyens d’initier ce genre d’expérience et ni pour la grande majorité la volonté

    Notre agricultrure est trop politisé il n’y a qu’a voir la politique des prix et des subventions

    Facile de préconiser autants de solutions par écrit , mais c ‘est plus compliquer de les mettre en oeuvre quand c’est vous qui prenez le risque financier …..

    Allors commencer par acheter à un agriculteur une ou deux vaches ou 10-20 BREBIS en partenariat pour partager les bénéfices , je propose un taux de rémunération du capital de 20% ; AVEC INTERNET LE MONDE N’A PLUS BESOIN OU SI PEU DES BANQUES et ce n ‘est pas du khalifaa hahahah

    • Agronome. Says:

      Bonjour Si AIT-ABDERRAHIM.

      Wallah, c’est toujours un grand plaisir de vous lire. J’espère que d’autres agriculteurs, cadres du secteur agricole, étudiants en agronomie et simples citoyens participeront par des commentaires aussi intéressants que les vôtres.

      Je vais reprendre les différents points de votre intervention.

      1) « Tous ses tres bons articles ne sont ni accessibles ni lisibles aux communs des mortels et encore moins à nos agriculteurs »:
      Merci de trouver ces articles intéressants. On essaye de faire du mieux. Mille merci. Vous posez la question de leur plus grande diffusion vers le milieu agricole. C’est là une bonne question. Il faudrait une émission à la télé comme « El aardh wa el fellah » et même une chaîne spéciale de télévision que sur l’agriculture. Mais bon! Essayons chacun de faire ce qu’on peut dans notre coin. Ce sera déjà ça. Je remarque que les sociétés qui vendent des engrais et produits phytosanitaires en Algérie rédigent des brochures en langue arabe (papier ou internet). Puis, il y a de plus en plus de technico-commerciaux qui vont à la rencontre des agriculteurs (pourriez vous à l’occasion, nous parler d’eux).

      2)  « Suite à la lecture de vos articles je vous souhaiterai vous faire remarquer plusieurs choses
      D’abord toutes ses expériences ne peuvent pas etres entreprises par les agriculteurs seuls , ( sauf exception et pasion et moyens importants )
      Pour avoir ce types d’experimentations il faud avoir des instituts techniques , compétentes , sérieuses ayant des moyens financiers mais surtout autonome politiquement et de préference meme si elle peuvent etres aidés par leur état elle doivent etres obligatoirement etres financés par les agriculteurs eux memes , permettant ainssi aux agriculteurs de faire partie du conseil d’administration de ses instituts techniques et eviter le fonctionnariat des ses instituts »

      2.1) Mr AIT-ABDERRAHIM, i a3tik es-saha. Vous abordez là un point crucial. Effectivement, il faudrait que des représentants des organisations professionnelles agricoles soient présent dans les conseils d’administration des instituts techniques agricoles et des Instituts agronomiques. C’est FONDAMENTAL. Aux agriculteurs de peser en renforçant leurs organisations professionnelles et de demander une telle participation. Idem concernant le secteur agro-alimentaire. Il y en a certaines qui déjà font un travail admirable (exemple dans le secteur de l’apiculture). Le Pr Slimane BEDRANI a écrit un remarquable article sur cette question.

      2.2) Je voudrais faire une remarque. Localement, les agriculteurs peuvent peser et demander aux techniciens de l’agriculture des actions techniques précises. J’en ai vu une quand j’ai été employé dans une chambre d’agriculture en France. J’ai eu à m’occuper techniquement, notamment, de 40 gros céréaliers-betteraviers 200 à 500 ha chacun avec des pointes parfois à 100 Qx/ha). A chaque campagne, ils indiquaient sur une fiche le rendement de leur parcelles, les caractéristiques du sol (profondeur, …) et l’itinéraire technique suivi (date, mode de travail du sol et de semis, date et doses d’engrais, dates, doses de semis et variétés, dates et doses des interventions phytosanitaires). Nous traitions ces données sur un tableur informatique. A partir d’une centaine de parcelles, il était possible de sortir les meilleures pratiques. JE CONSEILLE A CHACUN CETTE METHODE. Cela est complémentaire des essais en station.

      3) »En Algérie les chercheurs cherchenst et écrivent surtout des articles pour faire carrières , d’ailleurs il est difficille de trouver des articles concernant des expériences locales en algérie sur le net »
      les collègues publient les résultats de leurs recherches: mémoire d’ingéniorat, mémoire de Magister, Thèse de Doctorat. Force est de remarquer qu’il n’existe pas de dynamisme au niveau des revues algériennes. A part CEREALICULTURE de l’ITGC, il n’y a pas de revue pratique d’agriculture digne de ce nom. C’est quand même extraordinaire dans un pays qui importe autant de produits alimentaires.
      concernant les mémoires agronomiques, la direction de l’ex-INA fait un effort afin de les mettre sur internet. Idem comme certaines universités: Batna, Sétif, … Mais parfois on ne trouve pas beaucoup de données. Ou bien on les trouve sur le site du CIHEAM de Montpellier en … France. Wallah, c’est dommage. Ps: concernant le semis direct des céréales les Actes du séminaire qui s’est tenu à Sétif sont disponibles sur le Net.
      il serait intéressant de dire à tout étudiant: « pour obtenir l’autorisation de soutenance, vous devez proposer un article de 2 pages minimum dans une revue agronomique algérienne (sur papier ou en ligne !!!) ». Car, il est regrettable que des travaux extraordinaires restent à dormir sur les rayons de bibliothèques universitaires et que dix ans après, à l’autre bout du pays, le même travail soit refait.
      Mais il faut à chacun rechercher l’information (jusqu’en Chine, s’il le faut). Je remarque que le site de ProFert est admirablement bien fait. Ils expliquent bien, par exemple, l’intérêt du Di-Ammonium de Phosphate par rapport au Super-Phosphate 45. L’info agricole commence à être présente sur le Net. Mais les collègues Marocains font beaucoup mieux avec le PNTTA. D’ailleurs, personnellement, si je cherche une info agronomique sur google, j’ai pris l’habitude de rajouter le mot « Maroc ».

      4) « D’autres part s’agissant du phosphore élément indispensables au developpement de l’agriculture mondiale , ce produit stratégique prouve bien que nos pays et la région du maghreb est encore sous tutelle.
      Algérie , maroc , tunisie , lybie , et égypte sont les plus gros producteurs et de loin en phosphate , seulement ils sont incapables de s’organiser surtout qu’ils sont égallement les plus gros importateurs du monde en blé dur.
      Des états faibles encore sous domination allors qu ils pourrait peser d’un poids considérables sur les marchés mondiaux. »

      CONCERNANT le phosphore, j’ai re-découvert l’importance de cet élément grâce à:

      a) Mr Garfy qui conseillait pour l’Algérie de cultiver du Lupin (plante qui grâce à ses « cluster root » sait extraire du phosphore même « inassimilable »; chose que le blé ne sait pas faire. Cherchez sur google image « cluster-root. C’est un mécanisme très efficace). Tunisie, Algérie, Maroc et Sahara occidental ont de belles réserves de phosphates. Mais dans 50 – 60 ans, il risque de ne plus y en avoir. A nous de savoir gérer cette richesse rare.

      b) un documentaire d’Arte (Vers une famine planétaire ? | ARTE) http://www.arte.tv/guide/fr/046557-000/vers-une-famine-planetaire . On y apprenait que les Népalais récupèrent même l’urine des toilettes pour leur richesse en phosphore et pour la mettre dans les champs. En France des écologiq=stes proposent la technique des « toilettes sèches » pour récupérer le phosphore humain. Dans un premier temps, il serait bon de développer les composts de déchets ménagers urbains et de ne pas enfouir ce phosphore si rare dans des Centre d=techniques d’Enfouissemnt.

      c) notre problème, c’est que ce phosphore est bloqué par le calcaire du sol (voir les travaux du Pr A.HALLITIM). Il est à peine utilisé à 15% par les plantes. DAP, cultures associées, fumier, boues résiduaires des stations d’épuration des eaux usées, compost urbains pourraient constituer des alternatives.

      5)- « Pour revenir aux différentes solutions certes pertinentes , je vous rappelle que l’agriculture algérienne fonctionne sans systéme bancaires ni systemes assurentiels efficaces et:ou dynamiques

      Le risque agricole en Algérie est énorme , et je n’ai jamais vu ses expériences sur le terrain au niveau de l’itgc de Tiaret ou je suis agriculteur et qui est la mieux placer pour faire ce genre d’expérience , elle est déja incapables de nous fournir des semences de céréales de qualité et diversifié. Notre pays est vaste , dans une meme wilaya ( département ) vous pouvez avoir ou passé d’un climat humide à sub-humide à un climat déshertique.
      Heureusement que les choses change un peu car depuis quelques temmps nous avons un crédit de campagne court terme ( 10 MOIS ) et depuis deux an un crédit long terme ou on vous exige d’ hypothequer vos terres…… »

      LE TRAVAIL des agriculteurs algériens est difficile avec l’incertitude climatique (risque de sécheresse). Quelques pistes apparaissent:
      semis direct qui permet de récolter les céréales, même en année sèche,
      irrigation d’appoint sur céréales,
      pratique régulière d’apports de fumier et autres amendements organiques, enfouissement des pailles ou des chaumes.

      Mais il est vrai que de gel ou de la grêle sur un champs et c’est la récolte qui est perdue irrigation ou pas. Pas facile … En France, j’ai vu dans le département du Rhône des verges de pommiers avec irrigation au goutte à goutte et filets anti-grêle au dessus des arbres.
      Mais tout cela se finance …

      6)- « Pour la féverole ou tout types de mélange associé il faud donc investir dans un trieur avec plusieur tri ET PRENDRE DES RISQUES ».

      OOI, IL FAUDRAIT un trieur, sauf si vous faîtes du pois protéagineux + des triticales pour aliments du bétail (dans ce cas pas besoins de trier). Peut-être qu’il faudrait commencer par de telles associations. Un agronome français BEDDOUSSAC publie beaucoup sur internet sur ce sujet. Les agriculteurs qui font du foin de vesce-avoine pratiquent les CULTURES ASSOCIEES. L’intérêt: c’est de ne pas apporter d’engrais N et P.

      7)-  « Nos chambres d’agriculturs sont des coquilles vides et nos instituts techniques n’ont ni les moyens humains , ni les moyens financiers et encore moins les structures managériales pour gérer des équipes de chercheurs efficaces ».

      a) Il faudrait demander à ce que des étudiants fassent leur mémoire de fin d’études sur de tels sujets. Par ailleurs, entre agriculteurs, c’est à vous aussi de lancer des techniques nouvelles pour parfois faire bouger des instituts (en invitant les techniciens à venir sur vos parcelles). Bien que ça et là, il y a des cadres dynamiques. Certains ont testé l’usage des boues résiduaires sur blé dur: le rendement passe de 14 à 34 qx/ha!!! Ou bien ont testé la pulvérisation foliaire de phosphore et oligo-éléments sur orge: passage du rendement de 26 à 39 Qx/ha…

      b) Concernant les Chambres d’Agriculture, cela peut être la représentation des agriculteurs. Il faut se battre pour que ce soit à vous et que cela devienne les organes représentatifs de la profession.

      8)- « D’autres part n’oubliez pas que les périodes de maturités du ble dur et de la féverole ou du poidchiche ne sont pas les memes (idem pour l’orge ), et que la récolte mécaniques engendrerait beaucoup de pertes à la récolte ».

      a) Effectivement, il faudrait réaliser des essais: Quelle espèce? Quelle variété? Quelle dose et date de semis compatible avec le blé ou l’orge? Il existe des variétés de féverole d’hiver qu’on peut semer en même temps avec le blé. Je pense qu’il serait intéressant de commencer par là (le lupin n’aime pas les cols calcaires). La féverole a des feuilles qui pourrait concurrencer les mauvaises herbes. Avec, le pois-chiche, comment maîtriser les mauvaises herbes en culture asssociée?

      b) Mais je pense qu’il ne faut pas hésiter à tester ce genre de cultures associées sur une bande de terrain.

      9)- « Vous oubliez que en grande majorité notre céréaliculture est en général une agriculture de subsistance et que nos paysans ne peuvent se permettre ce genre d’expériences sans soutien ni financement extérieur »

      Vous avez raison. Il faut une aide. Maintenant, regardez. La technique des cultures associées, si elle est maîtrisée, ne nécessite ni engrais, ni désherbage. C’est justement une solution pour ce type d’agriculture de subsistance où le niveau d’intrants est faible et où l’agriculteur n’a pas de pulvérisateur.

      10)- « Facile de préconiser autants de solutions par écrit , mais c ‘est plus compliquer de les mettre en oeuvre quand c’est vous qui prenez le risque financier ….. »
      a) Mr AIT-ABDERRAHIM, là vous avez totalement raison. J’espère un jour venir vous voir et faire le tour de vos parcelles (faire un « tour de plaine ») et vous entendre m’expliquer les stratégies que vous utilisez en fonction des difficultés rencontrées.
      b) Mais justement tout l’intérêt de ce blog (Remerciement à Mr NAILI et à El Watan). Et avec vos remarques, vous nous faites progresser dans la recherche de solutions à chaque fois plus adaptées. Par ailleurs, s’il y a des étudiants, des enseignants chercheurs, des cadres de l’agriculture, des agriculteurs, des politiques (j’entends par là des Décideurs) qui vous lisent, cela leur donnera certainement des idées.

      11)- « Allors commencer par acheter à un agriculteur une ou deux vaches ou 10-20 BREBIS en partenariat pour partager les bénéfices , je propose un taux de rémunération du capital de 20% ; AVEC INTERNET LE MONDE N’A PLUS BESOIN OU SI PEU DES BANQUES et ce n ‘est pas du khalifaa hahahah ».

      Vous savez beaucoup d’Algériens de France mettent leur épargne dans le Livret A. Le taux du livret A est passé de 1,75% à seulement 1,25% à partir du 1er août 2013. Je pense que si vous assuriez 4 à 5% de rémunération du capital mais surtout aussi, LA SECURITE du placement, vous auriez beaucoup de candidats… Idée à proposer à un jeune économiste Algérien: organiser des prêts entre Algériens de France et agriculteurs de Tiaret et d’ailleurs…

      • Je pensais à une association « sans but lucratif » – pour obtenir une aide de cette association suisse – car pour obtenir de l’argent, il faut une entité et un projet

        • AIT-ABDERRAHIM Mahmoud Says:

          Il faudrait un jour penser à nous retrouver autour d’un bon couscous et/out méchoui afin de refaire le monde et de réfléchir à ce projet qui nous tient tous à coeur .

          Je suis certain que les bonnes volontées et notre histoire commune est un lien fort qui donnera des idées aux jeunes de nos deux pays pour réaliser des choses extraodinaires.

          Il faudra un jour se décider de passer de la théorie à la pratique .
          le statut d’association et ou de coopérativre me convient trés bien

          In chaa allah

          • oui vous avez raison – il va bien falloir passer à l’action – j’aime bien cette phrase : ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait.

            je vous prie de m’excuser , je n’ai pas employé le bon mot, pour la suite, c’est une « Fondation » – et bien présenté, par Mr l’Agronome par exemple, ou des algériens de France et d’Algérie et des français – demander de l’aide pour une association qui serait une petite structure « expérimentale » sur quelques lopins de terre –

            je pense qu’il faudrait clore les terrains – piquets de bois et fils barbelés, pour décourager les visiteurs …….

          • Je voulais dire qu’une école d’agriculture n’est pas une seconde chance, mais une première, c’est une vocation – si on n’aime pas la terre, on y n’y vient pas – c’est dans les gênes –

            et la mécanique agricole – également –

      • AIT-ABDERRAHIM Mahmoud Says:

        bienvenue à oued lili .

        Je serait trés content de vous recevoir ; vous serai tres surpris de toutrs les stratégies que je mets en place , car nous travaillons souvent dans un environnement de travail exécrable

        – vagabondages d’animaux dans les vergers et les champs
        – incendies et vols réguliers de nos chgamps et foret ( je protège et developpe une foret familiale de 30 hectares et finance avec mes propres moyens le salaire de deux gardiens indispensable pour la sauvegarde de cette foret)

        – Paturage et surpaturage sur des terres ou nous semons des semences sélectionnées de blé dur

        – récolte de nos récoltes par des voleurs en toute impunité…

        – destruction volontaire d’une nouvelle plantation de 500 figuiers à proximité de la fort familiale

        – Dégradations de notre réseau de goutte à goutte pour l’irrigation du verger

        – Indus occupants
        – pauvreté , sous développement que nous devons gérer seul sans l’aide de notre administration .

        – Découverte du grand paradoxe algérien : impossible de trouver de la main d’oeuvre stable dans une région pauvre malgré des salaires motivants 22 000,00 dinars + Assurances + avantages en nature

        – mais aussi la chaleur humaine et l’hospitalité sans parler de certains paysages sublimes

        Oui oui je suis tout a fait d’accord ce chercheur a raison nous devons essayer de nous organiser , trouver des financements et créer un journal à vocation agricole

        yahiaa djzaaiiir hourrra wa mustakilaa rééllement

        • Il ne faut jamais rien attendre de l’état – il faut de la solidarité et les bi-passer

          plus j’y pense, plus je crois qu’il faudrait une association organisée en France et peut être un jumelage avec une école d’agriculture …….

          pour éviter les vols, et le paturage d’animaux, est-il possible de clore ( piquet de bois, fils barbelés – et éventuellement haies, peut être d’acacia )

          je me demande ce que Mr l’agronome en pense et éventuellement Mr Randolet –

          au revoir Mr Ait Abderrahim

    • il faudrait juste « un lopin » test …….

    • oui les agriculteurs ne peuvent être seuls – il faut encore et toujours de l’ aide, des encouragements , de la solidarité –

      je me suis souvenue du moteur Pantone – décrié – mais apparemment il semble qu’un paysan en ai fait l’expérience :

      attention, j’ai cru comprendre qu’il ne s’agissait pas du moteur à eau – moteur Chambrain , nom de l’inventeur français, qui a fini tué au Brésil ………

      BONNE JOURNEE A TOUS – et espérons

  34. et le millet ?? est-ce que ça pousserait en Algérie ??

  35. Agronome. Says:

    On cultive souvent l’orge toute seule. Il faut apporter quantité d’engrais et herbicides. Effet des modes occidentales de notre agronomie. Si on regarde vers la chine, il apparait que depuis 2 000 ils associent deux cultures dans un même champ. Chacune apportant un bienfait à l’autre.
    Réflexion sur les cultures associées.

    ALGERIE: LES CULTURES ASSOCIEES POUR PRODUIRE PLUS ET MOINS CHER.

    Djamel BELAID Enseignant-chercheur. djamel.belaid@ac-amiens.fr

    En Algérie, comme beaucoup ailleurs, les champs sont d’une monotonie désespérante. Ils ne sont semés que d’une seule espèces: blé, orge, lentille, féverole, pois … Depuis quelques années; des agronomes européens, australiens ou chinois proposent de ne plus cultiver séparément les cultures mais de les associer par 2 ou 3 dans les champs. Ils proposent de cultiver du blé dur en même temps que de la féverole ou du pois. L’intérêt serait de profiter des interactions entre plantes et donc d’apporter moins d’engrais. Cette pratique existe depuis plus de 2 000 ans en Chine qui compte 25 millions d’hectares de cultures associées.

    COMMENR RECOLTER UN TEL MELANGE?

    La première idée qui vient à l’esprit concerne le devenir de la récolte. Que faire de grains de blé dur qui seraient mélangés à du pois ou de la féverole? Les adeptes de cette méthode ont une réponse: le tri mécanique des graines après récolte. Il est vrai que dès que des graines ont 2 ou 3 fois la taille de celles du blé, et c’est le cas du pois-chiche, du pois ou de la féverole, il devient très facile de les séparer en les faisant passer à travers une grille.

    D’autres questions se posent: comment lutter contre les mauvaises herbes (plantes adventices)? En effet, tout herbicide est proscrit par manque de sélectivité à la fois sur la céréale et la culture compagne. Or, l’utilisation d’herbicides chimiques peut augmenter de 50% les rendements des cultures. Cependant, pour les partisans de cette pratique la solution est justement de ne plus désherber chimiquement sans que cela ne porte préjudice à la culture. Une telle solution, si elle est viable, pourrait s’avérer avantageuse dans le cas des petites exploitations dépourvus de pulvérisateur à herbicides.

    LUTTER CONTRE LES MAUVAISES HERBES.

    Les partisans des cultures associées proposent « d’étouffer » les adventices par le choix d’espèces à développement rapide qui les priveraient de … lumière. En effet, toute plante a un besoin impérieux de lumière. Si dans une culture de blé, on associe une légumineuse qui se développe rapidement elle peut alors capter, à l’aide de ses feuilles, le maximum de lumière au dépend des adventices. Le blé semé en même temps que la légumineuse n’est pas gêné par la plante compagne. Il a arrive à se développer assez rapidement.

    Afin de prendre de vitesse les plantes adventices, l’agriculteur possède une arme redoutable: la dose de semis. En semant plus de grains qu’à l’habitude, il peut aider la culture à gagner cette compétition contre les adventices.

    On pourrait rétorquer que les doses de semis ne peuvent être augmentées sans risque de provoquer une baisse de rendement par compétition des plantes cultivées entre elles. Mais c’est là qu’intervient toute l’élégance du procédé et le savoir faire des agronomes. Comme les cultures associées concernent généralement 2 espèces différentes, comme par exemple céréale et légumineuses, qui sont différentes entre elles, il n’existe pratiquement pas de compétition entre les plants. Les plantes ne développent pas leurs racines dans les mêmes couches de terre et n’absorbent pas les mêmes éléments ou du moins pas au même moment. L’augmentation, certes raisonnable, des densités de semis n’est donc pas un problème pour la culture. Elle l’est par contre, répétons le, pour les adventices.

    Tout le savoir faire des agronomes et des agriculteurs innovants est de choisir la bonne association entre espèces végétales, la bonne dose et la date de semis idéale. Ces paramètres sont à déterminer selon les caractéristiques de sol et de climat de chaque région considérée.
    Les associations les plus courantes concernent une céréale blé (tendre ou dur), triticale, orge, maïs et un légumineuse: féverole, lupin, pois fourrager, pois protéagineux, pois-chiche.

    Les associations triticale-pois fourragers sont intéressantes. La récolte peut aller directement pour l’alimentation du bétail sans qu’il soit nécessaire de séparer les deux types de graines. Le pois fourrager présente par ailleurs, un fort développement et une grande capacité à étouffer les mauvaises herbes. Cependant, les variétés de pois fourrager ne conviennent pas pour l’alimentation en aviculture. Ils contiennent de la vicine et convicine et des tanins qui freinent les productions avicoles. Seules des variétés de pois protéagineux et de féverole répondent à cette exigence. Dans le cas de mélanges de triticale-pois protéagineux, comme les tiges du pois restent proche du sol il faut augmenter la dose de semis dans le mélange afin d’avoir un développement acceptable.

    Dans un mélange triticale-pois, la part de la céréale et du pois à la récolte est variable. Cette part dépend de l’azote fourni par le sol. Plus il y a d’azote dans le sol, plus le rendement du triticale est élevé au contraire du pois. Le pois est souvent considéré comme une culture salissante et qui verse donc difficile à récolter. En fait, associée à la céréale, ces problèmes sont réduits car la céréale fait office de tuteur. Sa forte concurrence pour la lumière permet de réduire les adventices.

    Afin de maîtriser les adventices, une autre alternative serait d’utiliser des espèces de légumineuses sensibles au gel. C’est ce que propose le Cetiom en France dans le cas de la culture du colza. Semé assez tôt à l’automne, le mélange s’implante et absorbe l’azote du sol. Celui-ci n’est donc pas lessivé par les pluies hivernales. Les premiers gels détruisent ensuite la culture compagne mais sans enlever le bénéfice de l’azote retenu dans le sol. Les doses d’engrais à épandre sont donc moindres d’où un meilleur revenu pour l’agriculteur et moins de pollution par les nitrates. Cette pratique pourrait être adaptée aux conditions algériennes. Elle répondrait aux soucis des agriculteurs qui auraient peur d’une infestation de la culture par les adventices. L’effet destructeur du gel peut ainsi être remplacé ou complété par l’utilisation d’un herbicide spécifique de la culture.

    COUT FERTILISATION DES CULTURES ASSOCIEES: 0 DINARS.

    Les légumineuses ont la capacité de fixer l’azote de l’air. Elles ne requièrent donc pas de fertilisation azotée. L’apport d’engrais azotés et même parfois nocif. A forte dose, ils retardent le développement sur les racines des nodosités fixatrices d’azote. Une petite dose d’azote est cependant parfois conseillée pour aider au démarrage de la culture.

    Quant aux engrais phosphatés, de récents travaux montrent que leur utilisation peut être réduite en cas d’association avec une légumineuse. Celles-ci peuvent acidifier la rhizosphère ce qui permet une meilleure absorption du phosphore par limitation du risque de blocage. Dans certains cas, l’acidité créée par les racines peuvent même permettre de mobiliser du phosphore jusque là rétrogradé par contact avec le calcaire du sol.

    Dans le cas du pois-chiche, les racines arrivent même à utiliser le phosphore organique du sol, chose que le blé ne sait pas faire tout seul.

    En cas de manque d’engrais phosphaté le lupin blanc a la redoutable possibilité de ramifier ses racines. Celles-ci forment alors des « cluster-root » ou racines protéoïdes qui ont la forme d’un écouvillon d’où le nom aussi donné par les anglo-saxon de bottle-brush. Les racines multiplient ainsi leur surface de contact avec le sol. Ce qui multiplie la possibilité de rencontre avec le phosphore qui a la particularité de ne pas migrer dans le sol. Mieux, les racines une fois ramifiées sécrètent des substances acides qui solubilisent le P du sol jusque là rétrogradé.

    Le lupin blanc « tramousse » a par ailleurs, des graines riches en protéines ce qui en fait un excellent candidat pour remplacer le soja importé et destiné à l’aviculture. Sa farine ne contient pas de gluten ce qui est intéressant pour les personnes souffrant d’allergie. Malheureusement cette admirable plante ne tolère pas les sols riches en calcaire. Celui-ci bloque le fer du sol et la plante ne se développe pas. Les recherches actuelles se concentrent sur des variétés tolérantes au calcaire. La prospection des écotypes locaux de lupin reste à réaliser. En Egypte ce travail a permis de proposer aux agriculteurs des variétés adaptées aux conditions locales. L’inoculation des semences de lupin avec une bactérie (Bradyrhizobium lupini) améliore le rendement. Cette inoculation est d’autant plus bénéfique que le sol est plus riche en calcaire.

    Pour les sols calcaires algériens, la difficulté à cultiver les variétés actuelles de lupin amène à rechercher d’autres alternatives comme la féverole. Les racines de cette légumineuse possèdent également la capacité à acidifier le sol et à améliorer la nutrition phosphatée des plantes en absence d’engrais. Et contrairement au lupin, la féverole ne craint pas les sols calcaires.

    Les agronomes chinois ne sont d’ailleurs pas trompés. Ils multiplient les recherches sur l’association de maïs et de féverole. Ces dernières années, des agronomes chinois ont publié les résultats de leurs travaux. Ils sont époustouflants. Le Pr Long Li et ses collègues obtiennent des rendements en hausse de 49% lorsqu’il associent du maïs à de la féverole.

    Associé à la féverole le maïs produit jusqu’à 129 quintaux par hectare. Si on remplace la féverole par du blé, le rendement de maïs n’est plus que de 92 quintaux. L’engrais phosphaté devient inutile, voire même nocif. A la dose de 112 kg, le rendement baisse même à 109 quintaux.

    CONCLUSION.

    Etrangement, l’agriculture algérienne reste à côté d’une révolution technique qui se dessine à travers le monde: celle des cultures associées. Dans le cas des exploitations à bas niveau d’intrants, cette pratique a toute sa place.
    Elle améliore le rendement et le taux de protéines du blé dur sans même que soit apporté de l’engrais lorsque blé et pois protéagineux sont semés ensemble.
    Elle améliore la fertilisation P alors que le prix de ces engrais flambe du fait de la demande mondiale et de distributeurs locaux parfois peu scrupuleux. Mais surtout, les cultures associées permettent une meilleure utilisation de l’engrais phosphaté, engrais qui du fait du fort pouvoir fixateur du sol n’est utilisé qu’à 15% par les plantes.

    Bien menées, les cultures associées peuvent être un moyen de maîtrise de la flore adventice. Cela peut être un atout pour les petites exploitations ne disposant pas de pulvérisateurs. Divers travaux montrent que les cultures associées améliorent la marge brute à l’hectare. On peut le comprendre aisément puisque les postes engrais et herbicides sont réduits à leur plus simple expression.

    • Passionnant, on devrait le leur dire dans la plaine de Caen, de la Beauce et même en Picardie

      • Agronome. Says:

        Merci Mr Garfy. Mais, tout le mérite revient à vous. C’est vous le premier, qui sur ce blog, avez parlé de lupin. J’en avais entendu parler mais sans plus. J’ai passé une partie de l’été à recherché de l’info.
        Il y a mêmes des chercheurs australiens qui ont accepté de m’envoyer des articles scientifiques de leurs travaux. De plus ils m’ont proposer de m’envoyer des semences de lupins (Lupinus albus) Algériens qu’ils ont dans leur collection.

        Et, Wallah, le lupin blanc, c’est une plante miracle. Associée au blé (comme en Australie), elle permet de mieux extraire le phosphore inassimilable du sol. Sans parler de l’azote de l’air absorbé par le lupin et mis à disposition du blé.
        Quand, en été, j’ai trouvé ces infos, je me suis dit Mr Garfy est un véritable ami de l’Algérie pour nous avoir mis sur cette piste.
        Mais, khssara (dommage), le lupin n’aime pas les sols calcaires algériens. Les sols neutres existent quand même dans quelques zones d’Algérie.
        Pour nous, ce serait la féverole qui serait plus intéressante. Reste à savoir quelle variété de féverole utiliser, à quelle dose et à quelle date de semis. Je précise qu’il existe des variétés de féverole d’hiver qu’on peut semer avec le blé.

        Mr Garfy, encore merci pour vos précieux conseils.

        • http://www.mon-bio-jardin.com/cereales/semer-et-recolter-du-millet-49.html

          c’est gentil à vous de me le dire

          je me suis demander s’il ne serait pas possible de créer une association – si chacun mettait un minimum d’argent – et ensuite de demander de l’aide à une association – j’en connais une qui pourrait peut être aider – mais je ne sais pas comment cela fonctionne en Algérie ……..

          IL faut oeuvrer –

        • tout ce que je lis me navre – il faudrait une association libre qui pourrait avoir des petites parcelles de terrain-test – il y a peut être eu des précédents en France ???

          Quant aux mécaniciens diesélistes, je suis certaine qu’il y a des écoles spécialisées en France – puisqu’il y a des garages spécialisés dans les cantons (Yerville par ex 76 )

          encore un site que j’aime

          http://www.bio-dynamie.org/

  36. Agronome. Says:

    Concernant l’emploi actuel des engrais en Algérie, le site de la société Profert parle, à juste titre, « d’archaïsme ». Quelques pistes de réflexion, plus particulièrement concernant l’utilisation des engrais phosphatés.

    LE PHOSPHATE, APRES LE GAZ: L’AUTRE RICHESSE DE L’ALGERIE

    BELAID Djamel. Enseignant chercheur. djamel.belaid@ac-amiens.fr

    Trop souvent oubliées, par rapport au pétrole et au gaz, les réserves de Phosphates (P) placent l’Algérie à la tête d’une richesse considérable. C’est que le phosphore est indispensable à la croissance des plantes. Il intervient dans des aspects de la vie des plantes aussi fondamentaux que les transferts d’énergie à travers l’ATP, la constitution des membranes des cellules ou du patrimoine génétique avec les acides nucléiques.

    Or, les réserves mondiales de P pourraient être épuisées d’ici cinquante à cent ans selon différents chercheurs. En effet, contrairement aux engrais azotés fabriqués à partir de l’azote de l’air, le phosphate naturel (PN) ne se reconstitue pas à l’échelle de la vie humaine. Les quantités disponibles sur Terre sont limitées. L’agriculture mondiale est donc menacée de pénurie d’engrais P. Alors que les agriculteurs des pays développés en utilisent trop et le gaspillent, les agriculteurs des pays du sud en manque et connaissent de ce fait des baisses dramatiques de rendement. Pas moins de 5 à 7 billion d’hectares de terres agricoles seraient déficitaires en P.

    ALGERIE: 2 MILLIARDS DE TONNES DE PHOSPHATES NATURELS.

    Les réserves de PN algériennes sont considérables . Elles sont estimées à 2 milliards de tonnes. Et sont principalement situées à Djebel Onk, dans la région de Tébessa.

    Plusieurs pays recèlent des réserves considérables: Maroc, Russie, USA, … D’autres au contraire en manquent cruellement. Or, rappelons le, sans P pas d’augmentation des rendements. Nous devons donc utiliser à bon escient ce cadeau de la Providence.

    Le P a une particularité, c’est de n’être utilisé qu’à 20% au maximum par les plantes. Le reste est bloqué dans le sol. Dans les pays au climat tempéré, l’excès de P peut même se retrouver dans les eaux de surface et créer de graves problèmes de pollution d’origine agricole.

    Ce blocage des engrais P dans le sol est particulièrement important en sols calcaires. Il concerne donc l’Algérie où la majorité des sols agricoles sont calcaires. Un chercheur de l’Inra-France, le Pr Fardeau, a montré que dans les cas extrêmes, une bonne partie des engrais P peuvent être bloqués par le calcaire du sol au bout de quelques jours. Le coefficient réel d’utilisation (CRU) de l’engrais superphosphate un à deux mois son après épandage est de 15 à 20% et de moins de 2% après un an (cas d’un sol limoneux). Si ce type d’engrais est apporté en août, après la récolte des céréales à pailles, pour un maïs semé au printemps suivant, note encore ce chercheur, le CRU est de 5% sur sol limoneux et en dessous de cette valeur si le sol est calcaire. Une analyse de sol pourra révéler une forte teneur en P total, mais celui-ci reste indisponible pour la plante car sous une forme rétrogradée (apatite).

    Le jeune chercheur Algérien Mihoub Adil de l’université de Ouargla a eu l’idée de mettre différents engrais dans des pots et d’analyser le sol régulièrement. Il a pu montrer que les pots où avait été mis des échantillons de sol saharien et engrais super phosphate passaient, en à peine 3 mois, de 104 ppm à 61 ppm alors qu’il n’y avait pas d’absorption par les plantes (les pots ne contenaient que du sol).

    L’ENGRAIS DAP MEILLEUR QUE LE SUPER PHOSPHATE 45.

    Il s’agit donc d’utiliser les engrais P au plus près des besoins des plantes en les épandant au semis par exemple dans le cas du blé. Cela a l’air d’être une évidence, pourtant il faut savoir que longtemps les préconisations ont été d’épandre ces engrais avant les labours de jachère soit 8 mois avant que le blé ne soit semé.

    Nous avons donc longtemps mal utilisé les engrais P dont le super phosphate 45. Cet engrais est produit par action d’acide sur des PN. Depuis quelques années est apparu sur le marché national du mono et du diammonium de P (MAP et DAP). Ces deux engrais commercialisés par la société Profert associent un engrais azoté ammoniacal à un engrais P. Cette combinaison acidifie le sol. De ce fait le blocage du P par le sol est moindre ce qui permet à la plante d’en absorber de plus grandes quantité d’où de meilleurs rendements. Des essais comparatifs menés à Sétif en 2007 par l’Institut Technique des Grandes Cultures montrent sur une culture de blé un avantage pour le DAP de 56 qx/ha pour 100 kg/ha de MAP contre seulement 38 qx/ha avec 100 kg de SP 45.

    Le Pr JING et ses collègues ont ainsi confirmé que sur maïs le rendement augmentent lorsque le P est apporté combiné avec de l’azote ammoniacal. Cet effet est expliqué par ces chercheurs par une amélioration de la croissance des racines et de l’utilisation du P du sol du fait d’une acidification de la rhizosphère. Au contraire en cas d’utilisation d’azote sous forme nitrique, d’autres équipes ont montré que le blocage du P par le calcaire du sol augmente du fait d’une alcalinisation du sol.

    Pourtant l’emploi de ces combinaisons d’engrais reste encore peu développé en Algérie. La mise en place de réseaux de technico-commerciaux par les société commercialisant des engrais est un gage d’une meilleure vulgarisation.

    Une autre cause de mauvaise utilisation de cette richesse que constituent les réserves locales de PN réside dans leur exportation à l’état brut. Selon certaines auteurs, nous serions le seul pays au monde à exporter à l’état brut le P. Nous exportons annuellement environ 1,5 millions de minerais de phosphate. Cependant l’état de la voie de chemin de fer entre Djebel Onk et Annaba n’a permis en 2012 d’exporter que 700 000 tonnes de minerais sur les 1.1 millions de tonnes commandées par des clients étrangers.

    Les prix mondiaux de ce minerais ont connu une brusque augmentation ces dernières années, doublant depuis 2007. Mieux valoriser notre PN en le vendant comme produit fini constituerait par ailleurs une source d’emplois. Deux usines de production d’acide phosphorique sont prévues à Souk Ahras et Guelma. Ces deux usines pourraient permettre la création de plus de 5 000 emplois permanents. Areva envisage d’extraire de l’uranium du phosphate naturel tunisien. Ce qui constitue à terme une autre voie de valorisation de ces gisements.

    Afin de mieux assurer la nutrition phosphatée des plantes une autre voie de recherche serait de consacrer d’autres moyens de fertilisation en P des cultures. Surtout, pour des sols trop calcaires et pour des systèmes de cultures à bas niveau d’intrants. C’est que face à la pénurie mondiale de P qui guette l’agriculture, les chercheurs se sont penchés sur les mécanismes d’absorption de cet élément par les plantes. On ne compte plus les publications dans des revues renommées sur ce sujet devenu à la mode. L’absorption du P par Arabidopsis thaliana, petite plante de laboratoire, est décortiquée par différents laboratoires dans le monde, permettant la publication d’articles comptant jusqu’à 110 références bibliographiques pour la plupart récentes.
    Et stupeur, il est apparu que face à une déficience en P, les plantes développent d’étonnantes stratégies afin de se procurer cet élément vital.

    -les racines se développent dans le sens horizontal ce qui permet d’explorer un volume de sol plus vaste,
    -depuis la colonisation du milieu terrestre 80% des espèces végétales sont associées avec des champignons et forment des mycorhizes permettant une meilleure exploration et absorption des éléments minéraux du sol,
    -les racines de certaines espèces (dont les Proteacées) se ramifient en écouvillon (cluster root) et acidifiant la rhizosphère permettant une meilleure absorption du P du sol.

    Parmi les plantes les plus aptes à acidifier la rhizosphère et donc à optimiser les prélèvements de P figure en bonne place les légumineuses. Autrefois seulement admirées pour leur capacité à fixer l’azote de l’air, elles le sont maintenant également vis à vis du P.

    En divers point du globe, des équipes de recherche considèrent d’un oeil nouveau: pois-chiche, fève, féverole, lupin. Des expériences simples de mise en contact de racines de légumineuses avec de la gélose contenant un indicateur d’acidité a permis de montrer que tout autour de ces racines le pH baisse de 2 à 3 unités par rapport au sol environnant.

    Cet effet permettrait en sol acide d’utiliser directement du PN au lieu de lui faire subir de couteuses transformations en usine afin d’en faire un engrais soluble. La compréhension des mécanismes concernant l’architecture du système racinaire, la présence de transporteurs racinaires de P à haute affinité, la sécrétion d’acides organiques, la capacité à induire des mycorhizations plus efficientes vis à vis du P laisse entrevoir la possibilité de création future de variétés peu exigeantes en engrais P. Déjà, des chercheurs de l’Institut International de Recherche sur le Riz aux Philippines ont annoncé avoir transmis à des plants de riz un gène qui permet de prélever du P du sol inaccessible pour la plupart des autres variétés. Le gène ne PSTOL-1 (pour « phosphorus-starvation tolerance 1 ») a été isolé à chez variété indienne « Kasalath », qui avait été remarquée pour son aptitude à pousser malgré une carence du sol en P. Carence qui aurait pu être fatale aux autres variétés. Des analyses ont montré que PSTOL1 agit comme un activateur de la croissance racinaire précoce, permettant ainsi aux plantes d’acquérir plus de P.

    Cet exemple montre qu’il serait intéressant de rechercher parmi les blés algériens et autres espèces, les variétés aux racines plus adaptées à absorber le P du sol dans l’environnement hostile que constitue le fort taux de calcium de nos sols.

    A COURT TERME: CULTIVER BLE DUR ET POIS-CHICHE ENSEMBLE?

    A court terme, les agronomes pensent surtout à associer à la culture du blé une légumineuse à fort capacité de mobilisation du P du sol. Cet effet nommé « P for two » par le Pr Hisinger de l’INRA de Montpellier pourrait permettre aux céréales de bénéficier de l’effort d’extraction du P exercé par la légumineuse. Ainsi, au lieu de semer du blé, l’avenir serait au semis concomitant de blé et pois, de blé et de pois-chiche ou de blé avec du lupin. Cette dernière association se développe déjà chez des agriculteurs du Nord-Ouest de la France où la coopérative Terrena relance la filière lupin. Les graines de lupin étant 3 fois plus grosses que celles du blé, un simple tri mécanique permet d’isoler après récolte les graines de chacune des deux espèces.

    Dès 2003, une équipe chino-australienne a travaillé sur les relation de complémentarité entre blé et pois chiche. Des pots ont été séparés ou non en deux par une barrière synthétique afin d’éliminer ou non le contact entre racines. La biomasse du blé a été alors significativement plus élevée lorsque ses racines sont restées en contact avec celles du pois chiche que lorsque les racines des plantes ont été séparées. Quand du phosphore, sous une forme organique, a été appliqué dans les pots où les racines étaient en contact, les concentrations de phosphore dans le blé ont été plus élevées. Ces résultats suggèrent que les racines de pois chiches facilitent l’utilisation par le blé d’une source de P organique. Chose dont est incapable le blé lorsqu’il est semé tout seul.

    Des équipes chinoises ont montré en 2007 qu’un maïs cultivé en présence de féverole nécessite moins d’engrais P qu’un maïs en monoculture. Selon le Pr LI et son équipe, associé à la féverole le maïs produit jusqu’à 129 quintaux par hectare . Si on remplace la féverole par du blé, le rendement de maïs n’est plus que de 92 quintaux. Sur un maïs associé à la féverole, l’engrais P devient inutile, voire même exerce un effet dépressif à la dose de 112 kg, puisque le rendement baisse à 109 quintaux. Ce qui confirme que la meilleure utilisation du P du sol par les cultures associées est observée en cas de faibles niveaux de fertilisation P. Cet effet décroît en cas de niveaux plus élevés en P .

    Ce genre de cultures associées nécessite des essais afin de déterminer la dose de semis de chaque espèce et comment vaincre au mieux la flore adventice. En France, l’association d’une légumineuse au blé est souvent utilisée en agriculture biologique. Elle permet d’améliorer la production en grains et leur taux en protéines sans avoir recours aux engrais azotés. La pratique de cultures associées est connue des agriculteurs algériens. Ils la pratiquent couramment dans le cas des fourrages de vesce-avoine.

    D’autres voies pourraient être imaginées comme enrichir du fumier avec du super phosphate 45 en tablant sur l’acidité de la matière organique du fumier afin de mieux protéger le P vis à vis des phénomènes de blocages par le calcaire. Des travaux réalisés par une équipe de l’université de Batna a montré que l’apport de boues résiduaires de station d’épuration des eaux usées permettait à un blé de passer de 17 à 34 qx/ha. D’autres travaux réalisés par l’ENSA d’El Harrach (ex Institut National Agronomique) a montré que la simple pulvérisation foliaire d’engrais phosphatés permettait à une culture d’orge de passer de 26 à 39 qx/ha. Toujours afin d’éviter ce risque de blocage, on pourrait penser à la construction locale de semoirs délivrant à la fois semences et engrais. Localisé à proximité des semences, l’engrais serait ainsi mieux utilisé dès l’apparition des premières racines de la plante. Au Maroc, le choix de certaines souches de champignons afin d’inoculer de jeunes plants d’arganier a permis une meilleure nutrition minérale en P.

    Conclusion:
    Des réserves de phosphates naturelles la société publique Somiphos pourraient permettre en 2020 la production de 8 à 10 millions de tonnes d’acide phosphorique générant un revenu annuel de plus de 8 milliards de dollars. Ces revenus pourraient ainsi constituer la deuxième source de revenus du pays. Ces fabuleuses réserves ne nous préservent cependant pas d’une sous-nutrition en P des cultures. En effet, dans son mode d’utilisation actuel, le super phosphate reste inadapté à la plupart des sols locaux.
    Des alternatives existent. Certaines commencent à être mises en oeuvre grâce au dynamisme des cadres technico-commerciaux des firmes locales d’engrais. Fertial réalise par exemple des analyses de sol et propose aux agriculteurs un choix plus approprié des engrais. Profert commercialise MAP et DAP.
    Ces alternatives consistent donc en:
    -l’utilisation plus large de formulations plus adaptées comme le mono ou diammonium de phosphate, de complémentation sous forme de pulvérisations foliaires afin de s’affranchir des risques de blocage du P dans le sol et de la sécheresse du sol en fin de cycle.
    -l’utilisation des engrais en localisation près des semences,
    -l’utilisation de moyens biologiques (cultures associées, mycorhization des plantes par des souches locales, amendements organiques, recherche de variétés adaptées).
    Il s’agit là de mesures directement applicables ou d’axes de recherche importants puisque concernant toutes les cultures. Ces axes mériteraient de mobiliser plus de moyens humains et matériel. Il y a là des défis pour une recherche nationale spécifique et pour les jeunes qui souhaiteraient s’investir afin d’apporter leur contribution au développement de notre agriculture.

  37. Agronome. Says:

    Concernant l’emploi actuel des engrais en Algérie, le site de la société Profert parle, à juste titre, « d’archaïsme ». Quelques pistes de réflexion, plus particulièrement concernant l’utilisation des engrais phosphatés.

    LE PHOSPHATE, APRES LE GAZ: L’AUTRE RICHESSE DE L’ALGERIE

    BELAID Djamel. Enseignant chercheur. djamel.belaid@ac-amiens.fr

    Trop souvent oubliées, par rapport au pétrole et au gaz, les réserves de Phosphates (P) placent l’Algérie à la tête d’une richesse considérable. C’est que le phosphore est indispensable à la croissance des plantes. Il intervient dans des aspects de la vie des plantes aussi fondamentaux que les transferts d’énergie à travers l’ATP, la constitution des membranes des cellules ou du patrimoine génétique avec les acides nucléiques.

    Or, les réserves mondiales de P pourraient être épuisées d’ici cinquante à cent ans selon différents chercheurs. En effet, contrairement aux engrais azotés fabriqués à partir de l’azote de l’air, le phosphate naturel (PN) ne se reconstitue pas à l’échelle de la vie humaine. Les quantités disponibles sur Terre sont limitées. L’agriculture mondiale est donc menacée de pénurie d’engrais P. Alors que les agriculteurs des pays développés en utilisent trop et le gaspillent, les agriculteurs des pays du sud en manque et connaissent de ce fait des baisses dramatiques de rendement. Pas moins de 5 à 7 billion d’hectares de terres agricoles seraient déficitaires en P.

    ALGERIE: 2 MILLIARDS DE TONNES DE PHOSPHATES NATURELS.

    Les réserves de PN algériennes sont considérables . Elles sont estimées à 2 milliards de tonnes. Et sont principalement situées à Djebel Onk, dans la région de Tébessa.

    Plusieurs pays recèlent des réserves considérables: Maroc, Russie, USA, … D’autres au contraire en manquent cruellement. Or, rappelons le, sans P pas d’augmentation des rendements. Nous devons donc utiliser à bon escient ce cadeau de la Providence.

    Le P a une particularité, c’est de n’être utilisé qu’à 20% au maximum par les plantes. Le reste est bloqué dans le sol. Dans les pays au climat tempéré, l’excès de P peut même se retrouver dans les eaux de surface et créer de graves problèmes de pollution d’origine agricole.

    Ce blocage des engrais P dans le sol est particulièrement important en sols calcaires. Il concerne donc l’Algérie où la majorité des sols agricoles sont calcaires. Un chercheur de l’Inra-France, le Pr Fardeau, a montré que dans les cas extrêmes, une bonne partie des engrais P peuvent être bloqués par le calcaire du sol au bout de quelques jours. Le coefficient réel d’utilisation (CRU) de l’engrais superphosphate un à deux mois son après épandage est de 15 à 20% et de moins de 2% après un an (cas d’un sol limoneux). Si ce type d’engrais est apporté en août, après la récolte des céréales à pailles, pour un maïs semé au printemps suivant, note encore ce chercheur, le CRU est de 5% sur sol limoneux et en dessous de cette valeur si le sol est calcaire. Une analyse de sol pourra révéler une forte teneur en P total, mais celui-ci reste indisponible pour la plante car sous une forme rétrogradée (apatite).

    Le jeune chercheur Algérien Mihoub Adil de l’université de Ouargla a eu l’idée de mettre différents engrais dans des pots et d’analyser le sol régulièrement. Il a pu montrer que les pots où avait été mis des échantillons de sol saharien et engrais super phosphate passaient, en à peine 3 mois, de 104 ppm à 61 ppm alors qu’il n’y avait pas d’absorption par les plantes (les pots ne contenaient que du sol).

    L’ENGRAIS DAP MEILLEUR QUE LE SUPER PHOSPHATE 45.

    Il s’agit donc d’utiliser les engrais P au plus près des besoins des plantes en les épandant au semis par exemple dans le cas du blé. Cela a l’air d’être une évidence, pourtant il faut savoir que longtemps les préconisations ont été d’épandre ces engrais avant les labours de jachère soit 8 mois avant que le blé ne soit semé.

    Nous avons donc longtemps mal utilisé les engrais P dont le super phosphate 45. Cet engrais est produit par action d’acide sur des PN. Depuis quelques années est apparu sur le marché national du mono et du diammonium de P (MAP et DAP). Ces deux engrais commercialisés par la société Profert associent un engrais azoté ammoniacal à un engrais P. Cette combinaison acidifie le sol. De ce fait le blocage du P par le sol est moindre ce qui permet à la plante d’en absorber de plus grandes quantité d’où de meilleurs rendements. Des essais comparatifs menés à Sétif en 2007 par l’Institut Technique des Grandes Cultures montrent sur une culture de blé un avantage pour le DAP de 56 qx/ha pour 100 kg/ha de MAP contre seulement 38 qx/ha avec 100 kg de SP 45.

    Le Pr JING et ses collègues ont ainsi confirmé que sur maïs le rendement augmentent lorsque le P est apporté combiné avec de l’azote ammoniacal. Cet effet est expliqué par ces chercheurs par une amélioration de la croissance des racines et de l’utilisation du P du sol du fait d’une acidification de la rhizosphère. Au contraire en cas d’utilisation d’azote sous forme nitrique, d’autres équipes ont montré que le blocage du P par le calcaire du sol augmente du fait d’une alcalinisation du sol.

    Pourtant l’emploi de ces combinaisons d’engrais reste encore peu développé en Algérie. La mise en place de réseaux de technico-commerciaux par les société commercialisant des engrais est un gage d’une meilleure vulgarisation.

    Une autre cause de mauvaise utilisation de cette richesse que constituent les réserves locales de PN réside dans leur exportation à l’état brut. Selon certaines auteurs, nous serions le seul pays au monde à exporter à l’état brut le P. Nous exportons annuellement environ 1,5 millions de minerais de phosphate. Cependant l’état de la voie de chemin de fer entre Djebel Onk et Annaba n’a permis en 2012 d’exporter que 700 000 tonnes de minerais sur les 1.1 millions de tonnes commandées par des clients étrangers.

    Les prix mondiaux de ce minerais ont connu une brusque augmentation ces dernières années, doublant depuis 2007. Mieux valoriser notre PN en le vendant comme produit fini constituerait par ailleurs une source d’emplois. Deux usines de production d’acide phosphorique sont prévues à Souk Ahras et Guelma. Ces deux usines pourraient permettre la création de plus de 5 000 emplois permanents. Areva envisage d’extraire de l’uranium du phosphate naturel tunisien. Ce qui constitue à terme une autre voie de valorisation de ces gisements.

    Afin de mieux assurer la nutrition phosphatée des plantes une autre voie de recherche serait de consacrer d’autres moyens de fertilisation en P des cultures. Surtout, pour des sols trop calcaires et pour des systèmes de cultures à bas niveau d’intrants. C’est que face à la pénurie mondiale de P qui guette l’agriculture, les chercheurs se sont penchés sur les mécanismes d’absorption de cet élément par les plantes. On ne compte plus les publications dans des revues renommées sur ce sujet devenu à la mode. L’absorption du P par Arabidopsis thaliana, petite plante de laboratoire, est décortiquée par différents laboratoires dans le monde, permettant la publication d’articles comptant jusqu’à 110 références bibliographiques pour la plupart récentes.
    Et stupeur, il est apparu que face à une déficience en P, les plantes développent d’étonnantes stratégies afin de se procurer cet élément vital.

    -les racines se développent dans le sens horizontal ce qui permet d’explorer un volume de sol plus vaste,
    -depuis la colonisation du milieu terrestre 80% des espèces végétales sont associées avec des champignons et forment des mycorhizes permettant une meilleure exploration et absorption des éléments minéraux du sol,
    -les racines de certaines espèces (dont les Proteacées) se ramifient en écouvillon (cluster root) et acidifiant la rhizosphère permettant une meilleure absorption du P du sol.

    Parmi les plantes les plus aptes à acidifier la rhizosphère et donc à optimiser les prélèvements de P figure en bonne place les légumineuses. Autrefois seulement admirées pour leur capacité à fixer l’azote de l’air, elles le sont maintenant également vis à vis du P.

    En divers point du globe, des équipes de recherche considèrent d’un oeil nouveau: pois-chiche, fève, féverole, lupin. Des expériences simples de mise en contact de racines de légumineuses avec de la gélose contenant un indicateur d’acidité a permis de montrer que tout autour de ces racines le pH baisse de 2 à 3 unités par rapport au sol environnant.

    Cet effet permettrait en sol acide d’utiliser directement du PN au lieu de lui faire subir de couteuses transformations en usine afin d’en faire un engrais soluble. La compréhension des mécanismes concernant l’architecture du système racinaire, la présence de transporteurs racinaires de P à haute affinité, la sécrétion d’acides organiques, la capacité à induire des mycorhizations plus efficientes vis à vis du P laisse entrevoir la possibilité de création future de variétés peu exigeantes en engrais P. Déjà, des chercheurs de l’Institut International de Recherche sur le Riz aux Philippines ont annoncé avoir transmis à des plants de riz un gène qui permet de prélever du P du sol inaccessible pour la plupart des autres variétés. Le gène ne PSTOL-1 (pour « phosphorus-starvation tolerance 1 ») a été isolé à chez variété indienne « Kasalath », qui avait été remarquée pour son aptitude à pousser malgré une carence du sol en P. Carence qui aurait pu être fatale aux autres variétés. Des analyses ont montré que PSTOL1 agit comme un activateur de la croissance racinaire précoce, permettant ainsi aux plantes d’acquérir plus de P.

    Cet exemple montre qu’il serait intéressant de rechercher parmi les blés algériens et autres espèces, les variétés aux racines plus adaptées à absorber le P du sol dans l’environnement hostile que constitue le fort taux de calcium de nos sols.

    A COURT TERME: CULTIVER BLE DUR ET POIS-CHICHE ENSEMBLE?

    A court terme, les agronomes pensent surtout à associer à la culture du blé une légumineuse à fort capacité de mobilisation du P du sol. Cet effet nommé « P for two » par le Pr Hisinger de l’INRA de Montpellier pourrait permettre aux céréales de bénéficier de l’effort d’extraction du P exercé par la légumineuse. Ainsi, au lieu de semer du blé, l’avenir serait au semis concomitant de blé et pois, de blé et de pois-chiche ou de blé avec du lupin. Cette dernière association se développe déjà chez des agriculteurs du Nord-Ouest de la France où la coopérative Terrena relance la filière lupin. Les graines de lupin étant 3 fois plus grosses que celles du blé, un simple tri mécanique permet d’isoler après récolte les graines de chacune des deux espèces.

    Dès 2003, une équipe chino-australienne a travaillé sur les relation de complémentarité entre blé et pois chiche. Des pots ont été séparés ou non en deux par une barrière synthétique afin d’éliminer ou non le contact entre racines. La biomasse du blé a été alors significativement plus élevée lorsque ses racines sont restées en contact avec celles du pois chiche que lorsque les racines des plantes ont été séparées. Quand du phosphore, sous une forme organique, a été appliqué dans les pots où les racines étaient en contact, les concentrations de phosphore dans le blé ont été plus élevées. Ces résultats suggèrent que les racines de pois chiches facilitent l’utilisation par le blé d’une source de P organique. Chose dont est incapable le blé lorsqu’il est semé tout seul.

    Des équipes chinoises ont montré en 2007 qu’un maïs cultivé en présence de féverole nécessite moins d’engrais P qu’un maïs en monoculture. Selon le Pr LI et son équipe, associé à la féverole le maïs produit jusqu’à 129 quintaux par hectare . Si on remplace la féverole par du blé, le rendement de maïs n’est plus que de 92 quintaux. Sur un maïs associé à la féverole, l’engrais P devient inutile, voire même exerce un effet dépressif à la dose de 112 kg, puisque le rendement baisse à 109 quintaux. Ce qui confirme que la meilleure utilisation du P du sol par les cultures associées est observée en cas de faibles niveaux de fertilisation P. Cet effet décroît en cas de niveaux plus élevés en P .

    Ce genre de cultures associées nécessite des essais afin de déterminer la dose de semis de chaque espèce et comment vaincre au mieux la flore adventice. En France, l’association d’une légumineuse au blé est souvent utilisée en agriculture biologique. Elle permet d’améliorer la production en grains et leur taux en protéines sans avoir recours aux engrais azotés. La pratique de cultures associées est connue des agriculteurs algériens. Ils la pratiquent couramment dans le cas des fourrages de vesce-avoine.

    D’autres voies pourraient être imaginées comme enrichir du fumier avec du super phosphate 45 en tablant sur l’acidité de la matière organique du fumier afin de mieux protéger le P vis à vis des phénomènes de blocages par le calcaire. Des travaux réalisés par une équipe de l’université de Batna a montré que l’apport de boues résiduaires de station d’épuration des eaux usées permettait à un blé de passer de 17 à 34 qx/ha. D’autres travaux réalisés par l’ENSA d’El Harrach (ex Institut National Agronomique) a montré que la simple pulvérisation foliaire d’engrais phosphatés permettait à une culture d’orge de passer de 26 à 39 qx/ha. Toujours afin d’éviter ce risque de blocage, on pourrait penser à la construction locale de semoirs délivrant à la fois semences et engrais. Localisé à proximité des semences, l’engrais serait ainsi mieux utilisé dès l’apparition des premières racines de la plante. Au Maroc, le choix de certaines souches de champignons afin d’inoculer de jeunes plants d’arganier a permis une meilleure nutrition minérale en P.

    Conclusion:
    Des réserves de phosphates naturelles la société publique Somiphos pourraient permettre en 2020 la production de 8 à 10 millions de tonnes d’acide phosphorique générant un revenu annuel de plus de 8 milliards de dollars. Ces revenus pourraient ainsi constituer la deuxième source de revenus du pays. Ces fabuleuses réserves ne nous préservent cependant pas d’une sous-nutrition en P des cultures. En effet, dans son mode d’utilisation actuel, le super phosphate reste inadapté à la plupart des sols locaux.
    Des alternatives existent. Certaines commencent à être mises en oeuvre grâce au dynamisme des cadres technico-commerciaux des firmes locales d’engrais. Fertial réalise par exemple des analyses de sol et propose aux agriculteurs un choix plus approprié des engrais. Profert commercialise MAP et DAP.
    Ces alternatives consistent donc en:
    -l’utilisation plus large de formulations plus adaptées comme le mono ou diammonium de phosphate, de complémentation sous forme de pulvérisations foliaires afin de s’affranchir des risques de blocage du P dans le sol et de la sécheresse du sol en fin de cycle.
    -l’utilisation des engrais en localisation près des semences,
    -l’utilisation de moyens biologiques (cultures associées, mycorhization des plantes par des souches locales, amendements organiques, recherche de variétés adaptées).
    Il s’agit là de mesures directement applicables ou d’axes de recherche importants puisque concernant toutes les cultures. Ces axes mériteraient de mobiliser plus de moyens humains et matériel. Il y a là des défis pour une recherche nationale spécifique et pour les jeunes qui souhaiteraient s’investir afin d’apporter leur contribution au développement de notre agriculture.

    • ait abderrahim mahmoud Says:

      Les sociétes commerciales peuvent toujours parler d’archaisme et critiquer l’usage des engrais par les agriculteurs cependant il faud tenir compte du cout élevée des engrais en algérie

      400 € la tonne pour avoir des engrais complexes efficace et les préconisation de ses meme sociétés sont de 2 qtx / ha pour les engrais de fonds ( engrais phosphaté) et de 2 qtx /ha pour les engrais azotés ( engrais de couverture ) ce sont leurs préconisations pour les céréales

      Je pourrais parler moi aussi de leurs archaismes commerciales

      Et nous commencons aussi a avoir des discours de  » pseudo experts  » qui nous recommandent de semer à des doses 1,5 à 1,8 qtx à l’hectare de semences …

      Si je prends ma calculette celà fais ( 2 x 5800 da + 2 x 5800 da pour les engrais complexe +1.5 x 5500 pour les semences + 11 000 da / ha pour les désherbants et je ne compte pas les années humides ou il faud traiter avec d’autres traitements fongicides )

      Celà atteint sans tenir compte des frais de mise en place de la culture à la somme de 42450 da / ha soit pour le ble dur à 9.43 qtx de blé dur de dépenses par ha , sans compter l’assurance récole , les frais de réparation mécaniques , les frais de récolte et collecte , de transport-livraison , le gazole , l’huile , la graisse

      En cas de sécheresse ou pas de pluie en avril ou en mai , vous avez un champ magnifique mais avec des épis vides ou presque SANS ASSURANCES SECHERESSE OU ECHAUDAGE et ceci malgré vos engrais

      Le métier d’agriculture est complexe , c est une activité qui demande la mobilisation de capitaux ou de trésorerie pendant toute la durée du cycle de la culture ( sept n à aout n+1 )

      Et aucune banque ne finance votre fond de roulement

      Connaissez vous beaucoups d’activités proffessionelles qui ne bénéficient ni d’assurances ni de financement bancaires …?

  38. http://www.consoglobe.com/plante-foret-lui-seul-cg

    c’est donc faisable partout – on peut reboiser, planter des acacias (miel – pollen – propolis avec les ruches) et même des baobabs à l’orée du désert – le fruit je crois donne une substance intéressante pour la santé ………

    • Agronome. Says:

      Mr Garfy. Vous avez raison, il y a des choses à faire. Dans le Sud les services forestiers ont mis en place des pépinières d’arganier. Cet arbre est extraordinaire quant à sa faculté d’adaptation en sol désertique.

      Il y a une espèce qui semble intéressante pour la lutte contre l’érosion. C’est Ailanthus glandulosa. C’est un arbre de taille moyenne qui a la faculté de se reproduire tout seul comme du chiendent. Il pourrait être utilisé pour aménager les ravins sur les hauts plateaux et dans la steppe (selon l’étude citée ci dessous et qu’on trouve sur internet).

      « Essai sur le rôle d’une espèce végétale rustique pour un développement durable de la steppe algérienne ».
      Mohammedi Halima, Labani Abderrahmane et Benabdeli Khéloufi

      Résumé: La steppe en Algérie est un espace stratégique en matière de lutte contre la désertification, il couvre plus de 20 millions d’hectares et connaît une dégradation importante. Différents programmes de protection et de réhabilitation de cet espace ont échoué et sont souvent à l’origine de l’aggravation de cette dégradation. Une synthèse sur les causes de cet échec permettront de proposer une nouvelle approche axée sur l’introduction d’une espèce végétale très rustique et dont l’impact écologique pourrait sauver la steppe.

      Plan (extrait):
      4.Impact de l’introduction d’ Ailanthus glandulosa Desf.
      4.1- Méthodologie adoptée
      4.2- Généralités géobotaniques sur Ailanthus glandulosa Desf et résultats obtenus.
      4.3- Estimation de l’impact socio-économique et écologique
      Texte intégral PDF

  39. Agronome. Says:

    El Watan se fait échos d’importations toujours croissantes de céréales:

    La lecture des travaux d’agro-économistes tels S BEDRANI ou O BESSAOUD (pour ne citer que quelques noms) montrent que les questions agricoles sont complexes.
    Les pouvoirs publics ont pris des mesures positives concernant le statut de la terre et l’augmentation des prix à la production. Parmi la batterie de mesures techniques possibles afin d’augmenter les rendements, il y a notamment:

    -l’irrigation d’appoint (des efforts sont fournis),
    -le semis direct,
    -une meilleure fertilisation,
    -les amendements organiques,
    -le conseil technique, les associations professionnelles et la vulgarisation.

    1)La technique du non labour avec utilisation de chisel ou de semoirs directs permet de réduire les frais de mécanisation, de semer plus vite et d’économiser l’eau emmagasinée dans le sol (Voir sur google les travaux très détaillés du Pr Rachid Mrabet sur le semis direct au Maroc). Il apparaît que même en année sèche, du fait d’une meilleure efficience de l’eau de pluie emmagasinée dans le sol l’agriculteur arrive à récolter. Cette technique est révolutionnaire. Ce dossier est la priorité des priorités.

    MESURE A PRENDRE: construire ou importer des chisels (le cover-crop et la charrue sont inadaptés).

    Un des problèmes est la disponibilité des semoirs de semis direct. Le Maroc et la Syrie essayent d’en produire. Le Brésil en produit aussi. Ils ne sont pas chers par rapport aux gros semoirs Européens. C’est un dossier urgent. Il faut importer ces engins ou arriver à produire ces engins localement en favorisant la coopération inter-arabe.

    MESURE A PRENDRE: importer des semoirs marocains, syriens ou brésiliens.

    2)Fertilisation phosphatée: réduire l’utilisation du super phosphate inadapté en sol calcaire.
    MESURE A PRENDRE: Rendre plus disponible le Diammonium de Phosphate (DAP) et MAP.

    3)Amendements organiques: Epandre dans les champs les boues résiduaires des stations dépuration permet d’augmenter nettement les rendements, voire de les doubler (cas d’apport de 40 tonnes/ha). Encourager le compost urbain et de déchets vert.

    MESURE A PRENDRE: Subventionner le transport et l’épandage de ces boues chaque fois que les analyses montrent leur faible taux en métaux lourds.

    4)Le conseil technique: mettre sur pied des réseaux d’agriculteurs par région homogène ou par bassin d’approvisionnement autour d’un silo. Récolter des informations (enquêtes cultures) sur une bonne cinquantaine de parcelles: rendement et itinéraire technique type et profondeur de sol, mode et dates des interventions diverses, doses et dates des apports de produits) . Par un traitement informatique sur un tableur, extraire les pratiques des dix meilleurs parcelles. Et en discuter avec les céréaliers en réunion de « bilan de campagne ». L’obtention de ce genre de références techniques tranche avec celles obtenues en station expérimentale. Ces références sont obtenues avec le vécu des agriculteurs. Elles n’en prennent que plus de poids. Il ne s’agit pas de « top-down ».

    MESURE A PRENDRE: instaurer obligation de ce type de réseau autour de toute structure étatique (CCLS, DAS, …) ou de chambre d’agriculture.

    Toutes ces mesures seraient facilitées par l’existence d’une chaîne de télévision consacrée à l’agriculture amont, production et aval. Par ailleurs, seules l’existence d’associations professionnelles représentatives permettra d’éclairer les pouvoirs publics dans les choix à prendre.

    Enfin, il est aberrant de voir que dans un pays qui importe tant de produits alimentaires il n’y ait pas de revue agricole papier ou en ligne pour les cadres techniques et pour les agriculteurs.

    Djamel BELAID Ingénieur Agronome.

  40. Agronome Says:

    Autre réflexion du jour à propos de la place que l’orge et d’autres graines pourraient prendre dans l’alimentation des gallinacés en remplacement, partiel, du maïs et du soja.

    ALGERIE: PRODUIRE DU MAÏS, SEULE ALTERNATIVE AUX IMPORTATIONS?

    Djamel BELAID. Ingénieur Agronome. Enseignant chercheur. djamel.belaid@ac-amiens.fr

    Il n’est pas courant de voir des champs de maïs en Algérie. Et pour cause, cette plante qu’on sème au printemps commence son cycle juste au moment où s’achève la période de pluie. Et pourtant le maïs est actuellement un aliment que consomme chaque jour, indirecteement, chaque ménage algérien. Avec le soja, c’est l’aliment de base des volailles. La presse (El Watan) rappelait récemment le montant des importations de maïs: 950 millions de dollars US contre 600 millions en 2010. Produire localement du maïs est-elle une alternative aux importations?

    PRODUIRE DU MAÏS EN ALGERIE.

    L’idée de produire du maïs localement pose plusieurs problèmes:
    le maïs nécessite une forte irrigation,
    sa culture et sa récolte nécessitent un matériel quelque peu différent de celui du blé et donc peu présent dans les exploitations,
    les références techniques concernant cette culture sont peu nombreuses.

    L’irrigation nécessite la mobilisation de quantités considérables d’eau qui ne peuvent se faire qu’au détriment d’autres cultures: blé, pomme de terre, arboriculture. Malgré les moyens considérables dégagés pour construire des barrages, cette eau reste rare en Algérie. Outre les besoins directs de la population, il faut aussi tenir compte des besoins de l’industrie. Cette eau est souvent gaspillée. L’irrigation goutte à goutte reste peu répandue. Quant à l’irrigation par aspersion, elle reste encore marginale. Souvent l’irrigation se fait par submersion et occasionne des pertes considérables.

    Outre des moyens d’irrigation plus performants, vouloir développer la culture du maïs passe par plus de récupération des eaux de pluies et le recyclage des eaux usées au niveau de stations d’épuration. Là aussi des obstacles apparaissent: certains retenues collinaires et barrages sont menacés d’envasement faute de reboisement de leurs berges. En Tunisie, des retenues prévues pour 40 ans ont été envasées en 4 années. Quant à compter sur les nappes phréatiques, il s’agit également de veiller à une exploitation raisonnée. On ne peut en effet, puiser dans une nappe que la quantité d’eau que permet la recharge des eaux de pluies hivernales. Or, dans le grand sud par exempe, cette recharge ne se fait plus. L’eau est une eau fossile.

    En matière de conseil technique, le peu de références techniques peut être compensé par la mise en place de réseaux d’agriculteurs. La collecte des rendements obtenus ainsi que des itinéraire techniques peut permettre de comprendre par de simples traitements statistiques pourquoi alors que certains produisent 80 quintaux/ha d’autres n’en produisent que la moitié. Ce genre d’approche très utilisée au niveau des chambres d’agriculture françaises pour différents types de cultures est un puissant moyen d’amélioration des rendements.

    D’autres solutions techniques existent comme le goutte à goutte enterré combiné au semis direct. Les parcelles de maïs pourraient être considérées comme prioritaires quant aux amendements organiques. L’utilisation de boues résiduaires pourraient également être envisagées, de même que l’emploi d’engrais verts. Depuis peu se développe à l’étranger la culture du maïs associée à la féverole. Cette légumineuse semées en rang en même temps que le maïs permet d’apporter plus d’azote à la culture mais aussi d’extraire plus de phosphore du sol. Cela est dû à l’acidité particulière qui se crée autour des racines de cette plante.

    RENDRE NOS POULES CANNIBALES?

    Le maïs est l’aliment énergétique par excellence des volailles. Il entre aussi dans l’aliment des ruminants. De l’aliment volailles est d’ailleurs détourné par des éleveurs de moutons afin d’engraisser leurs bêtes.

    Il est possible d’incorporer dans la ration des poules une portion d’autres graines: orge, triticale. L’ONAB incorpore d’ailleurs déjà dans l’aliment volaille une part d’orge. Mais cela reste encore modeste. Certaines céréales contiennent des substances qui peuvent freiner la croissance des poulets de chair ou réduire le nombre d’oeufs produits.

    Une solution pourrait être d’utiliser des souches plus rustiques rentabilisant mieux les sources d’énergie autre que le maïs. Les célèbres poulets de Loué ne restent pas enfermés dans des hangars. Ils gambadent dans des près et grattent le sol à la recherche de vers de terre et insectes. Une autre parade peut consister à jouer également sur le second poste alimentaire: le soja. Celui-ci est actuellement totalement importé.

    Des chercheurs de l’Ecole Nationale Supérieure d’Agronomie (ex-INA) d’El-Harrach ont depuis longtemps exploré et proposé à l’ONAB des sources diverses de produits afin de réduire les importations de soja.

    L’une d’entre-elle serait de transformer les abats des abattoirs en farine de volailles et de les ré-incorporer partiellement dans l’aliment volaille. Comme pour les farines animales consommées dans les élevages bovins européens, les animaux consommeraient de la chair de leur congénère.

    Plus que le soja (48%), ces farines de volailles contiennent un taux exceptionnel de protéines (62%). Moins spectaculaires, d’autres produits ont été testés. C’est le cas des sous produits de l’industrie agro-alimentaire: tourteau de colza des moulins de Cevital, levure de bière, son; mais aussi graines riches en azote: fève, féverole, lupin, pois protéagineux. Contrairement au soja, ces cultures poussent en hiver et peuvent être menées sans irrigation en Algérie.

    MOINS MANGER DE VIANDE DE VOLAILLES?

    Une autre solution serait de consommer moins de viande de volailles. Remplacer ce type de viande pas de la viande de mouton n’aurait pas de sens vu le prix de celle-ci.

    Reste la viande végétale: le soja. En effet, le soja amène à la ration alimentaire les mêmes acides aminés contenus dans la viande. Afin de réduire la pression sur la viande de volailles on pourrait penser à des substituts composés de soja. Au lieu que les protéines nobles du soja soient données aux volailles pourquoi ne pas imiter le mode de consommation alimentaire japonais qui fait une grande place à cette légumineuse. Bien qu’importée, cette graine actuellement destinée à l’alimentation animale nécessiterait moins de tonnages si elle était directement consommée en alimentation humaine. Si les Japonais le font pourquoi cela devrait-il être néfaste au consommateur algérien?

    Des aliments peuvent être constitués de soja comme le tofu déshydraté. Ce produit utilisé au Japon et par les végétariens en Europe ressemble à un morceau de viande une fois ré-hydraté une heure avant cuisson. Il convient pour les préparations culinaires traditionnelles de types ragouts (tadjines).

    Ce soja peut aussi être incorporé sous différentes formes dans les produits reconstitués: steack de viande hachée, « cordons bleus », pâtes alimentaires, plats cuisinés ou tel quel: pousses de soja.

    Certes, certaines de ces préparations peuvent nécessiter de faire évoluer les habitudes alimentaires. Mais c’est le rôle de l’industrie agro-alimentaire que de proposer des aliments préparés à partir de produits agricoles variés. A l’étranger, ce secteur est l’un des plus innovants.

    Il est nécessaire que les industriels locaux se penchent sur les expériences étrangères et par une veille technologique s’approprient ce savoir faire. La simple consultation de sites internet des sociétés BJORG ou SOJA-SUN montre toute la variété des préparations possibles: « dannettes » chocolat au soja, lait de soja …

    L’industrie agro-alimentaire locale élabore toute une gamme de produits de charcuterie: cachir , pâté de volaille (boite et boudin), salami, galantine, ou ballottine. Tous ces produits peuvent être produits en incorporant une fraction de soja. A l’étranger existe même des saucisses végétales à base de soja pour régime végétarien.
    A défaut de soja, quelle part accorder à des graines de légumineuses moins nobles que le soja: pois-chiche, lentille, fève, féverole, lupin (tramousse)? Le lupin est en partie, originaire du nord de l’Afrique possède un fort taux de protéines. Les nouvelles variétés ne comportent pas de facteurs anti-nutritionnels. Cela en fait un concurrent direct du soja; d’autant plus qu’il pousse en hiver et ne nécessite donc pas d’irrigation. Les variétés actuellement sur le marché ne tolèrent cependant pas les sols calcaires. Ils sont majoritaires en Algérie.
    Pourquoi ne pas proposer en hors d’oeuvre des pousses de lentilles comme existe à l’étranger des pousses de soja ou élaborer des « rouleaux de printemps » locaux en remplaçant le soja par des pousses de lentilles? Ces préparations sont très proches des « bricks » de notre cuisine.
    Il reste à ré-écrire nos recettes de cuisine en remplaçant, tant que possible, la viande par du soja ou des légumineuses poussant localement. Il faut rappeler que la production d’un kilogramme de protéines de boeuf nécessite 250 m2 contre seulement 0,10 m2 quand il s’agit d’un kg de soja ou de légumineuses végétales.

    UN PILOTE DANS L’AVION?

    Alors que les importations d’aliments volailles et en particulier de maïs explosent, on ne constate pas de volonté des pouvoirs publics de favoriser l’utilisation du soja en alimentation humaine. Une telle solution soulagerait pourtant la pression sur l’aliment volaille et épargnerait la bourse des consommateurs.

    Comme il s’agit là de faire évoluer certaines habitudes alimentaires. La raison voudrait qu’un tel processus soit enclenché assez tôt.

    Certes la volonté de produire du maïs localement constitue une tentative de faire évoluer les choses. Mais quid de la question de l’eau? En France, alors qu’un trajet en train de Rennes vers le littoral breton permet de voir défiler des centaines de champs de maïs non irrigués, la totalité des surfaces de maïs des wilayates d’Oum El Bouaghi et Tébessa représentaient à peine 400 hectares. De plus, où trouver l’eau pour cultiver massivement du maïs?

    Face au handicap climatique et au manque de réalisme de certaines politiques alimentaires, c’est à la société civile, aux associations de citoyens, et aux investisseurs de lancer des initiatives en faveur d’une plus grande disponibilité des protéines végétales dans notre alimentation. Féculents et corps gras ne peuvent constituer des rations équilibrées. Laissera-t-on le citoyen dans l’ignorance des faits jusqu’à ce que l’épuisement de la dernière goutte de pétrole fasse qu’on ne puisse plus payer les cargaisons de maïs et de soja qui attendent au port d’Alger?

    Outre les mesures fortes des pouvoirs publics afin d’augmenter la production agricole en général, il reste à éclairer les citoyens afin d’obtenir des changements de mode de consommation alimentaire. La production locale de maïs pose la question de l’utilisation de l’eau en agriculture. L’information des citoyens peut se faire en intégrant plus de notions d’écologie dans les programmes scolaires et en débattant de ces questions dans les médias. A ce titre les initiatives symboliques d’enseignants organisant un coin jardin potager dans la cour d’école et irriguant les quelques arbres de la cour d’école avec de l’eau de pluie de récupération sont à encourager. Idem concernant ces citoyens organisant le compost des épluchures de fruits et de légumes dans leur jardin, voire dans leur cour, sur leur balcon ou leur terrasse. Une forte proportion de ménages allemands possède des lombri-composteurs dans leur cuisine. La réhabilitation de l’agriculture urbaine s’avère une nécessité. Le citoyen reste trop déconnecté de la chose agricole. Devra-t-on arriver un jour en Algérie à ce que des écoliers, à l’instar de leurs homologues français, dessinent un rectangle lorsqu’on leur demande à l’école de dessiner un poisson? Il faut préciser que la masse des consommateurs français utilisent du poison congelé conditionné sous forme de portions rectangulaires.

    Il s’agit d’arriver à ce que le citoyen soit également acteur. Il doit pouvoir par exemple choisir entre un dessert chocolaté à base de poudre de lait importée et le même dessert à base de soja, voire de légumineuses produites localement. Il doit recevoir l’information sur la nécessité du tri des déchets ménagers afin que les collectivités locales puissent produire du compost urbain. Compost urbain et boues résiduaires des stations d’épuration des eaux usées qui, en étant épandus dans les champs, seuls permettront les productions végétales nécessaires à l’alimentation. Idem concernant les gestes écologiques permettant une meilleure épuration des eaux usées.

    Sur le plan de la recherche agronomique, il s’agit de définir des priorités. La question de la production de protéines végétales en est une. Alors que les importations de maïs et soja augmentent inexorablement, il est étonnant de voir une partie des moyens considérables mis par les pouvoirs publics au service des institutions de formation et de recherche aller vers des thèmes non prioritaires. Des clusters regroupant les acteurs des filières agricoles, de la recherche et de la transformation doivent pouvoir définir des étapes intermédiaires. L’obligation qui pourrait être faite aux industries de l’agro-alimentaire d’incorporer une partie de protéines végétales étrangères et locales dans leurs productions pourrait constituer un signal fort. Ce type de mesures appliquées aux transformateurs de blé dur et concernant l’incorporation d’une partie de la production locale aux produits importés a constitué un mouvement d’amélioration qualitatif des productions agricoles jusque là inconnu.

    Il en va de l’équilibre nutritionnel des consommateurs.

    • Farines animales, on a vu ce que cela a donné en EUROPE !!

      vous avez raison, le TOFU c’est bon pour la santé ……… Et les végétariens vivent très bien (et même mieux que les autres)

      j’ai lu il y a quelques années : si les chinois se mettent à manger autant de viande que nous, il n’y aura pas assez de la production mondiale de céréales pour nourrir leur bétail

      ici le mais est produit dans le sud-ouest et le gros problème reste l’irrigation ……………

      Donc, outre qu’il n’est pas nécessaire de manger autant de viande (ici dans le passé, on n’en mangeait pas autant) il est impossible de produire d’énormes quantités pour une consommation intense – et les poulets ne doivent plus être ‘de batterie »

  41. Agronome Says:

    L’orge est une plante particulière. Une chercheuse danoise a même montré que certaines variétés d’orge avaient plus de poils absorbants sur leurs racines afin de mieux absorber le phosphore du sol. La période estivale étant propice aux réflexions et à la lecture, je soumet quelques remarques…

    BELAID D. 2013. ALGERIE: REVISITER LA FERTILISATION PHOSPHATEE DES CEREALES.

    « P for two »: Une nouvelle technique pour produire plus en dépensant moins d’engrais.

    Traditionnellement, les pratiques agricoles consistent à ne cultiver qu’une seule culture par parcelle. On cultive du blé, des pois chiche ou des fèves dans des champs séparés. Depuis quelques années se développe la technique des cultures associées: blé associé à un pois protéagineux par exemple. A la moisson, on récolte blé et pois ensemble mais un tri des graines permet ensuite de séparer chacune des espèces. Des travaux réalisés dans le sud de la France montrent que les grains de blé sont plus riches en azote et protéines qu’un blé cultivé tout seul.

    LE BLE, UNE CULTURE QUI AIME LA COMPAGNIE

    Cette technique des cultures associées est connue des agricultures Algériens qui produisent des fourrages de vesce-avoine. Mais, la révolution qui pointe consiste à étendre cette pratique à des cultures destinées aussi à l’alimentation humaine.

    Déjà les essais des agronomes fleurissent: blé et pois-chiche, blé et lupin ou maïs et fèverole. Les exemples sont nombreux selon l’imagination des agronomes australiens, indiens ou chinois.

    Jusqu’à présent les essais de cultures associées visaient l’association d’une céréale et d’une légumineuse dans le seul but de réduire l’utilisation d’engrais azotés. En effet, les légumineuses ont la capacité de fixer l’azote de l’air. Durant leur croissance, elles en libèrent une partie dans le sol. Si on cultive du blé à proximité d’une légumineuse, ce dernier peut donc profiter de l’azote assimilable qui se retrouve à proximité de la légumineuse.

    Récemment des agronomes se sont rendus compte que la céréale ne bénéficiait pas seulement de la capacité de la légumineuse à fixer l’azote mais aussi de sa capacité à favoriser les prélèvements du phosphore du sol.

    « P FOR TWO ».

    Depuis partout dans le monde les recherches vont bon train. C’est que l’enjeu est de taille. En effet, les réserves de phosphates mondiales sont limitées et certains économistes parlent d’un épuisement d’ici une cinquantaine d’années. On pourrait rétorquer que les agriculteurs Algériens ne sont pas concernés par ce risque d’épuisement. En effet, comme pour le gaz, l’Algérie possède d’énormes réserves de phosphates. Mais, il y a un autre problème qui fait que les cultures associées sont un atout pour l’agriculture locale. La majorité de nos sols sont calcaires. Or, le calcaire a la redoutable capacité de bloquer le phosphore apporté par les engrais. Dans les sols les plus riches en calcaire, le Pr Fardeau (France) a montré que ce blocage des engrais phosphatés peut être une affaire de quelques semaines. D’autres travaux montrent qu’en cas de déficit hydrique, le taux réel d’utilisation de l’engrais phosphaté ne dépasse pas 15%. C’est le cas du superphosphate majoritairement utilisé localement. Depuis peu, un nouveau type d’engrais: le di-ammonium phosphate (DAP) est disponible sur le marché. L’association d’ammonium confère un effet acidifiant au DAP et retarde l’effet de blocage du calcaire du sol*. Cependant, la flambée des engrais phosphatés sur le marché mondial se répercute localement; ces engrais coûtent de plus en plus chers. Par ailleurs, la faiblesse actuelle des rendements céréaliers en culture non irriguée ne permet pas toujours de les rentabiliser. Les cultures associées deviennent donc une solution séduisante. Il devient inutile d’apporter des engrais azotés et phosphatés sur les cultures.

    Il existe certes une pratique agronomique qui consiste à alterner annuellement les cultures sur une parcelle. De tout temps, les agriculteurs ont remarqué qu’un blé qui suivait une légumineuse ou une prairie produisait plus. Il y a en effet un adage répandu en Europe: « Veux-tu du blé ? Fais des prés ». Les céréaliculteurs locaux connaissaient bien l’effet des jachères pâturées. Avant l’introduction du désherbage chimique et de l’actuelle forte pression de l’élevage ovin, les résidus des légumineuses pâturées telles le medicago permettaient un fort enrichissement du sol en azote et en phosphore. Le pâturage de la jachère permettait de réduire le risque de forte infestation en mauvaises herbes pour la culture de blé qui suivait.

    Cependant dans le cas des cultures associées l’effet des racines de la plante accompagnant la céréale est parfois éphémère. Aussi, seule la technique d’associer deux culture peut permettre de profiter de cet effet parfois fugace de la rhizosphère. Le chercheur français Hinsinger résume cet intérêt mutuel par « P for two ».

    DES RESULTATS PROMETTEURS.

    De nombreux essais en laboratoire sont mis en place de par le monde. Ces dernières années, des ingénieurs agronomes chinois ont publié les résultats de leurs travaux. Ils sont époustouflants. Long Li et ses collègues obtiennent des rendements en hausse de 49% lorsqu’il associent du maïs à de la féverole.

    Associé à la féverole le maïs produit jusqu’à 129 quintaux par hectare. Si on remplace la féverole par du blé, le rendement de maïs n’est plus que de 92 quintaux. L’engrais phosphaté devient inutile, voire même nocif: à la dose de 112 kg, le rendement baisse même à 109 quintaux.

    D’autres associations permettent également des améliorations de rendement: blé et lupin, blé et pois-chiche.

    Dans le cas de l’association maïs-féverole l’explication de la meilleure disponibilité du phosphore dans un sol pourtant pauvre en phosphore facilement assimilable vient de trois types d’interactions qui se produisent dans la rhizosphère.

    Les racines des féverole provoque une acidification de la rhizosphère qui rend assimilable le phosphore du sol auparavant bloqué. Afin de montrer cet effet, les promoteurs de cette technique ont mis des racines de féverole au contact d’un marqueur d’acidité. Et contrairement aux racines du maïs, la couleur apparue indique nettement une acidité marquée autour des racines de féverole.

    Par ailleurs, ses racines secrètent des acides carboxyliques qui dissolvent les formes de phosphore insolubles. Enfin, les racines sont capables de produire des enzymes telle des phosphatases qui accélèrent la transformation du phosphore organique en phosphore assimilable par les racines. Cela a été particulièrement observé chez le pois-chiche.

    DES PERSPECTIVES ALGERIENNES

    Ces résultats agronomiques offrent des perspectives certaines à l’agriculture algérienne.

    Il est à espérer que la recherche agronomique locale permettra de confirmer les meilleures associations possibles dans les conditions algériennes. En effet, selon les sols, les espèces et les variétés, les résultats escomptés peuvent varier. Ainsi, le lupin blanc qui présente une très forte capacité à mobiliser le phosphore du sol ne s’adapte pas aux sols trop calcaires. Des programmes d’amélioration génétiques à travers le monde visent à sélectionner des variétés tolérantes. La prospection du territoire nationale afin de trouver des écotypes tolérants reste à faire. Idem, concernant les variétés de céréales locales ayant tout le temps vécu sur des sols à fort pouvoir fixateur de phosphore et ayant pu développer des stratégies de résistance telles un système racinaire particulièrement développé permettant ainsi de mieux prélever le phosphore du sol.

    La féverole, bien connue des agriculteurs Algériens, offre un candidat idéal pour une association avec le blé. Idem concernant le pois chiche et les remarquables capacité de sa rhizosphère à mobiliser le phosphore du sol.

    Il faut encore voir à quelle dose et comment semer deux espèces différentes sur une même parcelle et surtout comment régler la moissonneuse-batteuse afin de les récolter ensemble. Sans parler des questions de maîtrise des mauvaises herbes durant la culture associée.

    Les cultures associées offrent une opportunité contre un mal récurent des sols Algériens consacrés aux céréales: la carence des sols en phosphore. Solution que l’agriculture « moderne » grosse consommatrice d’engrais ne sait résoudre.

    BELAID D. 2013. Algérie: revisiter la fertilisation des céréales.

    « P for two »: Une nouvelle technique pour produire plus en dépensant moins d’engrais.

    Traditionnellement, les pratiques agricoles consistent à ne cultiver qu’une seule culture par parcelle. On cultive du blé, des pois chiche ou des fèves dans des champs séparés. Depuis quelques années se développe la technique des cultures associées: blé associé à un pois protéagineux par exemple. A la moisson, on récolte blé et pois ensemble mais un tri des graines permet ensuite de séparer chacune des espèces. Des travaux réalisés dans le sud de la France montrent que les grains de blé sont plus riches en azote et protéines qu’un blé cultivé tout seul.

    LE BLE, UNE CULTURE QUI AIME LA COMPAGNIE

    Cette technique des cultures associées est connue des agricultures Algériens qui produisent des fourrages de vesce-avoine. Mais, la révolution qui pointe consiste à étendre cette pratique à des cultures destinées aussi à l’alimentation humaine.

    Déjà les essais des agronomes fleurissent: blé et pois-chiche, blé et lupin ou maïs et fèverole. Les exemples sont nombreux selon l’imagination des agronomes australiens, indiens ou chinois.

    Jusqu’à présent les essais de cultures associées visaient l’association d’une céréale et d’une légumineuse dans le seul but de réduire l’utilisation d’engrais azotés. En effet, les légumineuses ont la capacité de fixer l’azote de l’air. Durant leur croissance, elles en libèrent une partie dans le sol. Si on cultive du blé à proximité d’une légumineuse, ce dernier peut donc profiter de l’azote assimilable qui se retrouve à proximité de la légumineuse.

    Récemment des agronomes se sont rendus compte que la céréale ne bénéficiait pas seulement de la capacité de la légumineuse à fixer l’azote mais aussi de sa capacité à favoriser les prélèvements du phosphore du sol.

    « P FOR TWO ».

    Depuis partout dans le monde les recherches vont bon train. C’est que l’enjeu est de taille. En effet, les réserves de phosphates mondiales sont limitées et certains économistes parlent d’un épuisement d’ici une cinquantaine d’années. On pourrait rétorquer que les agriculteurs Algériens ne sont pas concernés par ce risque d’épuisement. En effet, comme pour le gaz, l’Algérie possède d’énormes réserves de phosphates. Mais, il y a un autre problème qui fait que les cultures associées sont un atout pour l’agriculture locale. La majorité de nos sols sont calcaires. Or, le calcaire a la redoutable capacité de bloquer le phosphore apporté par les engrais. Dans les sols les plus riches en calcaire, le Pr Fardeau (France) a montré que ce blocage des engrais phosphatés peut être une affaire de quelques semaines. D’autres travaux montrent qu’en cas de déficit hydrique, le taux réel d’utilisation de l’engrais phosphaté ne dépasse pas 15%. C’est le cas du superphosphate majoritairement utilisé localement. Depuis peu, un nouveau type d’engrais: le di-ammonium phosphate (DAP) est disponible sur le marché. L’association d’ammonium confère un effet acidifiant au DAP et retarde l’effet de blocage du calcaire du sol. Cependant, la flambée des engrais phosphatés sur le marché mondial se répercute localement; ces engrais coûtent de plus en plus chers. Par ailleurs, la faiblesse actuelle des rendements céréaliers en culture non irriguée ne permet pas toujours de les rentabiliser. Les cultures associées deviennent donc une solution séduisante. Il devient inutile d’apporter des engrais azotés et phosphatés sur les cultures.

    Il existe certes une pratique agronomique qui consiste à alterner annuellement les cultures sur une parcelle. De tout temps, les agriculteurs ont remarqué qu’un blé qui suivait une légumineuse ou une prairie produisait plus. Il y a en effet un adage répandu en Europe: « Veux-tu du blé ? Fais des prés ». Les céréaliculteurs locaux connaissaient bien l’effet des jachères pâturées. Avant l’introduction du désherbage chimique et de l’actuelle forte pression de l’élevage ovin, les résidus des légumineuses pâturées telles le medicago permettaient un fort enrichissement du sol en azote et en phosphore. Le pâturage de la jachère permettait de réduire le risque de forte infestation en mauvaises herbes pour la culture de blé qui suivait.

    Cependant dans le cas des cultures associées l’effet des racines de la plante accompagnant la céréale est parfois éphémère. Aussi, seule la technique d’associer deux culture peut permettre de profiter de cet effet parfois fugace de la rhizosphère. Le chercheur français Hinsinger résume cet intérêt mutuel par « P for two ».

    DES RESULTATS PROMETTEURS.

    De nombreux essais en laboratoire sont mis en place de par le monde. Ces dernières années, des ingénieurs agronomes chinois ont publié les résultats de leurs travaux. Ils sont époustouflants. Long Li et ses collègues obtiennent des rendements en hausse de 49% lorsqu’il associent du maïs à de la féverole.

    Associé à la féverole le maïs produit jusqu’à 129 quintaux par hectare. Si on remplace la féverole par du blé, le rendement de maïs n’est plus que de 92 quintaux. L’engrais phosphaté devient inutile, voire même nocif: à la dose de 112 kg, le rendement baisse même à 109 quintaux.

    D’autres associations permettent également des améliorations de rendement: blé et lupin, blé et pois-chiche.

    Dans le cas de l’association maïs-féverole l’explication de la meilleure disponibilité du phosphore dans un sol pourtant pauvre en phosphore facilement assimilable vient de trois types d’interactions qui se produisent dans la rhizosphère.

    Les racines des féverole provoque une acidification de la rhizosphère qui rend assimilable le phosphore du sol auparavant bloqué. Afin de montrer cet effet, les promoteurs de cette technique ont mis des racines de féverole au contact d’un marqueur d’acidité. Et contrairement aux racines du maïs, la couleur apparue indique nettement une acidité marquée autour des racines de féverole.

    Par ailleurs, ses racines secrètent des acides carboxyliques qui dissolvent les formes de phosphore insolubles. Enfin, les racines sont capables de produire des enzymes telle des phosphatases qui accélèrent la transformation du phosphore organique en phosphore assimilable par les racines. Cela a été particulièrement observé chez le pois-chiche.

    DES PERSPECTIVES ALGERIENNES

    Ces résultats agronomiques offrent des perspectives certaines à l’agriculture algérienne.

    Il est à espérer que la recherche agronomique locale permettra de confirmer les meilleures associations possibles dans les conditions algériennes. En effet, selon les sols, les espèces et les variétés, les résultats escomptés peuvent varier. Ainsi, le lupin blanc qui présente une très forte capacité à mobiliser le phosphore du sol ne s’adapte pas aux sols trop calcaires. Des programmes d’amélioration génétiques à travers le monde visent à sélectionner des variétés tolérantes. La prospection du territoire nationale afin de trouver des écotypes tolérants reste à faire. Idem, concernant les variétés de céréales locales ayant tout le temps vécu sur des sols à fort pouvoir fixateur de phosphore et ayant pu développer des stratégies de résistance telles un système racinaire particulièrement développé permettant ainsi de mieux prélever le phosphore du sol.

    La féverole, bien connue des agriculteurs Algériens, offre un candidat idéal pour une association avec le blé. Idem concernant le pois chiche et les remarquables capacité de sa rhizosphère à mobiliser le phosphore du sol.

    Il faut encore voir à quelle dose et comment semer deux espèces différentes sur une même parcelle et surtout comment régler la moissonneuse-batteuse afin de les récolter ensemble. Sans parler des questions de maîtrise des mauvaises herbes durant la culture associée.

    Les cultures associées offrent une opportunité contre un mal récurent des sols Algériens consacrés aux céréales: la carence des sols en phosphore. Solution que l’agriculture « moderne » grosse consommatrice d’engrais ne sait résoudre.
    BELAID D. 2013. Algérie: revisiter la fertilisation des céréales.

    « P for two »: Une nouvelle technique pour produire plus en dépensant moins d’engrais.

    Traditionnellement, les pratiques agricoles consistent à ne cultiver qu’une seule culture par parcelle. On cultive du blé, des pois chiche ou des fèves dans des champs séparés. Depuis quelques années se développe la technique des cultures associées: blé associé à un pois protéagineux par exemple. A la moisson, on récolte blé et pois ensemble mais un tri des graines permet ensuite de séparer chacune des espèces. Des travaux réalisés dans le sud de la France montrent que les grains de blé sont plus riches en azote et protéines qu’un blé cultivé tout seul.

    LE BLE, UNE CULTURE QUI AIME LA COMPAGNIE

    Cette technique des cultures associées est connue des agricultures Algériens qui produisent des fourrages de vesce-avoine. Mais, la révolution qui pointe consiste à étendre cette pratique à des cultures destinées aussi à l’alimentation humaine.

    Déjà les essais des agronomes fleurissent: blé et pois-chiche, blé et lupin ou maïs et fèverole. Les exemples sont nombreux selon l’imagination des agronomes australiens, indiens ou chinois.

    Jusqu’à présent les essais de cultures associées visaient l’association d’une céréale et d’une légumineuse dans le seul but de réduire l’utilisation d’engrais azotés. En effet, les légumineuses ont la capacité de fixer l’azote de l’air. Durant leur croissance, elles en libèrent une partie dans le sol. Si on cultive du blé à proximité d’une légumineuse, ce dernier peut donc profiter de l’azote assimilable qui se retrouve à proximité de la légumineuse.

    Récemment des agronomes se sont rendus compte que la céréale ne bénéficiait pas seulement de la capacité de la légumineuse à fixer l’azote mais aussi de sa capacité à favoriser les prélèvements du phosphore du sol.

    « P FOR TWO ».

    Depuis partout dans le monde les recherches vont bon train. C’est que l’enjeu est de taille. En effet, les réserves de phosphates mondiales sont limitées et certains économistes parlent d’un épuisement d’ici une cinquantaine d’années. On pourrait rétorquer que les agriculteurs Algériens ne sont pas concernés par ce risque d’épuisement. En effet, comme pour le gaz, l’Algérie possède d’énormes réserves de phosphates. Mais, il y a un autre problème qui fait que les cultures associées sont un atout pour l’agriculture locale. La majorité de nos sols sont calcaires. Or, le calcaire a la redoutable capacité de bloquer le phosphore apporté par les engrais. Dans les sols les plus riches en calcaire, le Pr Fardeau (France) a montré que ce blocage des engrais phosphatés peut être une affaire de quelques semaines. D’autres travaux montrent qu’en cas de déficit hydrique, le taux réel d’utilisation de l’engrais phosphaté ne dépasse pas 15%. C’est le cas du superphosphate majoritairement utilisé localement. Depuis peu, un nouveau type d’engrais: le di-ammonium phosphate (DAP) est disponible sur le marché. L’association d’ammonium confère un effet acidifiant au DAP et retarde l’effet de blocage du calcaire du sol. Cependant, la flambée des engrais phosphatés sur le marché mondial se répercute localement; ces engrais coûtent de plus en plus chers. Par ailleurs, la faiblesse actuelle des rendements céréaliers en culture non irriguée ne permet pas toujours de les rentabiliser. Les cultures associées deviennent donc une solution séduisante. Il devient inutile d’apporter des engrais azotés et phosphatés sur les cultures.

    Il existe certes une pratique agronomique qui consiste à alterner annuellement les cultures sur une parcelle. De tout temps, les agriculteurs ont remarqué qu’un blé qui suivait une légumineuse ou une prairie produisait plus. Il y a en effet un adage répandu en Europe: « Veux-tu du blé ? Fais des prés ». Les céréaliculteurs locaux connaissaient bien l’effet des jachères pâturées. Avant l’introduction du désherbage chimique et de l’actuelle forte pression de l’élevage ovin, les résidus des légumineuses pâturées telles le medicago permettaient un fort enrichissement du sol en azote et en phosphore. Le pâturage de la jachère permettait de réduire le risque de forte infestation en mauvaises herbes pour la culture de blé qui suivait.

    Cependant dans le cas des cultures associées l’effet des racines de la plante accompagnant la céréale est parfois éphémère. Aussi, seule la technique d’associer deux culture peut permettre de profiter de cet effet parfois fugace de la rhizosphère. Le chercheur français Hinsinger résume cet intérêt mutuel par « P for two ».

    DES RESULTATS PROMETTEURS.

    De nombreux essais en laboratoire sont mis en place de par le monde. Ces dernières années, des ingénieurs agronomes chinois ont publié les résultats de leurs travaux. Ils sont époustouflants. Long Li et ses collègues obtiennent des rendements en hausse de 49% lorsqu’il associent du maïs à de la féverole.

    Associé à la féverole le maïs produit jusqu’à 129 quintaux par hectare. Si on remplace la féverole par du blé, le rendement de maïs n’est plus que de 92 quintaux. L’engrais phosphaté devient inutile, voire même nocif: à la dose de 112 kg, le rendement baisse même à 109 quintaux.

    D’autres associations permettent également des améliorations de rendement: blé et lupin, blé et pois-chiche.

    Dans le cas de l’association maïs-féverole l’explication de la meilleure disponibilité du phosphore dans un sol pourtant pauvre en phosphore facilement assimilable vient de trois types d’interactions qui se produisent dans la rhizosphère.

    Les racines des féverole provoque une acidification de la rhizosphère qui rend assimilable le phosphore du sol auparavant bloqué. Afin de montrer cet effet, les promoteurs de cette technique ont mis des racines de féverole au contact d’un marqueur d’acidité. Et contrairement aux racines du maïs, la couleur apparue indique nettement une acidité marquée autour des racines de féverole.

    Par ailleurs, ses racines secrètent des acides carboxyliques qui dissolvent les formes de phosphore insolubles. Enfin, les racines sont capables de produire des enzymes telle des phosphatases qui accélèrent la transformation du phosphore organique en phosphore assimilable par les racines. Cela a été particulièrement observé chez le pois-chiche.

    DES PERSPECTIVES ALGERIENNES

    Ces résultats agronomiques offrent des perspectives certaines à l’agriculture algérienne.

    Il est à espérer que la recherche agronomique locale permettra de confirmer les meilleures associations possibles dans les conditions algériennes. En effet, selon les sols, les espèces et les variétés, les résultats escomptés peuvent varier. Ainsi, le lupin blanc qui présente une très forte capacité à mobiliser le phosphore du sol ne s’adapte pas aux sols trop calcaires. Des programmes d’amélioration génétiques à travers le monde visent à sélectionner des variétés tolérantes. La prospection du territoire nationale afin de trouver des écotypes tolérants reste à faire. Idem, concernant les variétés de céréales locales ayant tout le temps vécu sur des sols à fort pouvoir fixateur de phosphore et ayant pu développer des stratégies de résistance telles un système racinaire particulièrement développé permettant ainsi de mieux prélever le phosphore du sol.

    La féverole, bien connue des agriculteurs Algériens, offre un candidat idéal pour une association avec le blé. Idem concernant le pois chiche et les remarquables capacité de sa rhizosphère à mobiliser le phosphore du sol.

    Il faut encore voir à quelle dose et comment semer deux espèces différentes sur une même parcelle et surtout comment régler la moissonneuse-batteuse afin de les récolter ensemble. Sans parler des questions de maîtrise des mauvaises herbes durant la culture associée.

    Les cultures associées offrent une opportunité contre un mal récurent des sols algériens consacrés aux céréales: la carence des sols en phosphore. Solution que l’agriculture « moderne » grosse consommatrice d’engrais ne sait résoudre.

    Notes:
    (*) Les ingénieurs agronomes de la société Profert notent sur le site internet de la société l’effet positif du DAP sur le blé. Essai réalisé par l’ITGC.

  42. http://www.consoglobe.com/sols-fondements-biodiversite-2268-cg

    article intéressant sur le labourage à plus de 10 cm

    également: : celtiom.fr non labour

  43. fatima Says:

    2Millions 4.000Milles de KM2 apres 60 ans d’independance l’Algerie continue à importer le blé pour 34 millions d’Algeriens.Commission,pot de vins,personne ne veut arreter la corruption.Hontes à ceux qui se disent résponsables aujourd’hui.Une image d’un pays malmené par des mafieux qui sont dans l’impunité

  44. rticles.mercola.com/sites/articles/archive/2013/08/10/mycorrhizae-plant-communication.aspx?e_cid=20130810_DNL_ar

    incroyables la nature –

  45. TAYEB Says:

    Articles très interressant

  46. […] Alimentation humaine, l'orge recommandée par la Food Drug Administration. Traditionnellement c'est de la semoule de blé dur puis de la farine de blé tendre qui ont été consommés en Algérie. Peu de consommateurs savent …  […]

  47. Cliquer pour accéder à FT_moringa.pdf

    Monsanto voulait mettre un brevet !!!!

  48. http://www.voltairenet.org/article179606.html

    Monsanto achète l’Afrique – attention il va falloir etre solidaires dans la lutte ………

  49. Agronome Says:

    L’article sur l’orge m’inspire ces réflexions. L’orge mais aussi les légumineuses sont des aliments d’une richesse parfois insoupçonnée.

    ALGERIE: DE NOUVEAUX ALIMENTS POUR LES HOMMES ET LES ANIMAUX D’ELEVAGE.

    Djamel BELAID Ingénieur Agronome. djamel.belaid@ac-amiens.fr

    En Algérie, la production de viande de volailles est un moyen de fournir le marché en un produit de base plus abordable que la viande de mouton ou de boeuf. Produire des poulets est relativement simple. Il suffit de placer durant un mois et demi plusieurs centaines de poussins dans un hangar et de leur fournir un aliment à base de maïs et de soja. Ces deux produits, maïs est soja permettent la croissance rapide des animaux. Le problème est que comme pour une partie du blé destiné à la consommation humaine, ces graines sont importées en totalité.

    Existe-t-il une alternative à la spirale de l’importation de produits alimentaires?

    VIANDES, PROTEINES ET ACIDES AMINES ESSENTIELS.
    La forte demande en viande provient de l’augmentation de la population algérienne mais également de l’élévation de son niveau de vie. Toute société qui se développe connait un accroissement de la demande en protéines. C’est notamment le cas en Chine avec une très forte demande de viande de porc.

    Du point de vue nutritionnel, l’organisme humain a besoin d’un apport minimum journalier en protéines. Celles-ci peuvent être apportées par les protéines végétales des légumes secs (lentilles, fèves, pois-chiches, haricots, soja, …) ou animales (viande, poisson, lait, …). Car, en fait, tout organisme a besoin d’une quantité journalière précise d’acides aminés. Et que ce soit les protéines animales ou végétales, les deux contiennent pratiquement des acides aminés et notamment des acides aminés essentiels.

    Du point de vue nutritionnel, à condition de manger régulièrement des légumes secs, il est possible de réduire considérablement sa consommation de produits animaux. Le régime alimentaire des végétariens est l’exemple de ce raisonnement poussé à l’extrême.

    En Europe se développe même des mouvements qui combattent le fait que l’Homme puisse abattre chaque année pour se nourrir des millions d’animaux. Les adeptes de ce genre de mouvement ne consomment pas de viande et sont pourtant en parfaite santé. Il est donc possible de se nourrir sans consommer de viande ou très peu.

    L’ALIMENTATION TRADITIONNELLE ALGERIENNE: PRIORITE AUX PROTEINES VEGETALES.
    L’alimentation algérienne traditionnelle réserve une place de choix aux protéines végétales. C’est le cas du plat national. Les pois-chiches accompagnent invariablement le couscous. Cette association d’une céréale: le blé dur et d’une légumineuse: le pois-chiche fait de ce plat un met particulièrement équilibré.

    La « garantita » est également préparée essentiellement avec des pois-chiches. Dans l’Est du pays et par exemple à Batna, les « fawalas », ces petits restaurants qui proposent des plats de fèves en sauce sont particulièrement appréciés. Dans l’Algérois existe une consommation de fèves fraîches cuites à la vapeur avec le couscous.

    Pois-chiche et fèves se retrouvent très utilisés sur le pourtour du bassin méditerranéen. Ce qui n’est pratiquement pas le cas de l’Europe du Nord. Les verts pâturages de ces régions assurent essentiellement l’apport protéique aux populations locales sous la forme de protéines animales. En Asie, dans certains pays, les populations locales consomment des insectes et leurs larves1. En Afrique sud-saharienne et dans le Sud de l’Algérie, les criquets grillés constituent un met de choix.

    De tout temps, les populations, en différents points de la Terre ont assuré leurs besoins en protéines à partir de ressources locales facilement mobilisables.

    Il serait non raisonnable de penser que le progrès scientifique puisse nous permettre de nous abstenir de cette règle de bon sens. Produire 1 kg de viande de boeuf nécessite 15 000 litres d’eau. Les bovins consomment de grandes quantités de fourrages qu’on ne peut obtenir en Algérie qu’en irriguant. Penser que, dans les conditions semi-arides de l’Algérie, chaque citoyen puisse un jour bénéficier d’un régime alimentaire calqué sur celui de l’Europe, c’est à dire à dominante de viande rouge et de fromages est un doux rêve.

    ALGERIE, VERS UNE ADEQUATION ENTRE CLIMAT ET FOURNITURE DE PROTEINES.

    En Algérie, afin de réussir cette adéquation entre les capacités du milieu et la fourniture de protéines à la population, on peut penser à de nouvelles formulations alimentaires. Il pourrait être possible d’incorporer de la farine de pois-chiche dans les pâtes alimentaires ou dans le pain et de commercialiser des pousses de lentilles comme existent en Asie les pousses de soja. Il ne s’agit là que quelques exemples. Les variations pour cuisiner des légumes secs produits localement sont loin d’être épuisées.

    Les capacités du secteur agricole à produire des légumes secs sont grandes. Pois-chiches et lentilles peuvent en effet cultivés sur de grandes surfaces de façon totalement mécanisée. Ces légumes secs peuvent être semés et récoltés avec le même matériel que pour le blé. Par ailleurs, l’introduction récente de la technique du semis-direct permet une meilleure utilisation de l’eau du sol tout en réduisant le coût en charge de mécanisation des exploitations. Cela ouvre un champs nouveau à leur production.

    Parmi les légumineuses, il en est une qui est remarquable pour sa teneur en protéines. C’est incontestablement le soja. Il suffit de quelques centaines de litres d’eau pour produire 1 kg de ces précieuses graines, contre 4000 L d’eau pour 1 kg de viande de poulet et rappelons le 15 000 L d’eau pour 1 kg de viande de boeuf. C’est ce même soja qui est actuellement importé par cargaisons entières afin de nourrir les poules. Ce produit noble qui contient 40% de son poids en protéines n’est importé en Algérie que pour satisfaire les gallinacées de nos poulaillers.

    Les Japonais sont passés maître dans l’art d’utiliser la graine de soja. Ils font du lait de soja, du fromage (tofu), du tofu déshydraté et même des pousses de soja. Les industriels européens de l’agroalimentaire sont même arrivés à produire un concentré des protéines sous forme d’isolat. La pureté du produit et sa faible quantité de glucides enlève toute trace du goût original de la graine.

    Tableau 1: Teneur en protéines dans les aliments à base de soja (pour 100g d’aliment) :

    Lait de soja : 4
    Tofu : 12
    Haricot de soja sec : 35
    Farine de soja : 45
    Concentré de soja : 65 à 70
    Isolat de soja : 90

    Il serait possible en Algérie, d’utiliser une partie des graines de soja importées, non pas pour nourrir les poules, mais directement en alimentation humaine. On pourrait penser ainsi à incorporer une certaine proportion de lait de soja dans le lait reconstitué afin de réduire les importations de poudre de lait. Au Maroc et en Tunisie, des industriels se sont déjà équipés en matériel adapté et mettent à la disposition du consommateur du lait de soja. En France, on trouve même dans les rayons linéaires des supermarchés du lait de soja parfumé à la vanille. Un large champs d’activité s’offre à de potentiels investisseurs.

    Concernant le fromage de soja, il y a là également des opportunités pour des investisseurs potentiels. Arriver à en produire à partir de soja permettrait de réduire la pression qui existe actuellement sur le marché du fromage issu du lait de vache.

    Quant au tofu déshydraté, les potentialités d’utilisation locale sont immenses. Ce produit se rapproche du « klila2 » traditionnellement rajouté au couscous dans l’Est du pays. Vendu à l’étranger sous forme de petits cubes à ré-hydrater une heure avant cuisson, ce type de tofu une fois ré-hydraté présente l’aspect de morceaux de viandes. Il convient parfaitement pour des plats en sauce. Il pourrait également trouver sa place dans les steacks hachés et tout plat cuisiné à base de viande.

    Les pousses de soja pourraient faire leur apparition pour les hors d’oeuvres ou dans des « rouleaux de printemps3 » accommodés aux goûts culinaires locaux. En 1999, une étude de la Food and Drug Administration a conclu en un effet entre les protéines du soja et la diminution du risque de maladies cardio-vasculaires.

    Le soja considéré comme de la viande végétale mérite d’être étudié par les spécialistes de la restauration et de l’agro-alimentaire Algériens afin d’être incorporé à la cuisine algérienne. Les idées de préparation sont nombreuses. Une recherche sur internet montre qu’il existe même des conserves de lentilles au tofu fumé. Certainement, une imitation de lentilles aux saucisses fumées destinés à des végétariens. Il existe également des merguez et autres saucisses végétales.

    Une production embryonnaire a permis de mettre sur le marché national du « lait, du tofu, du fromage à tartiner, de la mayonnaise, de la crème dessert, de la mayonnaise sans oeufs, des gâteaux et du pain, du couscous fait à 100% à base de farine de soja, des merguez (20% viande rouge et 80% protéines de soja), du café (graines de soja torréfiées), des cacahuètes (graines de soja grillées), des barrettes pour enfants (farines de datte et de soja) et du petit lait (lait de soja acidulé avec du vinaigre naturel) ». Un groupe de jeunes investisseurs du centre « Soy Algérie » est à l’origine de plusieurs de ces formulations, dont 164 sont recensées. Le centre est arrivé à constitué un groupe de fidèles qui se disent ravis de consommer du soja afin de traiter des pathologies telles hypertension et d’obésité.

    Afin de mieux faire connaître cette « viande végétale », toute une stratégie pourrait être développée vers les responsables de la restauration collective (cantine d’écoles, restaurant universitaires, restaurants d’entreprises, …). Les nutritionnistes et les auteurs de livres de recette de cuisine mériteraient également d’être sensibilisés. Enfin, s’agissant d’un produit stratégique, des subventions pourraient être allouées pour sa vulgarisation.

    D’autres produits locaux pourraient également être utilisés dans l’alimentation humaine. C’est le cas de l’orge pour sa richesse en fibres. Aux U.S.A la Food and Drug Administration (FDA) a récemment autorisé « que l’étiquette de l’orge entière et des produits renfermant de l’orge porte une mention indiquant qu’ils réduisent le risque de maladies coronariennes » (FDA News Release, 2005). Par des apports fractionnés d’engrais azoté, il est possible d’obtenir des céréales dont les grains dosent 14% de protéines.

    Enfin, afin de proposer des substituts de fromages et de produits à tartiner, les olives pressées pourraient servir à préparer de la tapenade et le basilic à préparer localement une variante du célèbre pestou provençal. Depuis peu en Europe est apparu des fromages reconstitués. Ce genre de produits est notamment utilisé pour garnir les pizzas. Ce genre de produits est à base de matière grasse végétale, protéines du lait et amidon. Il a aussi fait une apparition remarquée dans les rayons de nos épiceries sous la marque O’Cheddar.

    En Europe, le secteur de l’agro-alimentaire est l’un des secteurs qui innove le plus. Régulièrement, le consommateur se voit proposer de nouvelles préparations alimentaires. En fait, c’est tout un champs de la recherche nationale en matière de technologies alimentaires qui peut trouver un nouveau champ d’applications. Les sujets de recherche de nos universités devraient laisser plus de place aux préoccupations des transformateurs de l’agro-industrie locale. La récente volonté des pouvoirs publics de créer des pôles d’excellence pourrait permettre de rapprocher les différents intervenants des filières concernées.

    DES PRODUITS NOUVEAUX EGALEMENT EN ALIMENTATION ANIMALE.

    Concernant l’élevage, les possibilités de création de nouveaux aliments du bétail sont nombreuses. Récemment, le quotidien El Watan4 présentait la réussite d’un fabriquant d’aliment du bétail incorporant des glands dans ses préparations pour animaux. Si les quantités de glands peuvent être limitées cet exemple montre l’esprit d’inventivité des entrepreneurs.

    La maïs et le soja étant importés, il serait intéressant de produire des substituts de ces graines. La production d’une partie des besoins locaux de maïs semble difficile en climat semi-aride. Maïs et soja poussent en été et sont donc de gros consommateurs d’eau. Il est donc difficile de penser les produire en masse localement.

    L’Office National des Aliments du Bétail incorpore déjà de l’orge en remplacement partiel du maïs importé. Des recherches réalisées à l’étranger montrent également tout l’intérêt du triticale en remplacement partiel du maïs. Quant au soja, sans l’égaler certaines légumineuses présentes des taux élevés de protéines. C’est le cas de la féverole ou connue chez nous sous l’appellation de « fwiyela », du pois protéagineux, ou du lupin.
    La féverole comporte 29% de protéines. Elle est très cultivée en Espagne et Italie et est connue de nos agriculteurs. Les recherches réalisées à l’INRA (France) ont permis de produire des variétés sans tanins (graines colorées) et sans vicine et convine mieux tolérées par les volailles. Ces tanins interdisaient jusqu’à présent l’utilisation de féverole en élevage de poulet de chair. De même que vicine et convicine, qui entrainent une réduction du poids des oeufs, interdisaient cette plante en élevage de poules pondeuses.

    Le pois protéagineux comporte 24% de protéines. En Europe, il est essentiellement destiné aux porcs et aux volailles. Ses graines sont riches en énergie et protéines, deux éléments indispensables pour les animaux d’élevage. Ses protéines sont très riches en lysine, un acide aminé indispensable à la croissance des hommes et des animaux. C’est la raison pour laquelle les cultures de pois se sont beaucoup développées, notamment en Europe, pour la production de protéines destinées aux élevages (porcs et volailles en particulier). Les pois actuellement cultivés ont des grains jaunes ou verts, sans tanins. En Algérie, le pois fait une timide apparition dans les exploitations. Comme la féverole, il peut être semé et récolté avec le même matériel que pour le blé. Il nécessite un sol sans cailloux et roulé après semis. Dans ces conditions, une production de masse est possible.

    L’autre candidat afin de remplacer le soja est le lupin. A l’étranger, les vaches laitières, les moutons et les chèvres constituent les principaux utilisateurs de graines de lupin. Après dépelliculage et extrusion, le lupin constitue aussi un très bon aliment pour les poissons. Toutes ces légumineuses possède un avantage non négligeable: celui d’enrichir le sol en azote. Ce qui profite à la culture qui suit dans la rotation.

    L’EAU, LE NERF DE LA BATAILLE POUR LES PROTEINES.

    Contrairement au soja, ces plantes poussent en hiver et n’ont donc pas besoin d’irrigation d’appoint. L’eau de pluie suffit. Il s’agit là d’un atout non négligeable. Car disposer d’eau dans les nappes phréatiques n’est pas un gage de développement durable si ces nappes ne se rechargent pas en hiver. C’est le cas de la nappe albienne dans le Sud Algérien. Quant aux eaux de surfaces retenues dans les barrages et lacs collinaires, leur gros défaut est d’être rapidement sensibles à l’envasement. Une étude menée en Tunisie a montré le comblement de retenues collinaires en moins de 4 années. Enfin, la forte évaporation et la richesse en sels de certaines eaux d’irrigation peuvent entraîner une salinisation des sols parfois irréversible.
    En Algérie, tout développement durable de l’agriculture implique donc de s’assurer que les sols agricoles ne soient pas soumis aux processus d’érosion de désertification5 ou de salinisation.

    Dans ces conditions, le développement à grande échelle du maïs-grain6 irrigué semble totalement irréaliste en Algérie. Par contre, pour une utilisation en alimentation humaine, le développement du soja irrigué serait moins contestable. En la matière, des calculs sont à réaliser en utilisant le concept « d’eau virtuelle ». Il s’agit de l’eau potentiellement utilisée par une culture. Dans l’absolu, il est plus intéressant d’importer un produit fort consommateur d’eau et réserver les surfaces agricoles à des cultures pluviales ne nécessitant pas d’irrigation.

    En France, dans un pays bien plus arrosé que l’Algérie, l’irrigation massive estivale de cultures telles le maïs est actuellement pointée du doigt. Ses détracteurs soulignent le risque d’épuisement des nappes phréatiques locales.

    UREE, MAIS AUSSI AGRICULTURE PERI-URBAINE.

    S’il est un domaine ou la Recherche agronomique nationale s’est distinguée, c’est la valorisation de l’utilisation de l’orge et de la paille des céréales. On doit au Pr M-S KHOURI de l’ENSA d’El-Harrach d’avoir, dès le milieu des années 70, émis l’idée d’ajouter à l’orge consommée par les bovins et ovins une dose d’urée produit par l’industrie pétrochimique locale. Le Pr H. YAKHEL a par la suite étendu ce procédé à la paille. Celle-ci peut-être humidifiée d’eau contenant une dose de cette même urée. Conséquences, orge et paille sont ainsi enrichis d’azote permettant des productions animales plus importantes. Cependant, malgré une disponibilité en urée, cette technique intéressante n’a pas fait l’objet d’une large vulgarisation sur le terrain. Des chercheurs de la même école ont mis au point des blocs multi-nutritionnels qui permettent de valoriser les rébus de dattes et d’en faire un aliment amélioré pour l’élevage.

    D’autres voies sont à explorer concernant la production de protéines: petits élevages péri-urbains et urbains d’espèces animales, culture de champignons de couche ou champignons de Paris sur composts urbains. Cette dernière production peut être démarrée dans un simple garage.

    Il existe une tradition de jardinage en Europe et particulièrement en Europe de l’Est. Sur de minuscules lopins, grâce à des motoculteurs sont produits des quantités auto-consommées de fruits et légumes. Dans le cas algérien, on pourrait penser à une aide, notamment des collectivités locales, pour l’attribution et la culture de mini lopins de terre en périphérie des centres urbains voire au sein de périmètres urbains comme pratiqués à l’étranger dans le cadre de potagers familiaux.

    CONCLUSION.

    Il est certes réjouissant de voir produire localement de la Tomme noire de Kabylie et du Camembert algérien. Ces productions sont soient marginales ou reposent sur l’importation de poudre de lait ou la production de lait frais avec une irrigation couteuse de surfaces fourragères.

    De telles pratiques sont actuellement possibles grâce aux revenus pétroliers. S’il fallait produire localement tout, ou simplement une partie, du sucre et de l’huile actuellement entièrement importés, cette eau qui provient de gigantesques investissements des pouvoirs publics en matière d’hydraulique n’y suffirait pas.

    La thématique de la couverture de la ration alimentaire du citoyen en protéines mène à des questions fondamentales de stratégie de développement agricole. Le comportement alimentaire local est fortement influencé par le modèle de consommation occidental. Ce modèle accorde une part prédominante aux protéines d’origine animales. Bien que tributaire d’importations de soja sud-américain, le modèle de consommation européen a les moyens de ce choix. Or, ce n’est pas le cas des pays du Maghreb. Les protéines végétales traditionnellement présentes dans la cuisine algérienne ainsi que les légumineuses destinées à l’alimentation du bétail méritent un regain d’intérêt.

    NOTES
    1-De jeunes sociétés se positionnent déjà en Europe sur ce créneau de l’élevage des insectes. Des essais de production massive de vers de farine sont activement menés. Dans un premier temps l’optique serait de produire des protéines d’insectes à destination des animaux d’élevage.
    2-Le klila est obtenu à partir du lait de la vache qui vient de donner naissance à un veau. Il s’agit d’un lait particulièrement riche. Il est séché et découpé en morceaux.
    3-« Les rouleaux de printemps » ressemblent à nos « boureks ». Ils sont constitués d’une feuille de pâte enroulant un mélange de riz, de pousses de soja et de crevettes.
    4-El Watan du 22 juin 2013.
    5-La forte demande en viande de mouton se traduit par une surcharge des 22 millions d’hectares de pâturages steppiques. Cette sur-exploitation d’un milieu fragile aboutit à la disparition de la végétation et à une désertification.
    6-Outre le maïs-grain, il existe du maïs fourrager qui, par contre, est plus intéressant pour la matière verte produite. Pour produire de la matière verte le sorgho est encore plus intéressant pour la plus grande tolérance aux fortes températures.

  50. ne pas les oublier :

    http://www.consoglobe.com/recolte-miel-toit-ecole-cg/2

    untoitpourlesabeilles.fr

  51. Nouvel Ordre Mondial et nourriture: Monsanto change de stratégie en Europe…

    Entièrement d’accord avec Mr Randolet, la culture intensive a fait assez de dégats , il faut prendre les leçons sur ce qui se passe ailleurs, en France

    je suis certaine que d’anciens pieds noirs souhaiteraient aider –

    j’ajoute la culture du lupin – et ne pas oublier les haies et les bosquet – et la culture de produits de qualité – bon pour la santé

    et planter des baobabs, symboliquement, pour arrêter le désert et marquer les frontières

    les aloes pourraient produire du jus bon pour la santé et les palmiers à corozo pourraient fournir du travail (bijoux, boutons, petits sujets etc ……… )

  52. Agronome Says:

    Suite à l’article de Mr Naïli à propos de la place de l’orge en Algérie, j’aimerais apporter le regard de l’agronome sur cette céréale d’hiver. D’autant plus qu’il apparait que l’orge a des vertus nutritionnelles intéressantes. Par ailleurs, un magistral essai d’une équipe d’agronomes de l’ENSA d’El Harrach montre tout le potentiel de cette culture.

    L’ORGE, UNE CEREALE A REDECOUVRIR PAR LE CONSOMMATEUR ALGERIEN.
    Djamel BELAID. Ingénieur Agronome. djamel.belaid@ac-amiens.fr

    L’orge est un produit de base fondamental pour les éleveurs. En effet, elle constitue la base de l’alimentation des moutons. Depuis quelques années, l’Onab en incorpore même une partie dans son alimentation volaille en remplacement partiel du maïs importé.

    Curieusement, cette céréale est peu consommée par les urbains. Elle possède pourtant des vertus nutritionnelles reconnues internationalement.

    L’orge: une céréale adaptée aux conditions algériennes.

    L’orge est une céréale adaptée au sol et au climat algérien. Elle possède un cycle court et répond bien à l’apport de fertilisants et de produits phytosanitaires. C’est par ailleurs la première céréale qui a été exportée durant ces dernières 43 années. Il y a deux ans, la presse fleurissait d’articles concernant l’exportation de la première cargaison d’orge depuis 43 ans. Cette exportation concernait 10 000 quintaux à destination de la Tunisie.

    Durant la période coloniale, les agronomes ont sélectionné à partir de populations locales, deux variétés d’orge: Saïda et Tichedrett particulièrement adaptées aux conditions climatiques. Les variétés étrangères introduites n’arrivent pas à détrôner ces variétés locales du fait de leur exploitation à double fin. En effet, selon les conditions de sécheresse de l’année ces variétés locales servent à la production de grains ou de fourrages.

    Bien que résistantes à la sécheresse les variétés locales sont extrêmement sensibles aux maladies à champignons microscopiques et aux maladies virales transmises par les pucerons.

    Utilisation de l’orge en alimentation animale.

    L’orge est peu utilisée en consommation humaine. Seule l’orge à deux rangs est utilisable en malterie pour la fabrication de bière.
    C’est dans le domaine de l’alimentation animale que l’orge trouve ses plus grands débouchés. Elle constitue l’aliment concentré de base de l’éleveur de moutons. Concassée, l’orge est parfois appelée « tchicha » et est plus digestible.

    Dans les régions steppiques, les dépressions (daya) aux sols plus épais, sont souvent semées d’orge. L’augmentation de la population et l’élévation du niveau de vie en Algérie provoquent une forte demande en viande dont celle de mouton. La forte croissance du cheptel ovin durant ces dernières années exerce une tension plus forte sur la demande en orge.

    Les grains d’orge concassés peuvent être enrichis d’urée à raison de 20 grammes d’urée pour 500 grammes d’orge. Cependant, cette technique développée, dès le milieu des années 70 par le Pr M-S Khouri à l’ex-INA d’El Harrach semble étrangement peu connue des éleveurs. Le Pr H.YAKHLEF du même institut a montré que la paille peut également être enrichie d’un mélange d’eau et d’urée. L’urée est un produit fabriqué par l’industrie pétrochimique algérienne. Son utilisation est possible chez les seuls ruminants (bovins, ovins, caprins, …). Ce composé apporte l’azote traditionnellement trouvé dans les riches pâturages de contrées arrosées telles la Nouvelle-Zélande ou l’Ecosse.

    Des éleveurs ont également développé localement l’utilisation de l’orge germée. Les grains sont disposés sur de larges plateaux; ils sont humidifiées et disposées à une température douce favorisant la germination. En quelques jours on obtient un feutrage de grains germés très apprécié des animaux. Les grains humides sont plus digestibles. Mais la germination de la graine s’accompagne de respiration et donc d’une perte d’énergie sous forme de CO2.

    Depuis peu, l’Office National des Aliments du Bétail incorpore partiellement de l’orge dans l’alimentation volailles. L’orge vient ainsi en remplacement du maïs importé. Il s’agit de réduire les importations d’un produit exigeant en irrigation et donc très peu développé localement. Dans la même optique, à l’étranger, des essais d’incorporation d’une céréale (le triticale) à l’alimentation volailles ont été tentés.

    Alimentation humaine, l’orge recommandée par la Food Drug Administration.

    Traditionnellement c’est de la semoule de blé dur puis de la farine de blé tendre qui ont été consommés en Algérie. Peu de consommateurs savent que le mélange de farine d’orge et farine de blé tendre est recommandé par les plus grandes agences de contrôle sanitaire.

    C’est le cas aux U.S.A avec la Food and Drug Administration (FDA). Cette agence, particulièrement sévère, a récemment autorisé « que l’étiquette de l’orge entière et des produits renfermant de l’orge porte une mention indiquant qu’ils réduisent le risque de maladies coronariennes » (FDA News Release, 2005).
    Ainsi, selon l’agence canadienne du grain, « pour atteindre la dose de β-glucanes recommandée par la FDA, soit 0,75 grammes par portion de deux tranches de pain, il suffit de remplacer seulement 10 % de la farine de blé par une portion de la fraction riche en fibres de l’orge à grains nus ».

    Les nutritionnistes associés à l’opération « ColonTour Algérie 2013 » pour la prévention du cancer du colon recommandent également la consommation d’orge.

    En outre, l’orge est relativement riche en protéines (13%), ce qui peut constituer un apport intéressant. Des industriels de pâtes alimentaires marocains, tunisiens mais aussi algériens se sont ainsi lancés depuis peu dans la conception de produits incorporant une fraction de farine d’orge.

    L’orge, une culture nettement intensifiable!

    Traditionnellement en Algérie, les essais agronomiques sont menés sur le blé dur: céréale reine par excellence. Les quelques travaux consacrés à l’orge ont pourtant montré des résultats impressionnants. De notables gains de rendements sont obtenus suite à des apports de fertilisants et de produits pour lutter contre les ravageurs.
    C’est le cas d’un essai mené en 2012 en semis direct dans la région de Meskiana (Oum El Bouaghi) par une équipe d’agronomes (1). L’apport de fertilisants par voie foliaire permet de gagner jusqu’à 13 quintaux par hectare, quant au traitement fongicide, il permet de faire gagner 9 qx/ha. Mais combinés entre eux, ces différents traitements permettent un gain de 17 quintaux de grains par hectare et 33 quintaux de paille par hectare.

    Traitements
    Rendement en grains

    Tableau des résultats (le 1er chiffre concerne le rendement en grains et le 2ème la paille en quintaux/hectare):
    T1 : Témoin sans fertilisation foliaire ni protection fongique ni désherbage 26 40
    T2 : Fertilisation foliaire (Agriphos : phosphore et oligo-éléments) 39 48
    T3 : Protection fongique au stade montaison de la culture (0,5 l/ha de Tilt 250) 35 47
    T4 : Désherbage antidicotylédones le 12 mars 2009 à l’aide de 140 g/ha de Zoom 35 47
    T5 : Fertilisation foliaire et protection fongique 34 47
    T6 : Fertilisation foliaire et désherbage antidicotylédones 41 49
    T7 : Protection fongique et désherbage antidicotylédones 43 71
    T8 : Fertilisation foliaire, protection fongique,désherbage. 43 73

    Cet essai montre qu’en année avec printemps humide, les maladies à champignons microscopiques constituent un fléau sous-estimé sur les cultures d’orge. Enfin, aux traditionnels apports de fertilisants par voie racinaire, ces chercheurs nous font la preuve que les céréales peuvent absorber des fertilisants également par voie foliaire. C’est là, une révolution technique qui devrait permettre de s’affranchir des contraintes liées au blocages des oligo-éléments dans les sols calcaires et des fertilisants lors d’épisodes de sécheresse du sol.

    L’orge n’a pas fini de nous étonner. Céréale rustique, riche en fibres, en protéines ainsi qu’en anti-oxydants et répondant bien aux efforts d’intensification, elle pourrait à l’avenir prendre plus de place dans nos … assiettes.

    Notes de lectures:
    (1) A. Mekliche*, S. Dahmani*, L. Hanifi-Mekliche* et S. Habbes** *Ecole Nationale Supérieure Agronomique, Rue Hassen Badi, Belfort El Harrach, Alger **Agriculteur, Meskiana, Oum El-Bouaki e-mail: hanifileila@yahoo.fr

  53. Il y a un seul typ en Algerie qui a une couverture mediatique qui parle de la securite alimentaires. Les politiciens (tous des marionnettes a commencer apr leur chef de file boutef) s’en foutent eperdument. Il ya une blague qui leur convient superbement : un jour, un passant dit a un habitant du village voisin qu; il ya le feu la bas.Sa reponze « je m’en fou tant que ce n’est pas mom quartier ».
    « mais si c’est dans ce quartier ». « Je m’en fou tand que ce n; est ma rue » « mais si c’esty dans cette rue qu’il ya le feu ». « Je m’en fou tant que ce n’est pas ma maison » « masi si c’est cette maison qui brule ».

    Voila ce que font les politiciens. Ils s’ont foutent jusqu’au jour ou leur maison est menace. Cette menace viendra de la rue qui veut
    savoir qu’il ya des gens comme Mr. Rabrab qui ne cesse de parler de securite alimentaire. Malheureusement, out seul ij n’y arrivera
    pas.

  54. L’Algérie doit éviter de suivre les « versatilités » de la grande consom
    mation…En France,on manque de blé dur,par exemple…Alors que
    80% de la farine de blé tendre est quasi inexploitable,si l’on y ajou
    te pas des « adjuvants »,des levures chimiques pour en faire quelque
    chose qui ressemble à du pain…!!Est-ce qu’en Algérie,il ne serait
    pas possible de faire de la farine de chataîgne…?Elle est « transfor
    mable » en pain,beignets ou en cuisine…tellement elle se lie facile
    ment,comme la « maïzena »,par exemple…Quant à l’orge,il n’y en au
    ra jamais assez pour faire de la bière-par exemple-et satisfaire le
    « marché mondial »,que les Chinois exploitent de + en + pour satis
    faire leurs immenses besoins…Si les paysans algériens veulent
    « se faire plaisir »,qu’ils se lancent dans le cacao et la culture de la
    grenade,de la figue fraîche,voire de grands crus de café:ce sont
    des produits exceptionnels,que des petits paysans auraient tout
    intérêt à développer,en sollicitant l’aide de la France,de l’Italie,de
    l’Espagne pour les transformer en produits semi-finis,directement
    transformables dans les grands laboratoires européens…Les dé
    bouchés existent,à condition d’ouvrir une coopération étroite avec
    les « chefs » les + en vue d’Europe…Les petits paysans algériens
    doivent apprendre la boulangerie la + goûteuse…Et je suis mê
    me sûr que certains anciens « pieds noirs » trouveraient une immen
    se joie à « reprendre pied » en Algérie pour transmettre leurs « va
    leurs »…L’espoir fait vivre,non…?Il y a certainement des talents qui
    s’ignorent,en Algérie…Ou qui s’ennuient de ne pas avoir les moy
    ens de les exprimer…Que chaque paysan algérien fasse le meil
    leur avec les moyens dont ils disposent…tout en « partageant »la terre avec ses voisins;tout en rivalisant d’idées,en échangeant
    avec ses « confrères »(et consoeurs)pour qu’aucune ne reste inex
    ploitée…Cultiver en intensif ne rapporte qu’à ceux qui savent « spé
    culer »…et qui ont les moyens pour le faire…Mais produire en in
    tensif,ça ne respecte pas la nature et ça coûte cher en investisse
    ments…,en désillusions,aussi,lorsque les aléas climatiques s’en
    mêlent…L’avenir des paysans algériens passent par le développe
    ment d’une polyculture de qualité de produits qu’ils pourront trans
    former eux-mêmes,vendre eux-mêmes…

    • mahmoud ait abderrahim Says:

      Malheureusement vous vous tromper , ce n est pas les mesures techniques qui résoudront le problème de la désertification

      Certes celles ci sont nécessaires mais elles viennent bien après des mesures politiques sociétales et organisationnelles dans la durée

      Tout d’abord il faut absolument

      -Réduire le nombre réel de notre cheptel tout en ( pour un cheptel réduit ) augmenter la valeur ajoutée de ce cheptel

      – Mettre en place une fiscalité pastorale au profit des communes qui subissent les dégâts du surpaturage

      – Modifier le code communal et augmenter les attributions du maire et des élus capables d’administrer leur localité , pour cela il faut absolument que les mairies puissent lever un impôt local )

      Favoriser la formation et assurer les autochtones d’emplois durables ( contrats long terme ) afin qu’ils adhérent réellement au projet de reforestation et laisse tomber leur élevage ou agriculture de subsistance ( certes ça coute chère , mais la désertification coute plus chère )

      – Mettre en place une fiscalité verte et taxer toute les activités polluantes et destructrices de l’environnement au profit d’emplois durables dans le développement et la protection de l’environnement

      – Nos futurs dirigeants doivent adopter un mode de vie sobre et simple plutôt que de se pavaner avec des grosses 4×4 ridicules , un véritable pillage de nos ressources sachant que le gazole et l’essence sont subventionnée , sans parler de l »effet mimétisme  » qu’ils engendre chez l ‘ensemble de la population…

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